L'expression « Nouvelle Europe » a été lancée par Donald Rumsfeld, Secrétaire d'Etat Américain, en janvier 2003. La France et l'Allemagne sont alors les leaders de la « Vieille Europe », contre la guerre en Irak, pendant que les pays d'Europe centrale et orientale (les PECO), en instance d'entrer dans l'Union Européenne, ainsi que des Etats déjà membres comme l'Espagne et l'Italie, menés par le Royaume-Uni, soutiennent Washington.
L'opposition de ces « deux Europe » a donc été mise au grand jour, de manière claire, par les Etats-Unis, extérieurs à l'Europe. Cependant, même si la guerre en Irak et les débats qu ‘elle a suscités ont joué un rôle décisif et permis d'affirmer au niveau international leurs divergences, des oppositions existaient avant la crise irakienne entre la « Vieille et la Nouvelle Europe ».
Ainsi, on relève trois types d'opposition : une opposition quant à la position face aux Etats-Unis, une opposition, économique et une opposition démographique.
L'opposition quant aux Etats-Unis est centrale, elle dynamise les relations entre ces différents pays européens, si bien que les oppositions économiques et démographiques sont devenues de réelles problèmes : une intégration économique dans un cadre uniquement européen aurait été, certes, longue et difficile, mais à terme aurait été efficace ; la médiation des Américains a pour conséquence que les « entrants » dans l'Union Européenne réfléchissent, en terme d'économie, par rapport à l'Europe, mais aussi, et souvent avant toute chose, par rapport aux Etats-Unis.
La division essentielle de ces deux Europe repose sur a vision que chacun a de l'Europe de demain, l'Europe à construire. Le débat de la « Vieille Europe » v.s la « Nouvelle Europe » est celui de savoir si l'on souhaite une Europe partenaire des Etats-Unis ou une Europe américaine; savoir si l'on souhaite une Europe-puissance, concept que, longtemps, seule a France a intéressé, ou une Europe sous hégémonie américaine, ce que beaucoup envisage comme bénéfique pour le vieux continent ; enfin, savoir si l'on souhaite un monde multipolaire ou bien l'unilatéralisme américain.
Ces visions divergentes ne s'inscrivent-elles pas dans une prise de conscience des uns, les « nouveaux », d'entrer dans un univers inconnu, parfois hostile, alors que les Américains leur tendent la main depuis des décennies ? L'attitude européenne défensive de, comme pour toute intégration, exiger un certain nombre de réalisations, progrès ou changements fondamentaux, des PECO pour autoriser leur adhésion, face à une attitude américaine intéressée, de partenariat accru et de rapprochement, n'obtient-elle pas ce qu'elle mérite en retour de la part de ces pays ?
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[...] En somme, l'élargissement apparaît comme un poids, politique, économique et institutionnel aux yeux de l'Europe des quinze, mais plutôt favorable aux yeux des pays entrants, ainsi qu'aux yeux des Etats-Unis. Un élargissement favorable aux Etats-Unis Les Etats-Unis ont, durant une moitié de siècle, tisser des liens avec les pays d'Europe centrale et orientale. Certes, ces liens allaient dans le sens des intérêts américains, notamment économique, mais également dans celui des intérêts des PECO, dans l'optique d'en faire des alliés fidèles, géostratégiques. [...]
[...] Bercy estime que la France est celle qui paiera le plus. La Pologne, quant à elle, est la grande bénéficiaire de l'élargissement. Ce facteur contribue au manque d'enthousiasme de la part de la Vieille Europe à accueillir les dix nouveaux. La difficulté de la prise de décisions communes L'autre problème issu de l'élargissement massif de 2004 est celui du fonctionnement des institutions et de la prise de décision commune. Le défi institutionnel devrait être relevé si le projet de Constitution, rédigé par Valéry Giscard d'Estaing, est adopté et appliqué. [...]
[...] L'idée est de faire naître un nouveau pôle dans le contexte bipolaire de la Guerre Froide. Face à cette attitude autonome de l'Europe de l'ouest vis-à-vis de ses voisins européens et des Etats-Unis, ces derniers s'intéressent aux pays d'Europe centrale et orientale, sous le joug communiste, dans l'espoir d'en faire des alliés utiles. L'attitude intéressée des Etats-Unis depuis les années 1950 et le rêve américain de la Nouvelle Europe Washington développe une stratégie permanente en Europe centrale et orientale sans interruption depuis la fin de la seconde guerre mondiale, que le locataire de la Maison Blanche soit démocrate ou républicain. [...]
[...] De l'autre côté, les Etats-Unis comprennent vite, dès le début de la Guerre froide et par la même de la construction européenne, l'enjeu que seront un jour les P.E.C.O. Les relations actuelles entre les deux camps européens, mais aussi entre la Nouvelle Europe et les Etats-Unis résultent donc d'un demi- siècle d'éloignement ou de rapprochement entre ces pays. II. Relations entre la Vieille Europe et la Nouvelle Europe et entre la Nouvelle Europe et les Etats-Unis L'Europe, en tant que communauté politique de vingt cinq membres, s'efforce d'avoir une politique avec la Russie, la Chine, l'Inde ou l'Iran, mais elle n'a pas de politique avec l'Amérique. [...]
[...] En effet, les pays fondateurs de l'Europe, représentant aujourd'hui le camp de la Vieille Europe _hors mis l'Italie_, ont dès 1957, avec le Traité de Rome, le souhait de construire une Communauté européenne indépendante des Etats-Unis. Ainsi, en mai 1964, le lancement au GATT du Kennedy Round oppose l'Europe et les Etats-Unis au sujet de la politique agricole commune (PAC) et sur le fait que l'Europe est redevable des Etats- Unis suite à l'aide américaine à la reconstruction. De plus en plus, l'Europe apparaît comme un rival des Etats-Unis. [...]
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