En 1986 l'Acte Unique est signé il permet le retour à la majorité qualifiée pour réaliser le « grand marché ». Ce projet est le prolongement de ce qui a déjà été réalisé dans le cadre de la Communauté Economique Européenne (CEE). A cette date, la chute de l'URSS ne semble pas programmée. C'est pourquoi la disparition de cette menace provoque un bouleversement de l'espace européen. De plus les ambitions mondiales de l'hyperpuissance américaine se détournent du « Vieux continent ». L'Europe n'est plus menacée par le « double moulin ». Les enjeux qui se présentent à l'Union européenne (UE) qui naît avec le traité de Maastricht (TdM), signé en 1992, sont à reconsidérer. L'élargissement probable à l'Est pose la question des frontières de l'Europe et démontre la capacité d'attraction d'un continent qui n'est pas si vieux. L'UE a-t-elle une vocation politique ? Doit-elle s'associer ou s'opposer au « reluctant sheriff » sur la scène internationale ?
A considérer les chiffres, l'Union européenne est indéniablement une puissance relativement aux autres espaces géopolitiques et économiques. Cependant il s'agit d'un espace en devenir, dont le projet n'est pas clairement défini. Or comme le soulignent J. M. Huissoud et P. Royer : « A la base de toute puissance, il faut une volonté collective d'imposer sa vision du monde ou du moins, de la préserver. Cela suppose des intérêts identiques ou au moins convergents, des analyses communes sur les menaces et les opportunités, des définitions précises des moyens et une certaine unité de mise en œuvre ». Ainsi la problématique de la puissance de l'Union européenne ne semble pas plus tenir à ses capacités qu'à son unité d'action. Tandis que le thème du déclin de l'Europe s'est imposé, de nouveaux acteurs s'affirment dans les relations internationales et sur le marché mondial. L'Union européenne doit donc s'adapter à ses nouveaux défis. C'est pour cela que parler d'une seule voix s'impose comme une nécessité.
L'Europe est-elle en mesure de mettre de côté les égoïsmes et particularités nationales pour s'affirmer comme une puissance mondiale ?
[...] L'UE est toujours une puissance industrielle. Elle exporte des biens manufacturés (USA : Chine : Japon : des premières FMN mondiales sont issues des EM. Et seulement 40% de leur chiffre d'affaire est réalisé dans l'UE, ce qui témoigne d'une bonne adaptation à la mondialisation. L'UE est le premier récepteur et émetteur d'Investissements directs à l'étranger (IDE). En prenant en compte les flux intracommunautaires, elle émet 47,1% des IDE et en reçoit 71,2%. L'agriculture européenne se porte bien : bien que sa balance commerciale soit légèrement déficitaire, l'Europe reste le premier producteur mondial de blé, bovins, porcins, lait et vin. [...]
[...] À l'heure actuelle, on parle du BRIC : Brésil, Russie, Inde et Chine, ce sont trois États continents dont la puissance émerge peu à peu. Le Brésil et la Russie sont dépositaires d'importantes ressources énergétiques qu'elles vendent à l'UE. La Chine et l'Inde s'imposent grâce à leur dynamisme démographique et leur industrie concurrence désormais la production manufacturière de l'UE grâce à leurs faibles coûts de production. Enfin, la moitié des membres du G8 étaient des États Membres de l'UE et le président de la Commission européenne et du Conseil européen y participaient ; ce qui renforçait considérablement le poids de l'UE dans l'organisation. [...]
[...] Les deux pays constatent la nécessité de prendre la relève des États-Unis sur le continent européen, dont ils se désintéressent ; et cela, dans une relative indépendance vis-à-vis de l'Oncle Sam. La France a réintégré, cette année, le commandement intégré de l'OTAN. Conclusion C'est le droit qui fait la solidité du projet communautaire (M. Lefebvre), il existe donc une puissance régalienne européenne. Ainsi, l'UE impose une certaine vision de l'économie mondialisée à ses partenaires commerciaux. C'est également une puissance économique qui possède un projet. En effet sa production importante et son ouverture sur le monde sont encadrées par un marché commun et une coordination des politiques économiques. [...]
[...] Cette modalité de vote est un frein à la prise de sanction lourde ou au choix de l'intervention. La PESC utilise des outils non contraignants, ce qui ne permet pas de véritable action à l'échelle européenne. L'article 12 TUE permet de définir des Principes et orientations générales de la PESC votés par le Conseil de l'UE. Cependant, il existe aussi des décisions contraignantes, l'article 13 TUE permet de définir des stratégies communes qui peuvent conduire à des actions communes et des positions communes. [...]
[...] Par exemple, il a refusé de signer un accord de partenariat et de coopération avec le Turkménistan, suite à une violation des droits de l'homme par ce pays. L'Europe est vecteur d'un message de paix, selon Pierre Royer le choix du bleu pour le drapeau illustre ce message. P. Royer y voit toutefois une limite à la notion de puissance. Une diplomatie active Un espace qui regroupe les anciennes métropoles coloniales, ainsi l'UE conserve un vaste réseau d'influence. Cette diplomatie passe par de nombreux instruments. Il s'agit, par exemple, de l'aide au développement tournée en grande partie vers les anciennes colonies, les pays Afrique Caraïbes Pacifique (ACP). [...]
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