« Comme nos provinces hier, aujourd'hui nos peuples doivent apprendre à vivre ensemble sous des règles et des institutions communes librement consenties s'ils veulent atteindre les dimensions nécessaires à leur progrès et garder la maîtrise de leur destin. Les nations souveraines du passé ne sont plus le cadre ou peuvent se résoudre les problèmes du présent. Et la communauté elle-même n'est qu'une étape vers les formes d'organisation du monde de demain ». (Dixit Jean MONNET dans ses mémoires en 1976)
L'idée européenne n'est certes pas nouvelle : elle inspira les poètes et les romantiques du XIXème siècle. Elle n'a pourtant trouvé sa plénitude et sa concrétisation qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, lorsqu'une poignée d'hommes d'Etat ont décidé de faire échec à la fatalité des conflits entre Etats nations. Jean MONNET disait justement que « Faire l'Europe, c'est faire le paix ».
Projet profondément humaniste, l'Europe des citoyens est très vite devenu un objectif politique. Mais que se cache t'il alors derrière le concept de citoyen ?
[...] (Article 8 B du Traité sur l'Union européenne). Il précise qu'aucune distinction ne devra être faite lors de ces élections entre le ressortissant national de cet Etat et le citoyen européen. L'article 8 B alinéa 1 et 2 rajoute que les modalités d'exercice de ce droit par le citoyen européen telles que les conditions ou la durée de résidence dans l'Etat dont il n'est pas le ressortissant ou encore une définition commune des droits civiques, devront être arrêtées par le Conseil statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen, avant le 31 Décembre 1994 pour les élections municipales et avant le 31 Décembre 1993 pour les élections au Parlement européen. [...]
[...] Pour l'auteur de La citoyenneté européenne l'Europe s'est construite dans l'urgence sur 3 plans : D'abord économiquement, ensuite socialement et enfin politiquement. Finalement, le citoyen est encore dominé par son éducation, plus précisément par son histoire nationale. En est pour preuve la mise en place de l'Euro. Les citoyens se sont effectivement montrés réticents à l'entrée en vigueur d'une monnaie unique, car cette dernière était synonyme de la mort des monnaies nationales, symbole fondamental de la souveraineté et de l'histoire des Etats. [...]
[...] Il ne faut pas en outre négliger le fait que les citoyens ont aussi des droits économiques et sociaux capables de donner un visage à l'Union européenne. Il ne s'agit ni d'occulter ni d'éradiquer les spécificités nationales mais d'analyser le défi qu'elles posent à l'organisation et à la légitimation d'un espace public européen Pour Dominique Schnapper, la citoyenneté européenne implique la construction d'un espace public européen, c'est à dire un espace public dans lequel les membres des sociétés européennes se reconnaîtraient comme citoyens. [...]
[...] Par la suite, il fut question d'y adjoindre des droits politiques. En définitive, la formule adoptée par les rédacteurs du Traité de Maastricht retiendra outre des droits de participation politique du citoyen, tout un panel de droits nouveaux ayant pour unique but la protection du citoyen européen. Catherine Wihtol de Wenden va ainsi consacrer une certaine partie de son ouvrage à les détailler (p.64 à 68) et à en analyser les points faibles et les points forts durant tout le reste de l'ouvrage. [...]
[...] Il se réfère à l'hypothèse d'un Etat membre dans lequel la proportion de citoyens européens en âge de voter est supérieur à 20% de l'ensemble de l'électorat. (Cf. Luxembourg déjà cité). Les Etats n'ont pas vraiment mis du leur pour informer les citoyens européens lors des premières élections européennes après Maastricht. Le Parlement européen a par deux fois avant le scrutin demandé aux Etats membres et à la Commission de mettre tout en oeuvre afin de favoriser cette information. Aux élections de Juin 1994, les résultats sont éloquents. [...]
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