En 1978, le système monétaire européen (SME) succédait au serpent monétaire européen de 1972. A ce jour, il constitue l'exemple le plus abouti de coopération en matière de taux de change depuis la disparition du système de Bretton Woods au début des années 70. Le succès et la longévité du SME conduisirent les responsables politiques à envisager par la suite une véritable union monétaire, au sein de laquelle tous les pays concernés partageraient une monnaie commune. Le SME fut officiellement approuvé au Sommet européen de Brème, en juin 1978, et mis en place quelques mois plus tard à Bruxelles par une Résolution du Conseil européen du 5 décembre 1978. Il commença à fonctionner le 13 mars 1979.
Le premier objectif recherché était la constitution d'une «zone de stabilité monétaire en Europe». En effet, à la fin des années 1970, le dollar américain ne paraissait plus totalement crédible en tant que monnaie internationale. Le serpent monétaire était apparu capable d'assurer une certaine stabilité.
Aujourd'hui, nous allons donc nous pencher sur ce système monétaire dont le nom nous est plus ou moins familier, mais dont le fonctionnement nous est bien souvent inconnu. Nous allons nous demander si le SME est un véritable succès du début à la fin.
[...] Le système monétaire européen Introduction En 1978, le système monétaire européen (SME) succédait au serpent monétaire européen de 1972. A ce jour, il constitue l'exemple le plus abouti de coopération en matière de taux de change depuis la disparition du système de Bretton Woods au début des années 70. Le succès et la longévité du SME conduisirent les responsables politiques à envisager par la suite une véritable union monétaire, au sein de laquelle tous les pays concernés partageraient une monnaie commune. [...]
[...] C'est ainsi qu'à la demande du Conseil, les gouverneurs des banques centrales décident de réduire à les marges de fluctuation entre deux monnaies communautaires et à les marges de fluctuation entre les monnaies communautaires et le dollar. Ainsi naît le serpent monétaire le 21 mars 1972. Cependant ce système ne fonctionne pas aussi bien qu'on l'avait espéré, et les banques centrales redeviennent libres de ne pas intervenir lorsque les taux de change de leurs monnaies atteignent les marges de fluctuations. [...]
[...] Voyons à présent le résultat. Les résultats Le bilan mitigé du SME Le SME a indéniablement réussi à créer une «zone de stabilité monétaire européenne», au sens où il a su garantir à ses membres une plus grande stabilité des changes effectifs réels. Son bilan en matière de désinflation et de croissance est nettement plus mitigé. Sur la période 1973-1999, le degré de fluctuation des monnaies participant au SME a été en moyenne très inférieur à celui des autres monnaies des grands pays industrialisés. [...]
[...] Or, la politique de la Bundesbank a consisté à resserrer sa politique monétaire pour lutter contre l'inflation (donc en augmentant toujours plus les taux d'intérêt), alors même que la conjoncture du reste de l'Europe nécessitait une détente sur les taux d'intérêt et une dépréciation réelle des devises face au mark pour restaurer la compétitivité, c'est-à-dire qu'ils souhaitaient une baisse des taux d'intérêt pour que la valeur de leur monnaie baisse. L'Italie et la Grande-Bretagne sont les pays qui ont souffert de la plus forte baisse de la compétitivité de leur monnaie, ce qui les a poussés à sortir du SME dès 1992. D'autre part, au cours de l'année 1993, on a assisté aux dévaluations de la peseta espagnole, de l'escudo portugais et de la punt irlandaise. Seule l'instauration de bandes larges de fluctuation ou -15 mit fin à la pression des marchés. [...]
[...] Conclusion Pour conclure, on peut rappeler que le système monétaire européen a connu quelques échecs. Sa mise en œuvre a été relativement longue, la coordination insuffisante des politiques économiques et monétaires a conduit à plusieurs crises et ajustements des taux de change des différentes monnaies, le chômage de masse s'est beaucoup développé. Cependant, le SME a participé à l'approfondissement de la construction européenne en ouvrant la voie à l'Acte unique européen et à l'achèvement du Marché commun. Jusqu'au début des années 90, le SME a fonctionné de manière satisfaisante, l'Europe a constitué une zone de remarquable stabilité, résistant aux conséquences du 2nd choc pétrolier de 1979-1980. [...]
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