L'Europe, c'est en premier lieu la difficulté de définir un modèle institutionnel. Le dilemme vient de la volonté de construire un tout (une union) qui laisse les parties (à savoir les Etats) intactes.
Tout au long du processus de construction européenne, deux conceptions distinctes se sont opposées. D'abord, celle de l'intégration (mise en avant par Jean Monnet)qui faisait le pari d'une fusion progressive des économies, des sociétés, et mettait sur pied un système spécifique d'institutions transcendant les Etats. Enfin,
celle de la coopération (soutenu par De Gaulle) qui reposait, elle, sur la concertation entre les Etats-membres, et devait peu à peu créer, par le dialogue, une vision commune.
[...] D'ailleurs le poids des régions est consacré par le Traité de Maastricht, puisqu'à cette occasion, il y a eu institution d'un comité des régions. B. La redéfinition du rôle des Etats membres Tous ces bouleversements ont pour conséquence d'obliger à repenser le véritable rôle que vont devoir jouer les divers Etats membres de l'Union européenne. C'est là où la théorie Proudhonienne de la SUBSIDIARITE, souvent invoquée par Bruxelles, prend toute son importance. Cette conception place résolument l'homme au centre de l'analyse des ensembles politiques. [...]
[...] En effet, on part de l'individu, puis l'on remonte la chaîne des différentes structures que sont la commune, le département, la région, l'Etat, et enfin l'Union. Toutefois, on ne décide de passer à l'échelon supérieur que lorsque celui- ci est supposé être mieux à même d'obtenir le résultat escompté. Ainsi la seule justification de l'existence des différentes structures est la meilleure efficacité de celles-ci dans leur domaine de compétence respectif. La redéfinition du rôle des Etats-nations passerait donc certes par une perte de certaines attributions, mais également par une plus grande efficience dans les tâches entreprises. [...]
[...] Transition Mais, si le processus communautaire n'accouche probablement pas d'un Etat- nation européen, les Etats participants n'en sont pas moins, et ceci de façon irrémédiable, radicalement transformés par cette évolution. II . qui entraîne une transformation des Etats prenant part à ce processus En quoi consiste cette transformation? A. Conséquences de la baisse de prérogative des Etats-nations Tout d'abord, il faut noter que l'Etat est un tout. Or, en devenant membre de la Communauté européenne, il devient l'une des parties d'un tout. [...]
[...] Aujourd'hui, l'Union européenne peut en fait être analysée comme un fédéralisme intergouvernemental, et l'on se rapproche donc du "fédéralisme d'Etats-nations" précédemment mentionné. Néanmoins la construction européenne est un processus en cours et l'analyse doit donc être faite à terme. Pour autant, pourra-t-il y avoir un jour un Etat-Nation européen? Ce qui aurait certainement pour conséquence de supprimer les Etats-nations à l'origine du processus, devenus alors inutiles. Pour pouvoir répondre à une telle question, encore faut-il savoir ce qui caractérise une nation. On considère en général que celle-ci nécessite un territoire, une population, et une volonté de vivre en commun. [...]
[...] La construction européenne a ainsi bouleversé les Etats: ces machines à préparer et à faire la guerre se sont trouvées remodelées par un jeu de marchandages permanents. B. "Une fédération nébuleuse" Mais comment qualifier l'ensemble que constitue aujourd'hui l'Union européenne ? Faut-il penser avec Jacques Delors que l'on a à faire à un "Objet politique non identifié" ? Ce qui est clair, c'est que l'ambition du projet des Pères fondateurs était de nature fédérale. Néanmoins les Etats se sont toujours opposés à une certaine forme de fédéralisme, et ce, malgré une coopération économique toujours plus poussée. [...]
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