Dans une première partie, l'auteur cherche à lister les clichés que la classe politique européenne et les citoyens ont d'habitude envers la Turquie. Ensuite, il tente d'y mettre fin en démontrant que bien souvent, ces préjugés sont erronés et sont le fait d'une « malhonnêteté intellectuelle ». Il dégage trois grands ensembles d'idées préconçues : la Turquie ne fait partie de l'Europe géographique ; la Turquie n'a pas une histoire commune avec l'Europe ; la Turquie n'a pas de valeurs communes avec l'Europe. David Billion étudie les arguments des détracteurs de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne puis il donne sa propre vision sans toutefois les rendre caduques.
[...] Mais, l'auteur aborde un point très important dans son livre qui est celui des efforts encore à faire de la part de la Turquie. En effet, il ne néglige pas les difficultés sociales : système socio-économique qui nécessite plus de réformes ; ni politiques : place de l'armée, de la religion et question des minorités. À/le kémalisme et le système politique turc jusqu'à l'AKP Il est indéniable que la Turquie entame avec Atäturk un processus d'européanisation. Celui-ci devient le premier président le 29 octobre 1923 juste après la proclamation de la République. [...]
[...] L'adhésion de la Grèce orthodoxe en 1981 indique par exemple que cette promotion de la chrétienté catholique et protestante n'existait pas à l'époque Pour l'auteur, l'Europe est fondée sur des valeurs universelles et il ne faut pas limiter l'Union européenne à un socle de valeurs uniquement partagé par un ensemble judéo-chrétien. Au contraire, l'avenir de l'Europe dépend du degré d'ouverture que les dirigeants oseront adopter. Après avoir amorcé une critique des différents préjugés habituellement adoptés à l'égard de la Turquie, David Billion développe un thème très présent dans son ouvrage : celui de l'effort d'occidentalisation. [...]
[...] ] on relève onze Albanais, six Grecs, un Circassien, un Arménien, un Géorgien, un Italien [ . ] Enfin, l'Empire ottoman est pleinement dans l'histoire contemporaine de l'Europe. Dès le XIXe siècle, il devient un enjeu géostratégique fondamental. Ainsi, l'Empire est une sorte zone tampon entre l'Orient et l'Occident en raison de la possession des détroits du Bosphore et des Dardanelles. Les territoires ottomans font l'objet de convoitise notamment par les Russes qui ont besoin d'un accès aux mers chaudes, rivalisant avec la domination britannique des mers. [...]
[...] Si on adopte la logique de David Billion, pourquoi alors refuse-t-on la Russie qui est directement frontalière avec des membres de l'Union européenne et dont les principales villes historiques sont situées à l'ouest de l'Oural ? De même, pourquoi refuse-t-on le Maroc qui n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres de l'Espagne ? Pourtant David Billion insiste sur le caractère infondé des argumentaires géographiques. Les frontières de l'Europe ne sont que des barrières floues, une idée passéiste Les hommes politiques instrumentalisent cet argument pour repousser la Turquie, mais pour toutes autres raisons. B/La Turquie a-t-elle une histoire commune avec l'Europe ? [...]
[...] L'auteur tente d'expliquer ce phénomène. Il est vrai que la Turquie est un pays très pratiquant, mais personne ne remet en cause les valeurs de la laïcité sauf quelques groupes infiniment minoritaires et totalement marginaux De plus, l'Islam turc est hétérogène : on compte par exemple entre 12 et 20 millions d'alévis (musulmans non sunnites). Le programme de l'AKP n'est pas de déployer les valeurs islamiques, mais de donner une sorte de prépondérance à une morale de l'honnête homme, l'edeb L'AKP veut redéfinir la laïcité, que les idéologues du parti veulent faire différer du laïcisme kémaliste. [...]
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