L'Europe vit aujourd'hui un double choc : le choc économique de la mondialisation, d'une part, et le choc géopolitique de la fin de la guerre froide, d'autre part. L'on attend donc de l'UE qu'elle sache gérer son nouvel environnement et qu'elle adopte une stratégie gagnante afin de ne pas mourir d'une lente agonie, qui serait d'ailleurs sans doute plus probable que le scénario apocalyptique d'une disparition brutale. L'UE est aujourd'hui un chantier qui doit se demander quel est son avenir. Dans le contexte d'un monde qui est en train d'évoluer profondément, l'UE risque en effet d'être la grande perdante si elle ne s'organise pas solidement et si elle ne se pose pas les bonnes questions.
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[...] La formule du noyau dur doit donc pouvoir générer une véritable dynamique d'intégration : ce noyau dur devrait donc être une avant-garde souple, une force d'entraînement et de proposition, plutôt qu'une structure institutionnelle figée. Elle devrait permettre d'aboutir, à terme, à l'émergence d'une véritable fédération européenne. Cette fédération européenne est en effet appelée par l'évolution du monde en général. L'Europe n'est plus le centre du monde. Elle n'est même plus, comme à l'époque de la Guerre froide, le coeur de l'ordre mondial. [...]
[...] L'UE doit se construire une personnalité extérieure forte et, pour cela, elle doit s'en donner les moyens. C'est probablement par la combinaison du cadre européen élargi et du reste d'ambition qui subsiste chez les grandes puissances qu'il faudra rechercher la clé d'une affirmation de l'UE sur la scène internationale. Pour relever les défis historiques qui se posent aujourd'hui à elle, l'UE a donc besoin de se réformer et d'être mieux structurée. Pour continuer d'exister face au reste du monde et renforcer sa légitimité auprès de ses propres citoyens, elle doit avoir une économie forte, des structures politiques et une cohérence interne forte, ainsi qu'une personnalité extérieure forte. [...]
[...] Les Européens doivent donc faire les bons choix. Ils doivent prendre la mesure de ce qu'ils ont accompli ensemble, et ne pas oublier que l'UE leur a beaucoup apporté : elle leur a fournit un cadre de paix et d'échanges très précieux et qui semble irréversible ; elle peut leur permettre de répondre à des défis que ses Etats membres ne peuvent plus relever isolément. Si l'UE disparaissait, il n'y aurait pas d'alternative satisfaisante : comment imaginer revenir à une Europe qui se déchirerait comme elle l'avait toujours fait avant le début de la construction européenne ? [...]
[...] L'on a donc deux solutions : soit l'UE ne se transforme pas et, sans disparaître totalement dans un premier temps, elle est alors vouée au déclin ; soit elle se transforme pour s'adapter aux nouvelles réalités mondiales, ce qui lui permet de survivre et de se renforcer. I / Le scénario du déclin de l'UE Il convient dans un premier temps de se demander pourquoi l'UE pourrait-elle un jour disparaître. Si une telle éventualité semble pour l'instant peu probable, il est pourtant clair que certains facteurs pourraient amener l'UE à voir ses ambitions limitées et à connaître un certain déclin. [...]
[...] Ce droit de retrait, qui peut paraître choquant car porteur de dérives vers une Europe courant d'air pourrait signifier la désagrégation interne de l'UE car il risquerait de provoquer une réaction en chaîne : le retrait d'un Etat porterait en effet préjudice à l'UE et aux autres Etats, qui pourraient alors décider de se retirer à leur tour de l'UE ; le retrait d'un Etat fondateur, notamment, serait un véritable traumatisme. L'érosion interne de l'UE pourrait également être provoquée par un second problème : le risque de la perte de la cohésion et de la cohérence internes de l'Union qui est, rappelons-le, une construction multinationale. Celle-ci pourrait en effet finir par crouler sous le poids de contradictions grandissantes en son sein, qui bloqueraient son fonctionnement et la paralyseraient. [...]
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