Depuis les années 1980 et 1990, l'Union européenne est le premier territoire d'immigration. En 2000, les estimations s'établissent autour de 700 000 migrations officielles (travail, études, regroupement familial) et 400 000 entrées illégales. En 2005, le monde comptait 191 millions d'immigrés. 21% d'entre eux, soit près de 41 millions de personnes, résidaient dans l'Union européenne. La population immigrée représente ainsi 8,6 % de la population communautaire et l'accueil d'immigrés est devenu le principal moteur de la croissance démographique en Europe. Depuis les années 1970, l'Union européenne doit faire face à un nouveau contexte migratoire avec l'ouverture des frontières, une mobilité accrue des hommes et une diversification des facteurs d'émigration. L'Europe doit aujourd'hui considérer l'immigration comme un sujet d'intérêt commun. Le rapprochement des positions sur ces questions a connu dans la période récente un aboutissement juridique majeur avec le traité d'Amsterdam conclu le 2 octobre 1998 par les quinze Etats membres de l'Union européenne. L'élargissement de l'UE, actuel et futur, crée un espace plus vaste de stabilité et de prospérité qui ne manquera pas attirer de nouveaux migrants. La situation migratoire de l'UE est porteuse d'enjeux qui sont autant de défis à relever et lui offre des perspectives intéressantes. L'élargissement de l'UE, actuel et futur, crée un espace plus vaste de stabilité et de prospérité qui ne manquera pas attirer de nouveaux migrants qui chercheront à s'y établir. Cet enjeu doit s'appuyer sur une politique migratoire communautaire en voie de consolidation et requiert des outils juridiques communs. L'Europe apparaît aujourd'hui de plus en plus comme l'espace pertinent de définition des politiques migratoires dans la mesure où les différents membres sont soumis à des impératifs communs qui les pressent à l'intérieur de leurs frontières comme à l'extérieur. Cette évolution demeure encore mal perçue par les opinions publiques comme par les responsables politiques, alors même qu'elle affecte de manière substantielle l'exercice par les Etats de leurs prérogatives traditionnelles.
En mai 2004, l'UE a ouvert ses portes à dix nouveaux Etats membres. Elle possède désormais la troisième population au monde, derrière la Chine et l'Inde, et accroît sa superficie d'un quart pour la porter à presque quatre millions de km². Un tel changement dans la configuration de l'UE suscite cependant des craintes. Parallèlement, les taux de natalité enregistrés dans l'Union européenne (UE) sont à la baisse alors que l'espérance de vie des Européens est à la hausse. La convergence de tous ces facteurs place la situation migratoire au cœur des préoccupations de l'UE. Le contexte actuel est de plus caractérisé au niveau international par une recrudescence du terrorisme qui a relancé le débat sur la teneur des politiques d'immigration. L'Europe a besoin d'une immigration forte pour assurer son avenir. Un juste équilibre à trouver entre « Europe forteresse » et suppression des frontières, constitue le socle de l'espace Schengen. Chaque Etat membre pourra alors retirer les dividendes de ses investissements et efforts consentis et entrevoir des perspectives avantageuses aux plans économique, social et humain. L'UE est aujourd'hui à la croisée des chemins.
Ainsi comment l'Union européenne peut-elle arriver à maîtriser les enjeux et les défis posés par des flux d'immigration croissants sans une politique d'immigration harmonisée?
[...] Pour autant, cette immigration ne devrait pas provenir exclusivement des dix pays qui ont intégré l'UE en mai 2004. En effet le nombre de ressortissants des nouveaux Etats membres en âge de travailler et susceptibles de migrer dans les pays de l'UE15, est estimé à par an. Sur cinq ans, ce chiffre correspond à de la population des nouveaux pays. On recense néanmoins quatre nouveaux adhérents qui présentent des caractéristiques de pays d'émigration : Lituanie, Slovaquie, Pologne, Lettonie. Plusieurs raisons socioéconomiques démontrent que la crainte d'un déferlement de flux Est/Ouest n'a pas lieu d'être. [...]
[...] Dans ce cadre, la notion de codéveloppement devrait prendre toute sa place. Cette notion repose, en effet, sur l'idée que les émigrés originaires de pays en développement, qui contribuent par leur travail à la prospérité des pays qui les accueillent, représentent, par les compétences qu'ils ont acquises, les réseaux de relations qu'ils ont tissées et leur capacité d'épargne, un potentiel qui peut également être valorisé en vue du développement de leur pays d'origine. Elle vise donc à reconnaître et à promouvoir le rôle que les migrants peuvent jouer dans leur pays d'origine. [...]
[...] Cependant, cette forme d'immigration qui reviendrait à l'octroi de titres de séjour contractualisés ne peut être développée au détriment des titres de séjour permanent. Le conseil économique et social recommande de développer l'accueil d'étudiants étrangers et de stagiaires en formation professionnelle, de permettre leur changement de statut (vers celui de salarié ou de créateur d'entreprise) ainsi que, pour ceux qui le souhaitent, leur réinstallation dans le pays d'origine, grâce à un système de bourses d'études et de réinsertion. Ainsi ces immigrants pourraient devenir les acteurs d'un véritable codéveloppement. [...]
[...] [ ] Les Européens auraient tort de fermer leurs portes. Non seulement cela nuirait, à long terme, à leur situation économique et sociale, mais cela amènerait de plus en plus de gens à essayer de pénétrer sur leur territoire par des moyens détournés. [ ] Sans être célèbres, bien d'autres immigrants apportent leur pierre à l'édifice social. Ils travaillent dans les hôpitaux, gardent les enfants dont les parents travaillent et occupent de nombreux emplois utiles pour lesquels les candidats ne se bousculent pas. [...]
[...] Le conseil européen de Tampere apporte des nouveautés réelles et reflète l'importance croissante des questions d'immigration. On parle désormais d'une politique commune dans les domaines de l'asile et l'immigration Surtout, on définit une vision plus globale de la politique de l'immigration. Ainsi, pendant longtemps, les autorités européennes se sont concentrées sur une approche plus sécuritaire et restrictive. Cette approche était fondée sur l'application aux pays de transit en dehors de l'UE d'instruments sécuritaires de contrôle migratoire, dont les contrôles aux frontières et des mesures pour lutter contre l'immigration illégale. [...]
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