Ancien membre de l'URSS, l'Ukraine, devenue indépendante en 1991, a connu des relations faibles avec l'Europe durant toute la décennie des années 1990. Toujours sous l'aile de la Russie, le pays n'a pu qu'évoluer très lentement vers la démocratie à cette époque. Le début des années 2000 a marqué un profond changement à la fois dans le contexte interne et externe au pays.
C'est tout d'abord les changements internes qui ont modifié le rapport de l'Ukraine à l'Europe : les évolutions vers un régime davantage démocratique (arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko en décembre 2004) couplées au désir de se séparer de l'influence russe sont des facteurs majeurs dans cette évolution. Dans l'autre sens, l'élargissement de l'UE à 25 membres a tourné encore davantage l'Europe vers son côté oriental : l'Ukraine est désormais un voisin direct, pays limitrophe de l'UE. Ainsi, il est intéressant de voir comment les positions de chaque partie évoluent dans le temps en fonction du contexte géopolitique. L'Europe a dû en effet trouver de nouvelles politiques à l'égard des NIEO (Nouveaux Etats Indépendants de l'Ouest, soit Moldavie, Biélorussie et Ukraine, en opposition aux nouveaux Etats indépendants de la CEI, trois pays du Caucase et cinq de l'Asie centrale), trois pays limitrophes mais peu susceptibles de devenir membres à court terme malgré la volonté de la Moldavie et de l'Ukraine. De fait, comment l'Europe parvient-elle à satisfaire les aspirations de pays anciennement soviétiques, et désormais tournées résolument vers l'Ouest, mais qui ne voient, à l'heure actuelle, pas de possibilité d'adhésion à l'UE ?
Nous verrons ainsi dans un premier temps pourquoi l'adhésion, désirée par l'Ukraine, apparaît impossible dans un avenir proche, avant de revenir, dans un second temps, sur la nouvelle politique étrangère initiée par l'UE depuis quelques années, à savoir la politique européenne de voisinage (PEV), aux enjeux importants tant pour l'Ukraine que pour l'Europe.
[...] Celle-ci dénonce des fraudes. →Juin 2002 : accord sur la création d'un consortium russo-ukraino-allemand destiné à gérer les gazoducs en Ukraine transportant du gaz russe vers l'Europe occidentale. Il permettra à la Russie de mieux contrôler le transit de son gaz. →Juin 2003: le Parlement ukrainien approuve l'intervention d'une force militaire ukrainienne en Irak. Le premier contingent rejoindra l'Irak en août. →Automne 2003: tension russo-ukrainienne à propos des eaux territoriales en mer d'Azov. 2004: «Révolution orange»; l'opposition conteste le résultat de l'élection présidentielle, remportée par le candidat du pouvoir; après un mois de manifestations, la rue vient à bout du régime. [...]
[...] Kiev menace de prélever du gaz transitant vers l'Europe. Le lendemain, plusieurs pays européens, dont la France et la Pologne, constatent une forte diminution de leur approvisionnement habituel. janvier : l'Ukraine et la Russie parviennent à un accord sur les prix du gaz: le contrat fixe le prix du gaz russe à 230 dollars les mètres cubes, mais permet à l'Ukraine de le payer 95 dollars en le mélangeant à du gaz d'Asie centrale transitant par la Russie. février: l'Ukraine et la Russie créent une entreprise mixte chargée de la vente du gaz sur le marché ukrainien, Ukrgaz-Energo, et signent un contrat d'achat pour cinq ans de gaz au prix de 95 dollars. [...]
[...] Le but est en effet que l'Ukraine ressemble peu à peu le plus possible aux Etats membres sans en être un. La PEV s'est mise en place sous forme de plans d'action (d'une durée de trois à cinq ans) qui définissent les priorités à suivre dans les accords préalables existant. En ce sens, elle sert juste de cadre aux accords APC déjà en place avec l'Ukraine en les redirigeant : ces plans définissent en effet d'une part, les objectifs et les critères de référence que l'Union attend de ses partenaires, et d'autre part, les avantages dont pourront en bénéficier les nouveaux pays voisins. [...]
[...] signature d'un traité d'amitié avec la Russie. Règlement du contentieux concernant la flotte de la Mer Noire. →Novembre 2000 : le corps du journaliste de l'opposition Gueorgui Gongadze, disparu en septembre, est retrouvé mutilé et décapité. Le président Koutchma est rapidement souçonné d'être impliqué dans cette affaire. →Décembre 2000 : fermeture définitive de la centrale nucléaire de Tchernobyl. →Juin 2001: Réunis à Yalta, les présidents de Géorgie, d'Ukraine, d'Ouzbekistan, d'Azerbaïdjan et de Moldavie s'allient au sein du GUUAM dont la création est encouragée par les Etats-Unis afin de servir de contrepoids à l'influence russe en ex-URSS. [...]
[...] Les dirigeants ukrainiens se sont progressivement ralliés à l'idée que leur volonté d'adhérer apparaissait prématurée et leur objectif est désormais de parvenir à un accord d'association avec l'UE avant la fin de l'année 2007, date à laquelle doit être achevé le plan d'action. La seule incertitude, aussi grande soit-elle, réside dans le choix des Ukrainiens aux élections, ceux-ci ayant placé, aux dernières législatives de mars 2006, en tête de leur vote le parti prorusse de V. Ianoukovitch, nettement moins europhile que l'actuel président V. Iouchtchenko. [...]
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