Les pères fondateurs de la Communauté européenne étaient conscients que la réalisation du marché commun devait s'accompagner d'une politique économique et monétaire commune. Si certaines politiques économiques ont été mises en place (PAC, certains éléments de politique industrielle ou de politique des transports), la politique monétaire a été à la fois une des plus audacieuses et une des plus difficiles à faire avancer.
Cela tient au fait que la monnaie est au coeur des politiques nationales et qu'aucun gouvernement ou aucune banque centrale n'a voulu facilement se dessaisir de ses prérogatives en ce domaine.
Pourtant dès 1971 le rapport Werner (premier ministre luxembourgeois) propose une politique monétaire commune basée sur trois principes :
- une construction par étapes
- à chaque étape une convergence des économies
- dans l'étape ultime, une monnaie commune.
Cette proposition est mise en place progressivement à travers le système monétaire européen d'abord, puis avec l'Union européenne monétaire depuis le traité de Maastricht, et la mise en place de l'euro en janvier 1999.
[...] Cependant les gouvernements européens ont su dépasser l'ancrage traditionnel des pouvoirs des États-nations sur les monnaies nationales, pour imposer une monnaie commune, un choix véritablement historique, qui met fin à des monnaies parfois très anciennes (le franc en 2001 avait 641 ans). A travers l'euro l'Europe a fait le choix d'un approfondissement accru, et pour une fois cet approfondissement a des implications concrètes, quotidiennes: la découverte par les Européens de leur unité à travers une monnaie unique. [...]
[...] Le risque est alors de voir se créer une Europe à deux vitesses. Par ailleurs la politique de convergence elle-même n'est pas exempte de critiques concernant la croissance et son coût social, puisqu'elle oblige le pays qui la pratique à: - surveiller strictement ses taux d'intérêt (pour limiter l'inflation), ce qui décourage l'investissement et la consommation - pratiquer une politique budgétaire rigoureuse, ce qui a aussi des effets récessifs 2 - La réalité de l'Union monétaire: une marche à pas lents, prévue par les accords de Maastricht - La liberté de mouvement des capitaux en Europe L'Acte unique européen prévoyait de lever d'ici au 1er juillet 1990 (1993 pour les pays les plus pauvres) toutes les entraves à la circulation des capitaux. [...]
[...] Dans dix ans Artus calcule que le taux d'endettement public français pourrait à politique identique atteindre du PIB en Italie, limitant les efforts de recherche et d'investissement de l'État. Une sortie de l'euro permettrait : - une relance de la compétitivité nationale, donc des exports - une augmentation de l'inflation, donc une réduction de la charge nette de la dette publique Patrick Artus pense que cette solution coûteuse est indispensable si ces pays ne font pas rapidement des efforts de recherche, d'innovation, d'amélioration de la qualité produite, de respécialisation de leur industrie. [...]
[...] 1 - L'indiscipline britannique et italienne - Le R.U entré en 1972 dans la CEE se voit autorisé en 1979 à rester en dehors du SME; cependant le sterling entre dans la composition de l'écu. On attendait un attachement rapide du sterling, mais Margaret Thatcher s'y oppose farouchement pendant 11 ans, ne tolérant pas d'immixtion dans sa politique des taux d'intérêt et de change. De plus étant une pétromonnaie la livre peut bénéficier de tout choc pétrolier. Ce n'est qu'avec le départ de Margaret Thatcher, que le rattachement du sterling a lieu en octobre 1990. [...]
[...] La convergence des économies devient plus délicate, des tensions nouvelles apparaissent B - L'Union économique et monétaire née de la relance de l'Europe avec l'Acte unique européen L'Acte unique de 1985 a prévu la mise en place dans le futur (précisé par l'Accord de Maastricht) d'une Union monétaire complète, qui nécessiterait: - une totale liberté des changes - une totale liberté des marchés financiers - des parités de change fixes - une politique monétaire commune - une autorité monétaire centrale (Banque centrale européenne) - et une monnaie commune 1 - Les avantages théoriques d'une Union monétaire complète - Financement et ajustement des balances des paiements des pays membres En théorie, une Union monétaire complète permet le financement et l'ajustement des balances des paiements des pays membres, à la condition, toutefois que les déséquilibres entre États membres ne soient pas trop accentués. Si le déficit provient d'un phénomène chronique, la mobilité des capitaux doit permettre de financer automatiquement le déficit. Le pays déficitaire n'a pas à augmenter ses taux d'intérêt pour attirer ses capitaux. Les parités de change étant fixes, les capitaux se dirigent vers la seule source de profit, un déficit budgétaire à financer. Il y a donc gain pour le pays déficitaire. [...]
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