Pourquoi l’Europe dominera le XXIe siècle ? de Mark Leonard

Résumé du document

Une préface vient renchérir l'édition française et souligne que le “non” des Français et Hollandais à la Constitution européenne révèle que l'euro-scepticisme semble en progression dans les opinions publiques. L'UE est présentée comme faible, divisée, en échec. On assiste ainsi à un certain doute ou une incertitude face à la « machine européenne ». De plus, de nombreux analystes mettent en évidence les limites de la construction européenne, et ce, notamment après les divisions des dirigeants européens sur l'intervention en Irak. Par ailleurs, de nombreux observateurs envisagent un possible futur retournement de situation, avec l'émergence du Sud et le déclin du Nord, avec une Asie dominant l'occident. Mark Léonard, au contraire, fait preuve d'un euro-optimisme sans faille et cherche à défendre l'UE de ses détracteurs, à lutter contre le pessimisme.

La thèse de l'auteur est que l'UE deviendra la première puissance au monde au cours du XXIe siècle, c'est le « seul projet au monde capable de tempérer les rafales de la mondialisation».

Extraits

[...] Or l'Europe s'est maintenant construit un avenir. L'idée d'une guerre en Europe est aujourd'hui impensable, elle a aidé à consolider la démocratie dans de nombreux pays, elle produit un quart des richesses de la planète et représente 1/3 du PIB mondial. Parallèlement, s'est déroulée discrètement, en coulisse, une européanisation institutionnelle, une européanisation des sociétés. Cette européanisation est presque invisible. Ainsi, alors que pour le paysan britannique rien n'a changé des décisions en matière de politiques agricoles sont dorénavant prises à Bruxelles. [...]

[...] De plus tous les pays n'ont pas la même vision de l'UE Selon l'auteur britannique, par sa taille, son marché, et sa diplomatie, l'UE possèderait un véritable pouvoir d'influence, qui concernerait un espace de près de 2 milliards d'êtres humains regroupant 20% de la population mondiale à travers 109 pays : l' eurosphère (On peut retrouver dans une annexe à la fin de l'ouvrage, la liste des pays de cette sphère, parmi lesquels on trouve les États d'Afrique, du Moyen- Orient, et d'Europe orientale.) L'UE et le 1er partenaire commercial de ses pays, 1er en matière d'IDE, d'aide au développement. L'euro y serait la monnaie de référence. [...]

[...] Son ouvrage détaille en onze chapitres le pouvoir de transformation de l'UE ce qu'il considère comme le développement le plus important intervenu dans les relations internationales depuis l'avènement de l'Etat- nation. Plan du livre Introduction La faiblesse du pouvoir. Le pouvoir de la faiblesse. Le projet d'un nouveau siècle européen. La main invisible de l'Europe Le système politique invisible. L'Union fait la force Le réseau Europe. Inverser l'équilibre de pouvoir. Le monstre à vingt-cinq têtes. Le droit, arme de l'Europe La puissance comme spectacle. La puissance comme surveillance. L'Europe, société de surveillance. [...]

[...] Mais l'action de l'UE ne semble efficace que dans l'élargissement et dans la stabilisation du continent européen. Or même dans ce domaine il existe des faiblesses. On ne peut nier que si l'UE a exigé des Etats candidats de l'ex-bloc de l'Est un rattrapage économique, elle n'a pas toujours accompagné la transition de ces pays en difficulté. Les aides financières vers les dix pays qui ont intégré l'Union en 2004 et vers la Roumanie et la Bulgarie n'ont pas été suffisantes pour véritablement assurer le futur économique de ces nouveaux entrants. [...]

[...] Toutefois on peut se demander si l'expérience européenne est reproductible ailleurs dans le monde. En effet, l'intégration européenne est le fruit d'une histoire singulière, elle a débuté après les traumatismes de la guerre et ne peut se résumer à une coopération économique ou une classique coopération régionale. Selon l'auteur, certes, l'UE a connu de nombreuses crises et difficultés, mais elle en est toujours sortie renforcée. D'ailleurs le non au référendum sur la constitution européenne est en passe d'être oublié et le Traité de Lisbonne est ratifié. [...]