Histoire de l'Europe, S.Berstein, P.Milza, Congrès de l'Europe, Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), Communauté européenne de défense (CED), Union de l'Europe Occidentale (UEO), Marché commun
Affrontée à la double contrainte de sa reconstruction et de sa sécurité, face à une Europe de
l'Est en voie de satellisation, l'Europe occidentale va rechercher, au cours des années qui suivent le
conflit mondial, à assurer son redressement et sa survie en jouant successivement, ou
simultanément, de l'aide américaine et de la volonté d'union manifestée par certains de ses
dirigeants.
[...] Le plan Fouchet propose la mise en place d'une union des Etats : politique étrangère commune ; politique de défense commune en coopération avec les autres nations libres ; politique culturelle commune également ; Conseil composé des chefs d'Etat ou de gouvernement qui fonctionne selon la règle de l'unanimité Pierre Gerbet dit (avec raison selon Béber et Milzouille) que cette Confédération ne dépassait pas le stade d'une organisation internationale de type classique De plus, celle-ci échouera du fait d'intransigeances des deux côtés (Paul-Henri Spaak et Joseph Luns d'un côté, De Gaulle de l'autre). A la demande d'intégration de la Grande-Bretagne au Marché commun, présentée le 2 août 1961, De Gaulle va s'opposer catégoriquement et ce jusqu'à la fin de son mandat, considérant que les Anglais ne peuvent être que le cheval de Troie des Américains dans la Communauté et le fossoyeur de l'Europe des Six. Cette crise larvée entre la France et ses partenaires de la CEE se transforme en 1965 en crise ouverte. [...]
[...] La CECA est instituée pour 50 ans par le traité de Paris le 18 avril 1951 entre six pays : la France, la RFA, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Elle est dotée d'institutions : la Haute Autorité, dotée de pouvoirs autonomes et exécutoires, le Conseil des ministres qui exprime l'intérêt des Etas, l'Assemblée qui contrôle la Haute Autorité, et la Cour de justice qui juge les litiges. Les autorités sont mises en place dans l'année 1952, et dès 1953 le marché commun commence à fonctionner : économiquement, il constitue un incontestable facteur de croissance de la production et des échanges européens, politiquement il pousse à la réconciliation franco-allemande. [...]
[...] Mais à l'issu d'une terrible bataille médiatique opposant cédistes et anticédistes (voir Becker pour le détail), l'Assemblée nationale décide par un vote qu' n'y a pas lieu de débattre de la CED le 30 août 1954 (le crime du 30 Août La CED restera donc lettre morte. Par la suite, malgré les vives réactions à la défection de la France, les tensions vont s'apaiser relativement. Les accords de Paris (octobre 1954) reconnaissent la souveraineté de la RFA, celle-ci intègre l'organisation atlantique et l'Union de l'Europe Occidentale (UEO, remplace l'Union Occidentale du traité de Bruxelles, 1948), Staline meurt et les positions des soviétiques sont par conséquent moins radicales, etc. La relance de la construction européenne Au lendemain de l'échec de la CED, la construction européenne paraît enlisée. [...]
[...] C'est en Italie, en Allemagne et dans les trois pays du Benelux que les partisans de l'Europe sont les plus nombreux et les plus influents. La relance va pourtant s'effectuer avec une rapidité et une ampleur inattendues pour aboutir, en un peu plus de deux ans, à la signature par les Six d'un traité instituant la Communauté économique européenne (CEE, traité de Rome mars 1957) et la Communauté européenne de l'énergie atomique. Deux types d'initiatives vont se croiser dans le courant de l'année 1955 : d'une part des milieux de technocrates essaient de faire progresser les choses dans un cadre sectoriel, un des objectifs majeurs est par exemple de faire de l'atome le moteur de la relance européenne (engouement pour l'énergie atomique et son utilisation pacifique) ; d'autre part on assiste à l'élaboration d'un projet de Marché commun général. [...]
[...] Certes, la CEE ne constitue encore qu'une puissance virtuelle, riche surtout des possibilités d'action que lui assureraient sur le plan international son unité politique, l'adoption d'une monnaie commune et la maitrise de sa propre défense. Le sommet des Neuf, qui se tient à Paris en octobre 1972, formule à cet égard de grandes ambitions. On fixe à 1980 l'horizon de l' union économique et monétaire et il est envisagé, de manière floue, de réaliser l'union européenne avant la fin de la décennie. [...]
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