La Turquie est candidate à l'Union européenne depuis 1963, une candidature rendue solennelle par le Conseil Européen d'Helsinki de 1999, et qui soulève d'importantes questions tant techniques et utiles que des réactions passionnées et déraisonnées. Dans son ouvrage "L'enjeu turc" , Didier Billion , chercheur à l'IRIS dont la réputation n'est plus à faire , spécialiste de la Turquie contemporaine , apporte les réponses à diverses questions d'ordre politique, économique, géographique, culturel, religieux, démographique et historique sur cet important État, afin d'éclaircir le débat sur l'entrée de la Turquie d'une part, mais aussi apporter une meilleure compréhension de ce qu'est l'Union européenne.
[...] L'envoi de 5000 soldats en Corée du Sud pour défendre celle-ci face à l'invasion du Nord en 1950 est la preuve d'amitié ultime, qui permet à la Turquie d'adhérer à l'OTAN en 1952. Depuis les années 1960, et notamment après la crise chypriote engendrant la réprobation des alliés, sans pour autant mépriser ses relations avec ceux-là, la Turquie commence une réorientation multidirectionnelle de leurs relations extérieures, principalement vers le Moyen-Orient, où les intérêts économiques turcs sont importants. Mais lorsque les crises politiques sont aussi nombreuses, amenant à façonner subtilement les relations diplomatiques turques avec les États de cette région, conférant à l'héritière de deux empires un rôle majeur dans les processus de paix au fil du temps. [...]
[...] Effectivement, entre 1960 et 1980, deux coups d'État et deux tentatives de coups d'État par le pouvoir militaire ont vu jours, soulevant le problème du rôle de l'organe militaire dans la protection des institutions. A partir de 1989 et de l'arrivée à nouveau d'un civil au pouvoir, Turgut Ozal, s'effectue une réelle transition démocratique qui semble durer jusqu'à nos jours, malgré l'incident de 1997, où sous la pression des militaires notamment , Necmettin Erbakan à la tête du gouvernement se voit contraint de démissionner . [...]
[...] Elle qui a su se relever des décombres d'un empire Ottoman largement divisé par les anciennes puissances européennes. Ce qui pourrait signifiait un partenariat stratégique avec la Russie et ainsi l'Iran, idée présente chez l'establishment turc à l'instar de l'avis de l'ancien ministre des Affaires Étrangères turc, Ismail Cem , son pays préfèrerait être à l'épicentre d'une région en émergence plutôt qu'en périphérie de l'UE , confirmant par ailleurs que la Turquie ne sera pas un perpétuel demandeur d'adhésion, que l'on pourrait comprendre comme nécessaire à la prérogative de donner une base sûre à sa politique extérieure. [...]
[...] Aussi, Les très bonnes relations qu'entretient la République turque avec ses voisins arabo-musulmans et Israël lui permettent de s'imposer comme véritable interlocuteur. En 2005, n'a-t-elle pas été l'actrice majeure d'un rapprochement entre le Pakistan et Israël, depuis 2008, ne tente-t-elle pas une médiation entre la Syrie et Israël. Or, le rôle turc dans la région pourrait être utile à l'UE (à condition qu'il lui est permis d'y adhérer), qui s'est remarquée par son absence et son incompétence coupable dans les affaires du Moyen-Orient. [...]
[...] Or , cet argument est d'une dangerosité énorme , non seulement l'ouverture et le dialogue semblent absents , mais aussi implicitement , l'Islam est considéré inadapté aux valeurs européennes , alors que le fait que des millions de musulmans parfaitement intégrés vivent dans l'UE est un contre- argument patent . C'est ainsi mépriser les valeurs humanistes que de dire cela. Le traité constitutionnel de 2005 précisait que l'Europe ne préjuge pas sur les religions et les respecte , et c'est là un humanisme et une ouverture très sage ainsi qu'une sérieuse réponse à l'obscurantisme . [...]
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