Ordo libéralisme, néoclassique, Lippmann, Union européenne, main invisible
L'Union européenne s'est progressivement construite depuis les années 1950. Au sortir des deux Guerres Mondiales, dévastatrices, elle est le fruit d'une volonté de pacification du territoire par l'union commerciale. Mais cette initiative, lancée par des hommes politiques, est fortement inspirée par une idéologie politique, celle du libéralisme, et plus particulièrement de l'ordo-libéralisme allemand.
[...] Hayek n'a jamais restitué officiellement les comptes-rendus des réflexions de la Société du Mont-Pèlerin. En revanche, ils étaient diffusés par l'intermédiaire des participants, au gré de leurs interventions dans les milieux universitaires, managériaux et étatiques. Dans l'ensemble, la Société du Mont Pèlerin a été une réelle réussite. En effet, huit de ses membres obtiendront le prix Nobel d'économie. De plus, la régularité de ses réunions et son influence majeure sur les autres think tank permet une reconquête du néo-libéralisme parmi les élites. [...]
[...] De même, la bonne santé de l'industrie allemande, portée par cette théorie ainsi que l'existence de réseaux internationaux d'experts convaincus par l'ordo-libéralisme ayant infiltré la sphère politique et ayant imposé leur modèle. Mais depuis peu, l'ordo-libéralisme est lui-même soumis à des critiques. En effet, une théorie concurrente est venue convaincre les politiques, celle de l'Ecole de Chicago, préconisant un recours total au laissez-fairisme, en particulier par le monétarisme. A l'exact opposé de l'ordo-libéralisme, l'Ecole de Chicago souhaite effectuer un retour en arrière avec le désengagement total des Etats et une croyance en « la main invisible du marché ». [...]
[...] De plus, ils ont posé la question de la réalisation de ce marché commun. Les deux propositions qui s'affrontent sur le sujet étant toutes deux néolibérales : d'un part, comme nous l'avons vu, la proposition de Beyen qui prône la levée graduelle des barrières douanières à l'intérieur de la communauté européenne, l'abolition des restrictions quantitatives aux importations et aux exportations ainsi que la mise en place d'« un tarif commun de droits d'entrée envers les pays tiers » et une « coordination des autres réglementations des échanges commerciaux envers ces pays ». [...]
[...] Il souhaitait certes une Europe pacifiée et des partenariats économiques, mais sur le modèle de la confédération, avec des rencontres et ententes entre les différents Etats souverains. C'est de cette vision de l'économie que naissent les Plans Fouchet 1 et 2 de 1961 et 1962, qui seront finalement rejetés par les cinq autres pays membres de la CEE, constituant un échec cuisant pour la France. De même, Des arguments sociaux étaient aussi parfois avancés afin de décrédibiliser la théorie allemande. [...]
[...] Les soubassements libéraux de la construction européenne : L'Union européenne s'est progressivement construite depuis les années 1950. Au sortir des deux Guerres Mondiales, dévastatrices, elle est le fruit d'une volonté de pacification du territoire par l'union commerciale. Mais cette initiative, lancée par des hommes politiques, est fortement inspirée par une idéologie politique, celle du libéralisme, et plus particulièrement de l'ordo-libéralisme allemand. Après l'avoir définie et en avoir retracé l'histoire, nous verrons comment cette doctrine économique, d'abord marginale, a imprégné les démarches politiques ; puis comment elle s'est peu à peu institutionnalisée en Europe. [...]
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