Il est question de la grande Europe à 25 Etats ainsi que les PECO, pays d'Europe Centrale et Orientale. Des portions de l'Europe orientale, ex-pays soviétiques, sont devenus en peu de temps (moins de 15 ans) membres de l'Union Européenne. Un soupçon pèse sur les nouveaux membres de l'Europe de l'Est quant à la légitimité de leur adhésion à l'Union Européenne.
L'éloignement entre les deux Europe s'est effectué par la guerre froide et la séparation physique du rideau de fer. L'Europe de l'Ouest a renoncé au dialogue avec l'Europe de l'Est, alors que l'Europe de l'Est continuait à suivre l'évolution des controverses intellectuelles de l'Ouest, avec notamment l'audition des radios libres. La séparation s'inscrit également dans la rupture géographique, surtout pour les pays les plus à l'Ouest (France).
La France se considère comme une grande puissance et observe ses voisins de haut. La rupture s'est opérée lors de l'intervention en Irak et de la désunion européenne (mépris français envers les PECO unis aux américains).
Il n'existe aucune unité géographique européenne. Géographiquement l'Europe n'existe pas puisqu'elle est indissociable du bloc asiatique. « Le continent asiatique vient d'ouvrir, l'Europe est le vieux où s'achèvent les migrations des peuples venus de l'Est » Pierre Behar.
Les fleuves sont tous parallèles (Rhin, Elbe) ne séparent pas et servent plutôt le commerce. L'Europe du Sud-est se termine par la Grèce, une presqu'île, et relie l'Europe à l'Asie du Sud-Ouest.
Terre des grandes invasions en Europe :
- poussée germanique au V° et VI° siècle, ainsi que les angles et saxons
- slaves à partir du VII° siècle jusqu'aux monts de Bohème (République Tchèque et Balkans) et les arabes en Espagne jusqu'à Poitiers (1732).
- Au IX° et X° siècle, les vikings et hongrois
Du point de vue civilisationnel, l'Europe est une terre ouverte. Elle est la terre du développement des trois grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) et de la philosophie (antiquité grecque récupérée au Moyen Age, et connaissances des sciences arabes)
L'émergence des sciences arabes date du IX° siècle avec Bagdad comme centre civilisationnel et repose sur la prospérité économique. Les marchands arabes jouent un rôle d'intermédiaire entre l'occident et la Chine et l'Inde et en tire tous les bénéfices. Les Khalifes ont devant eux Byzance qui fonctionne comme un modèle qu'il faut détrôner (rôle de Bagdad). Ils vont donc se conduire comme des mécènes dans la recherche. Les autorités religieuses sont elles aussi à l'origine du savoir arabe avec des questions posées aux scientifiques (Comment se tourner vers la Mecque ? Comment fixer le moment des cinq prières ? Comment fixer le début du ramadan ?). Les savants traduisent le Galien et introduisent le papier (peu onéreux) qui développe une « démocratisation » du savoir (multiplication des bibliothèques). Ils inventent l'algèbre, la trigonométrie et établissent des observatoires (Samarkand). De grands médecins persans émergent (Avicenne) et font autorité en Europe jusqu'à la fin du XVII° siècle. 400 traitements pour l'œil sur 1400 proviennent de l'héritage arabe. Dans un dernier temps, les œuvres en arabes vont être traduites en latin à l'extrême fin du 12ème siècle (Averroès) par les savants juifs. Pourtant la fin de l'âge d'or se fait sentir au 14ème siècle et se termine définitivement au 15ème siècle. Les raisons en sont multiples :
- rétrécissement démographique de l'Empire
- ralentissement de l'élan politique
- déclin économique
- déchéance de la langue et de la culture arabe
- recul du pouvoir scientifique, davantage limité par le pouvoir religieux (devenu conservateur)
[...] Conclusion L'unification du continent européen n'a jamais été complète et absolue parce qu'il existe des zones géographiques assez largement à l'écart : l'Europe située sous la coupe ottomane. Il existe également des zones peu concernées par ces 3 mouvements d'unification, ainsi que des courants de pensée et des classes sociales qui n'ont pas été concernés par ces mouvements. Ces mouvements n'ont concerné que les élites. Ce sont des unifications qui n'ont presque jamais été imposées par des pays (sauf pour le cas de la conversion religieuse). Le pouvoir politique comprend cependant le prestige qu'il peut en tirer. [...]
[...] Ila tiré la conclusion que les référendums organisés sur des questions européennes ne peuvent que déboucher sur un vote négatif lorsque trois variables sont réunies : lorsqu'un gouvernement est impopulaire, lorsqu'on est en situation de pessimisme économique et social (en mai des Français sont préoccupés par le chômage) et lorsqu'on est en présence d'un sentiment avéré de crainte vis-à-vis de l'immigration (crainte du plombier polonais en serait l'exemple dans la mesure où il représenterait aussi la crainte du libéralisme. Il concentre donc une double peur). L'Europe aura servi de bouc émissaire, d'exutoire à un malaise politique et identitaire. Le non à la constitution est-il cependant un non anti européen ? La réponse est non si on s'appuie par exemple sur les eurobaromètres organisés le 30 et 31 mai 2005 : on observe, en effet, un soutien quasi unanime de l'appartenance de la France à l'Union puisque 88% des Français considèrent que la France appartient à l'Europe. [...]
[...] 3/Les balbutiements de la citoyenneté européenne A. Le contexte Il faut, tout d'abord, noter l'existence d'une anomalie dans la citoyenneté européenne. De plus en plus de ressortissants de pays membres de l'Union Européenne ne vivent plus dans leur Etat d'origine, ils sont six millions aujourd'hui dans ce cas. Ils représentent la 26ème nation composée de ressortissants communautaires lesquels ont opté pour la liberté de séjour. Ils ne peuvent, de facto, plus exercer leurs droits politiques. Ils ne sont pas considérés comme citoyens à part entière dans leur pays d'accueil, de plus il leur est concrètement difficile d'exercer les fonctions liées à la citoyenneté dans leurs pays d'origine. [...]
[...] Pierre Beckouche, Yann Richard, Atlas d'une nouvelle Europe, Autrement, Paris Fondation Robert Schuman, L'état de l'Union : Rapport Schuman 2007 sur l'Europe, Lignes de Repères Pierre Gerbet, La construction de l'Europe, Paris, Imprimerie nationale (3e éd.) . Guy Raimbault, Le dictionnaire de l'Union européenne : l'Union européenne face aux grands problèmes du moment : Union monétaire et introduction de la monnaie unique, Europe politique, de la défense et de la sécurité, Paris, Ellipses (3e éd.) . Bertrand Laude, L'Europe en construction depuis 1945, éd. Ellipses, coll. [...]
[...] L'Union Européenne n'est plus un rempart qui atténuerait les conséquences fâcheuses du libéralisme. De plus, on trouve une insatisfaction par rapport au rythme de la construction, aux avancées jugées trop timides. Certains étaient convaincus par le fédéralisme et ne voient pas suite à leurs attentes, ils sont donc déçus. D'autre part, on ressent un malaise par rapport à l'élargissement qui est perçu comme un élargissement inexorable de l'Europe. 2/3 des Français sont hostiles à l'élargissement à la Turquie. L'élargissement n'est, en définitive, pas bien passé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture