Les soixante dernières années ont été celles de l'intégration européenne en matière économique, politique et juridique. Néanmoins, on ne peut pas en dire autant pour les peuples d'Europe : en effet, l'Europe ne mobilise pas les foules, ne provoque pas la passion des masses. C'est particulièrement le cas aujourd'hui puisqu'elle est constamment remise en question. L'avènement d'une citoyenneté européenne instituée par le traité de Maastricht en 1992 et complétée par le traité d'Amsterdam en 1997 était censé favoriser l'identification des citoyens à l'UE et le développement d'une identité européenne. Son ambition était de créer des « Européens ». Cependant, peu de citoyens se définissent finalement comme étant Européens, ils se considèrent d'abord comme Français, Allemands, Polonais, Espagnols…
[...] De même, après la Seconde Guerre mondiale : l'avènement des superpuissances américaines et soviétiques, la perte d'influence de l'Europe dans le nouvel ordre mondial, que viendra par la suite confirmer la décolonisation, rendent plus que jamais l'union nécessaire. On se rend compte de ce qu'on a en commun et une solidarité européenne se crée face à l'américanisation, la décolonisation et la mondialisation. Le contexte économique et politique aidera à l'épanouissement d'une identité européenne. Des hommes comme Jean Monnet, Robert Schumann, De Gasperi ou Jacques Delors ont grandement contribué à faire de l'Europe une communauté de valeurs. Ce sont des hommes intimement européens. Selon l'expression de Heinz Wismann, philosophe allemand, ils pensaient entre les langues. [...]
[...] Aucune astuce institutionnelle ne peut pallier l'absence d'esprit européen. À ce jour, les institutions européennes ne favorisent pas vraiment l'idée d'être européen. Ex : les élections européennes. Lors du vote, les citoyens des États membres sont enfermés dans leur nation d'origine. Le scrutin est cloisonné : les modalités de votes sont différentes selon les Etats, les députés européens sont élus dans des circonscriptions nationales ou régionales, mais toujours à l'intérieur d'un État. De plus, la sélection des candidats relève souvent des états majors des partis nationaux. [...]
[...] Y a-t-il des Européens ? Les soixante dernières années ont été celles de l'intégration européenne en matière économique, politique et juridique. Néanmoins, on ne peut pas en dire autant pour les peuples d'Europe : en effet, l'Europe ne mobilise pas les foules, ne provoque pas la passion des masses. C'est particulièrement le cas aujourd'hui puisqu'elle est constamment remise en question. L'avènement d'une citoyenneté européenne instituée par le traité de Maastricht en 1992 et complétée par le traité d'Amsterdam en 1997 était censé favoriser l'identification des citoyens à l'UE et le développement d'une identité européenne. [...]
[...] Quand Jean Benda dit L'Europe se fera comme se firent les nations. La France s'est faite parce que, chez chaque Français, à l'amour pour son champ ou pour sa province s'est superposé l'amour pour une réalité transcendante à des choses grossièrement tangibles, l'amour pour une idée Si le sentiment national reste prédominant, cela n'empêche pas pour autant de se sentir Européen et de l'assumer. La conscience européenne varie selon les pays, leurs histoires, leurs cultures. La conscience d'être européen est une conscience à géométrie variable : on est plus ou moins européen. [...]
[...] Aujourd'hui, lorsqu'on se pose la question, y a-t-il des Européens ? Se sent-on Européen ? On a plutôt tendance à répondre non Mais il existe un défaut de conscience et de volonté à se considérer comme Européen a. Une identité sans conscience Dans les années 1990, René Girault, historien français, a mené une réflexion sur l'identité et la conscience européenne en faisant bien la distinction entre les deux. L'identité se réfère au sentiment de reconnaissance de traits communs aux différentes nations constituant l'Europe, c'est la reconnaissance de l'européanité. [...]
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