Après la chute du communisme en Hongrie en octobre 1989, le nouveau gouvernement hongrois de centre-droit s'engagea dans l'aventure communautaire. La Hongrie bénéficia ainsi dès 1990 du programme PHARE : Pologne-Hongrie Aide à la Reconstruction Economique. Elle signa ensuite un premier accord d'association le 16 décembre 1991 qui entra en vigueur en février 1994, deux mois avant la présentation officielle de la demande d'adhésion à l'Union par le gouvernement des démocrates libéraux hongrois. La Hongrie devint non seulement le premier pays d'Europe centrale et orientale à déposer sa candidature mais aussi le premier pays à accéder aux négociations d'adhésion en 1997, avant de se faire rattraper par ses homologues d'Europe de l'Est avec lesquels elle entra finalement dans l'Union européenne le 1er mai 2004.
Cependant, au même titre que la Pologne et la République tchèque, la Hongrie est souvent pointée du doigt pour son euroscepticisme. Comment expliquer en effet que seulement 31% des Hongrois, selon une enquête de l'Eurobaromètre, considèrent l'adhésion à l'Union européenne de manière positive ? Quels sont les principaux partis qui expriment de telles positions et cristallisent un électorat tendanciellement eurosceptique ? Quelles sont les raisons qui expliquent un aussi faible sentiment d'appartenance à l'Union européenne ?
[...] Comme nous l'avons vu précédemment, ce parti a fait alliance avec le parti de Viktor Orban, le Jobbik, notamment sur le problème des minorités juives et tziganes mais cette alliance n'a pas été couronnée de succès. D'ailleurs, le MIÉP a vu son projet d'accorder immédiatement la nationalité hongroise à toutes les ethnies hongroises de l'étranger, en premier lieu aux Magyars de Slovaquie, Roumanie, Serbie et Ukraine rejetées par le Parlement en 2003. Depuis ces revers, ce parti d'extrême droite ne détient plus le monopole du nationalisme et de l'euroscepticisme pourtant diffus dans la société hongroise. [...]
[...] La Hongrie a ainsi vécu son histoire par procuration Or, lorsque le Mur de Berlin s'est écroulé, les Hongrois et les peuples de l'Est européen ont fait leur première expérience de la démocratie d'où un attachement très fort à une souveraineté nationale qui leur semble aujourd'hui menacée par l'Union. Ce n'est donc pas un hasard si les partis eurosceptiques hongrois ont pour devise Hier Moscou, aujourd'hui Bruxelles ! En conclusion, il apparaît que la Hongrie est actuellement traversée par un courant d'euroscepticisme principalement véhiculé par les partis politiques d'extrême droite qui catalysent et alimentent le faible sentiment d'appartenance des citoyens hongrois à une Union européenne qui leur avait été vendu comme le nouvel Eldorado. Toutefois, il ne faut pas considérer que ce pays est fondamentalement anti-européen. [...]
[...] Pourtant, il semblerait que l'accès à ces fonds n'ait pas gommé les grandes disparités territoriales. En effet, la région du centre de la Hongrie a un niveau de vie qui dépasse désormais la moyenne européenne tandis que le nord-est, la région la plus défavorisée atteint difficilement 42% de cette même moyenne. Une disparité qui s'explique souvent par un déficit de communication de la part du gouvernement sur les aides que les PME ou les exploitants agricoles des zones reculées peuvent d'obtenir de Bruxelles mais aussi par une corruption répandue. [...]
[...] Les résistances à l'Union européenne en Hongrie Après la chute du communisme en Hongrie en octobre 1989, le nouveau gouvernement hongrois de centre-droit s'engagea dans l'aventure communautaire. La Hongrie bénéficia ainsi dès 1990 du programme PHARE : Pologne-Hongrie Aide à la Reconstruction Economique. Elle signa ensuite un premier accord d'association le 16 décembre 1991 qui entra en vigueur en février 1994, deux mois avant la présentation officielle de la demande d'adhésion à l'Union par le gouvernement des démocrates libéraux hongrois. [...]
[...] Quelles sont les raisons qui expliquent un aussi faible sentiment d'appartenance à l'Union européenne ? Pour répondre à ses interrogations, nous nous concentrerons dans un premier temps sur les partis eurosceptiques hongrois afin d'étudier dans un second temps les raisons du rejet du projet communautaire de la part de la société hongroise. I - Des résistances à l'Union cristallisées par les principaux partis eurosceptiques Au niveau politique, il convient de distinguer deux sortes acteurs eurosceptiques hongrois : les tenants du soft eurosceptism et ceux du hard eurosceptism Dans la première catégorie, on peut ranger le parti communiste des travailleurs hongrois, le MKMP de Gyula Thürmer, qui rejette la logique capitaliste prônée par l'Union européenne et le parti de centre- droit, et le Fidesz de Viktor Orban, qui tient parfois des positions très conservatrices. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture