Selon Raymond Aron, la puissance sur la scène internationale consiste en la capacité pour une unité politique d'imposer sa volonté aux autres unités. La puissance offensive permet d'imposer sa volonté aux autres alors que la puissance défensive empêche l'autre de nous imposer sa volonté.
La déclaration Schuman du 9 mai 1950 marque très distinctement la volonté de la nouvelle entité de tourner la page du nazisme et de mettre un terme aux heurts entre puissances européennes. En se basant sur la réconciliation Franco-allemande après la Seconde Guerre mondiale, la CECA puis la CEE et l'Union Européenne rejettent donc dès leur création toute forme de puissance offensive, au profit de la mise en commun des forces économiques. Dès l'origine, la construction européenne est conçue comme une alternative absolue aux volontés de puissance classique, dont le nazisme est l'exacerbation.
L'Union Européenne a développé dès ses origines une forme spécifique de puissance, la « puissance tranquille » (1). Mais la fin de la Guerre Froide, le démembrement de la Yougoslavie et les attentats du 11 septembre marquent l'avènement d'un nouvel ordre mondial, au sein duquel l'Europe cherche à se doter du hard power pour exister sur la scène internationale et contrer de nouvelles menaces (2).
[...] Conclusion Au regard du contexte historique au moment de sa création, l'Union Européenne entretient une relation ambiguë face à la notion de puissance. La revendication d'une Europe de la puissance choque les mémoires historiques de la plupart des nations européennes : il confronte l'Europe avec son passé, surtout si cet acteur devait ressusciter le modèle classique de la puissance nationale, simplement transposée au niveau d'un super État-nation européen. Le projet d'une Europe politique, qui deviendrait un acteur majeur des relations internationales Bibliographie Livres Nicole GNESOTTO : La puissance et l'Europe, Presses de Sciences-Po Zaki LAIDI : La norme sans la force, Presses de Sciences-Po Pierre VERLUISE : Géopolitique de l'Europe : l'Union Européenne élargie elle les moyens de la puissance ? [...]
[...] Si la défense européenne a tant de mal à émerger, n'est-ce pas aussi parce qu'elle témoigne d'un point de vue très français ? Les Allemands cherchent la rédemption, les Français cherchent la résurrection Bigne Brezinski : les Français veulent l'émergence d'un hard power européen pour ne pas avoir à en supporter les coûts économiques. la puissance militaire sans l'autonomie ? Le hard power reste très dépendant des capacités militaires de l'OTAN ? De nombreux états européens n'acceptent cette Europe de la défense que s'il elle n'est que le prolongement de l'OTAN. [...]
[...] L'Union Européenne pratique donc une puissance par les valeurs. Depuis la création de l'union, on compte environ une soixantaine d'actions réalisées au titre de la PESC : assistance humanitaire, aide à la mise en place d'élections démocratiques, désignation d'envoyés spéciaux Son soft power repose en fait sur sa capacité à inciter, par des aides, des Etats à se conformer aux valeurs qu'elle défend : démocratie, droits de l'homme, droits des minorités, etc . L'Union Européenne est ainsi à la pointe de l'aide au développement, notamment grâce à la mise en place des partenariats ACP depuis la convention de Lomé en 1973, renouvelé lors des accords de Cotonou de 2000 : l'Union Européenne crée des tarifs préférentiels pour les produits des régions Afrique Caraïbes Pacifique. [...]
[...] L'Union Européenne s'est servie de cet extraordinaire instrument de pouvoir constitué par ses performances commerciales, financières et économiques pour bâtir un des plus importants soft power au monde. La solidarité des états membres dans les instances économiques internationales, principalement l'OMC, permet à l'Union Européenne d'être incontournable pour arriver à un consensus et de faire valoir son point de vue par exemple lors de l'organisation du marché aéronautique. Hors des instances internationales, le poids commercial de l'Union Européenne peut se traduire par un poids politique comme a pu le prouver dans les années 1990 l'opposition européenne aux embargos américains contre Cuba (Helms Burton Act) ou contre la Lybie et l'Iran (d'Amato Act). [...]
[...] Eurofor et Euromarfor sont elles aussi fondées, par l'Espagne le Portugal, l'Italie et la France. Opérations Concordia et Artemis Concordia d'avril à décembre 2003 en république de macédoine, ou l'Union Européenne prend le relais de l'opération Allied Harmonie de l'OTAN (450 personnes) Artemis est la première opération dirigée de façon autonome par l'Union Européenne, inscrite dans l'action de l'ONU, avec toutefois une forte base française (opération mamba + parmi les 2200 hommes sont français, soit 81,1% ) ( objectif de Solana est de pouvoir déployer l'équivalent de Artemis+Concordia, ce qui reste très léger comparé aux Etats-Unis L'opération Artemis a donné des aperçus très prometteurs pour l'avenir. [...]
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