Depuis la fin de l'URSS, la question des relations russes avec l'extérieur se fait de plus en plus prégnante. En effet, la Russie post-guerre froide est pour la première fois depuis 70 ans confrontée à l'apparition de frontières « réelles » là où elle ne voyait auparavant qu'un glacis protecteur pouvant être agrandi. Cette refonte de la politique étrangère russe demande de s'interroger sur ses relations avec son voisin européen en particulier. Si la Russie, marquée par l'héritage de près d'un siècle de domination sur le monde, nourrit toujours des ambitions de « puissance », peut-elle encore peser face à l'Europe, alors que celle-ci s'unit politiquement et économiquement ? La Russie s'enferme-t-elle dans la dépendance ? S'affirme-t-elle comme un concurrent ? S'efforce-t-elle d'être un partenaire ? S'interroger sur le statut de « puissance européenne » de la Fédération de Russie nécessite de savoir comment elle s'intègre dans les relations avec les pays européens : la puissance est une notion relative et non absolue, elle s'exprime dans une relation entre différents pays.
[...] Ainsi, les IDE entrants sont passés, entre 2000 et 2008, de 0,5 à 75 milliards de dollars, le premier investisseur étant l'UE. Politiquement, l'Accord de Partenariat et de Coopération, passé en 1997, est plutôt vague, mais essaye de proposer à la Russie un chemin pour parvenir à mieux gérer son développement. Culturellement : l'impossible compromis. Par exemple, il existe des partenariats entre universités, ainsi, plus de 150 entre France et Russie, avec l'adoption du système européen LMD. Cependant, la Russie craint une perte de son identité culturelle propre en étant trop proche, de son voisin européen. [...]
[...] C'est pour cela que nous ne parlons pas pour commencer de la relation avec l'Europe. Fonder un modèle alternatif au paradigme Européen. Pour les Russes il y a une spécificité Russe, un modèle alternatif au modèle européen comme le montre Lilia Shevtsova. C'est pour cela que la Russie s'identifie aux BRIC, même si matériellement il y a peu en commun entre ces pays. Ainsi, en matière de religion, elle promeut « idée russe », marquée par un plus grand sens de la communauté. [...]
[...] Un soft power au faible rayonnement. Culturellement, le soft power (J.Nye) russe est peu important : si l'on compte 77 centres culturels Russes dans 68 pays. De plus, la multiplicité des nationalités présentes ne permet pas de fonder aisément les principes d'une identité Russe. Socialement, l'essentielle question des droits de l'homme rend la perception de la Russie en Europe négative, en témoigne les procès intentés à la Russie à la CEJ : 78% des violations de l'article de la CEDH relatif au droit à la vie sont imputées à l'Etat Russe. [...]
[...] La volonté Russe d'être puissant contre l'Europe. Des atouts pensés comme incontestables, qui donneraient à la Russie une certaine quantité de pouvoir. Militaro-économique. Le domaine militaro-industriel est une fierté Russe. Le budget de l'armée, ainsi, augmente régulièrement depuis 2000, il y a de nouveaux chasseurs, hélicoptères, sous-marins nucléaires, avions en 2004 et Il s'agit de faire face à une possible menace aux frontières. Poutine, mai 2006 : « plus notre armée sera forte, moins les tentatives d'exercer des pressions sur nous seront grandes ». [...]
[...] Mais aujourd'hui la puissance se définit dans une relation. Questionner le statut de « puissance européenne » de la Russie impose donc, après avoir donné le point de vue Russe volontairement solitaire, de montrer comment la science politique actuelle analyse les interactions entre Europe et Russie. La coopération avec l'Europe, nécessaire pour retrouver un statut de puissance dans un nouveau contexte international. Une conception irréaliste de la puissance. Des atouts archaïques Le facteur militaire a moins d'importance du fait de la diminution du nombre de conflits et d'une transition de conflits interétatiques à la guerre froide à des conflits plus locaux. [...]
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