Si le socialisme s'essouffle par les nombreuses déceptions qu'il a suscitées, il s'impose cependant comme une des philosophies politiques dominantes du XIXe et du XXe siècle. Émile Durkheim écrit à propos du socialisme que "ce n'est pas une science, une sociologie en miniature, c'est un cri de douleur et parfois de colère, poussé par les hommes qui sentent le plus vivement notre malaise collectif." Penser le social avant l'individu et concevoir la société comme un tout est alors une idée nouvelle et nécessite l'usage d'un mot nouveau.
Le socialisme est donc une réponse à la question sociale. Il vise à la création d'une société égalitaire par l'organisation de la production et la substitution de la propriété sociale à la propriété individuelle ou capitaliste. C'est par la lutte des classes, l'unification et la mobilisation des exploités contre les exploiteurs que cette société nouvelle pourra être réalisée, en mettant à profit les contradictions « mortelles » du régime capitaliste.
[...] En fait, les Etats de l'Europe de l'Ouest contrôlent une évolution sociale qui ne peut être maitrisée ni à l'Est ni au Sud de l'Europe. A l'Ouest, les bourgeoisies sont finalement assez fortes pour permettre l'intégration progressive des classes populaires et de leurs revendications dans la nation. D'autant que si les passions sociales sont fortes et contestent l'ordre libéral, souvent elles sont devancées ou se substituent même aux revendications nationales par le truchement de l'école dans le cadre républicain français par exemple. [...]
[...] A l'inverse, les partisans du socialisme par le bas (Proudhon, Owen, Fourier), même s'ils revendiquent eux aussi, bien sûr une révolution sociale ne vise pas du tout la conquête du pouvoir politique. Le projet économique et social est central et pense que l'association ouvrière peut, peu à peu, remplacer l'entreprise privée. Louis Blanc résume l'opposition entre les deux socialismes par cette affirmation : Ils attendent qu'on les affranchisse ! C'est un sentiment presque analogue à celui de l'esclave qui n'a pas l'énergie de briser sa chaîne et qui attend avec résignation qu'une force supérieure la lui enlève Alors que la volonté d'unifier les courants pour intensifier la lutte est claire, l'affrontement s'avère inévitable. [...]
[...] La fin de toute utopie au profit d'un réalisme pragmatique pourrait-elle ainsi entraîner la fin de l'idéologie ? Signes : 1769 Bibliographie BERNSTEIN, Serge ; MILZA , Pierre, Histoire du XIX siècle, Paris, Hatier BESUSSAN-LABICA,Dictionnaire critque du marxime, Paris, Quadrige CARPENTIER, Jean ; LEBRUN, François, Histoire de l'Europe, Points, Paris CASTAGNEZ-RUGGIU, Noëlline, Histoire des idées socialistes, Paris, La découverte DROZ, Jacques, Histoire générale du socialisme des origines à 1875, Paris, Quadrige DROZ, Jacques, Histoire générale du socialisme de 1875 à 1918, Paris, Quadrige RIMBERT, Pierre, Du capital de marx au socialisme, Paris, EDI,1988. [...]
[...] L'implantation du socialisme y est donc beaucoup plus aisée que dans le reste de l'Europe où l'industrie se résume par quelques îlots çà et là : par exemple la Bohème dans l'Empire Austro-hongrois. La prise de conscience des peuples est bien entendu encore une fois plus forte dans les villes que les campagnes, puisque c'est là où l'industrialisation bat son plein, les campagnes étant encore accoutumées à l'ancien mode de vie. b. Des socialismes : impasse de la division Dès le début de l'histoire socialiste, on assiste à la concurrence de deux méthodes. L'une préconise l'action politique et désire un État centralisé : c'est le communisme. [...]
[...] Un socialisme universaliste ? Un retentissement très inégal Le socialisme à vocation à être universel, c'est-à-dire s'appliquer à tout le monde à partir du moment où les ouvriers prennent conscience qu'ils appartiennent à la même classe, et le revendiquent pour finalement entrer dans l'État socialiste. Mais cette prise de conscience n'est possible que si les conditions sont réunies. C'est-à-dire : une lutte des classes structurées entre prolétaires et bourgeois. Or c'est le développement industriel qui marque le règne bourgeois, mais cette industrialisation est inégale en Europe, et empêche une unification, clef du succès de l'entreprise ambitieuse des socialistes. [...]
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