Au mois de février 2006, Gaz de France annonçait son intention de fusionner avec Suez. Cet accord était basé sur un projet industriel ambitieux. Il est donc intéressant de s'intéresser, avant toute chose, à l'histoire des deux groupes Gaz de France et Suez.
Créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1946, en même temps qu'EDF, dans le but de nationaliser l'électricité et le gaz sur le territoire français, Gaz de France prend initialement le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), statut qu'elle gardera jusqu'au 9 août 2004 où la loi 2004-803 la transforme en SA, privatisable à hauteur de 30% maximum.
Entre-temps, pour s'implanter sur un territoire, Gaz de France propose des contrats de concessions auprès des collectivités publiques et n'agit que comme simple opérateur. Ainsi, elle réussit à se développer. En 2007, elle est présente dans 9 100 communes françaises et dessert en gaz 76% de la population, grâce au travail de ses quelques 50 000 employés.
Le statut de Gaz de France a encore évolué depuis 2004, pour justement permettre une fusion éventuelle avec la société Suez, puisque la loi nº 2006-1537 du 7 décembre 2006 relative au secteur de l'énergie autorise la privatisation de Gaz de France jusqu'à 65% du capital et non plus 30%. L'Etat français n'est donc plus tenu de conserver au minimum les 70% de parts de la société comme le stipulait la loi du 9 août 2004.
Avec une capitalisation boursière de 37 131 millions d'euros au 20 février, Gaz de France était à la 6e place européenne des acteurs du marché de l'énergie (hors pétrole) en termes de capitalisation boursière, derrière EDF, E. ON, ENEL, Suez et RWE.
[...] C'est à ce moment précis que le projet de fusion avec Gaz de France apparaît au grand jour. Sur les performances de l'entreprise d'un point de vue financier, Suez annonçait pour 2007 un chiffre d'affaires de 47.5 milliards d'euros soit une augmentation de par rapport à 2006, et bénéficie au 20 février 2008 d'une capitalisation boursière de 54.778 milliards d'euros, avec une action à la clôture de 41.91 Ces chiffres classaient le groupe à la 4e place européenne des acteurs du marché de l'énergie (hors pétrole) en termes de capitalisation boursière, derrière EDF, E. [...]
[...] C'est donc le gouvernement français qui annonce la fusion bien avant les directions de deux groupes la fusion de Gaz de France et de Suez. De plus, le gouvernement français est le seul à pouvoir rendre possible cette fusion en faisant voter une loi permettant de réduire le niveau minimal d'actions que Gaz de France doit détenir. Ainsi le projet de loi permettant d'oublier la loi relative au secteur de l'énergie de 2004 (article et de faire baisser le niveau d'actions de Gaz de France détenu par l'Etat de 70% à 35%. [...]
[...] L'Etat français n'est donc plus tenu de conserver au minimum les 70% de parts de la société comme le stipulait la loi du 9 Août 2004. Néanmoins, au 31 janvier 2007, l'Etat français reste tout de même, et de loin, le principal actionnaire avec près de du capital de Gaz de France. Pour rester dans ces considérations financières, on peut signaler que le chiffre d'affaires de Gaz de France pour l'exercice 2007 est de millions d'euros soit une augmentation de par rapport au CA 2006 et est en grande partie issu du solde entre l'achat et la vente d'énergie. [...]
[...] Cette complémentarité joue notamment un rôle très important au niveau de la production d'électricité. En effet, le gaz naturel, en grande partie fourni par Gaz de France, permet d'alimenter les centrales électriques fonctionnant au gaz dont dispose Suez. De plus, outre son avantage au niveau industriel, cette complémentarité entre fournitures de gaz et d'électricité donne la possibilité à la nouvelle entité de proposer des offres multi énergies (gaz et électricité).Ainsi, à l'instar d'autres groupes comme E.On ou Iberdrola, GDF Suez diversifie ses offres énergétiques, ce qui permet aux clients, qu'ils soient des particuliers ou des professionnels, de bénéficier de solutions énergétiques globales, du type gaz, électricité et services. [...]
[...] Pour se faire, le groupe Suez se sépare de ses filiales bancaires et financières (Indosuez, Sofinco ) et de ses activités dans le BTP, mais investit en contrepartie dans le domaine des médias où la Lyonnaise des eaux était déjà bien implantée. En 2001, le groupe change pour une dernière fois de nom et s'appelle désormais : Suez. Mais le bilan de Suez et ses dettes importantes inquiètent les marchés, poussant le groupe à se quitter en 2003 du secteur de la communication avec la revente des parts dans TPS, du groupe M6 ou encore de Numéricâble. [...]
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