Depuis l'adhésion de la Finlande en 1995, la Russie et l'UE ont une frontière commune. Moscou a dès lors été de plus en plus intégrée dans les politiques de coopération de l'UE avec les pays tiers, notamment dans le cadre de la Dimension Septentrionale de l'UE. Le voisinage de la Russie s'est par ailleurs fait nettement sentir avec le dernier élargissement de mai 2004, intégrant huit nouveaux Etats issus de l'ex-bloc communiste, dont certains ont une frontière commune avec la Russie. Cet élargissement a posé Moscou en voisin important à ne pas négliger, et n'a fait que renforcer les intérêts stratégiques communs et la nécessité d'un partenariat avec la Russie, partenaire naturel pour l'UE. Au nombre de ces intérêts communs évidents, l'on compte à la fois des intérêts commerciaux, énergétiques, stratégiques et sécuritaires, étant donné que la Russie est un acteur clé de la stabilité et de la sécurité du continent européen. Ancrer la Russie demeure ainsi, pour l'UE, un objectif de premier plan : en dépit des reculs observés en matière de démocratie et de droits de l'homme en Russie, les réformes économiques ouvrent des opportunités intéressantes pour les milieux d'affaire européens ; sur le plan de la politique extérieure, Vladimir Poutine apparaît comme un partenaire plus prévisible et plus constructif que son prédécesseur, et la Russie pourrait s'avérer un partenaire important dans certains domaines de la PESC, notamment pour ce qui concerne la gestion des crises en Europe et dans la « périphérie commune », ainsi que la gestion des grands défis de sécurité globaux.
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[...] La Russie pourrait-elle adhérer a l'Union européenne ? Depuis l'adhésion de la Finlande en 1995, la Russie et l'UE ont une frontière commune. Moscou a dès lors été de plus en plus intégrée dans les politiques de coopération de l'UE avec les pays tiers, notamment dans le cadre de la Dimension Septentrionale de l'UE. Le voisinage de la Russie s'est par ailleurs fait nettement sentir avec le dernier élargissement de mai 2004, intégrant huit nouveaux Etats issus de l'ex-bloc communiste, dont certains ont une frontière commune avec la Russie. [...]
[...] La Russie n'a pas besoin d'invitation officielle pour se sentir européenne du point de vue géographique et historique, mais bien évidemment, intégrer les structures de l'UE, c'est autre chose Finalement, il semble clair que l'UE se définit au fond davantage par la capacité et la volonté d'adhésion à son modèle que par des limites géographiques objectives. L'UE est un projet, ses frontières sont élastiques, et le véritable élément permettant d'accepter un Etat comme européen réside en fait dans la capacité de cet Etat à remplir certains critères, mais aussi dans la volonté de le faire. Il est intéressant de noter que certains Etats ont la capacité, mais pas la volonté, comme la Norvège ou la Suisse. A l'inverse, d'autres n'ont pas la capacité mais ont la volonté. Qu'en est-il de la Russie ? [...]
[...] Du côté des hommes politiques russes, les avis sont partagés, mais dans l'ensemble plutôt en faveur d'une adhésion de leur pays à l'UE. Ainsi, German Gref (ancien Ministre de l'économie) avait déclaré en décembre 2000 que la Russie était prête à poser sa candidature dans 10-15 ans[3]. Pour Alexandre Yavlinski, l'un des plus fervents partisans de l'idée de l'adhésion de la Russie à l'UE, nous sommes favorables à ce que, dans 10- 15 ans, la Russie devienne un membre à part entière de l'Union Européenne, nous en avons autant besoin qu'eux. [...]
[...] De ce point de vue, dire que la Russie n'est plus ennemie, mais pas encore amie, résume assez bien la situation. Du côté de l'opinion publique européenne, les avis sur une hypothétique adhésion de la Russie à l'UE sont très partagés, et plutôt négatifs. En France, d'après un sondage réalisé début des personnes interrogées se disent favorables à une entrée de la Russie dans l'UE, et 52% se prononcent contre. Il est intéressant de noter à titre de comparaison que, concernant l'Ukraine des sondés se disent pour une adhésion de ce pays et 41% contre, et que concernant la Géorgie sont pour et 40% contre[5]. [...]
[...] Celle-ci doit donc de poser la question de savoir si elle a la volonté et la capacité d'assumer tant de choses. D'autre part, il n'existe pas de procédure d'expulsion, une fois un Etat rentré dans l'UE : en effet, ni le droit de retrait prévu par le projet de Traité constitutionnel, ni la procédure de suspension par ailleurs très compliquée, ne constituent des possibilités d'expulsion d'un Etat membre. L'UE doit donc être prudente et se demander si elle serait capable, à long terme, d'intégrer la Russie Le dernier élargissement de mai 2004 avait déjà soulevé des interrogations et des débats houleux liés aux conséquences budgétaires de l'entrée de dix nouveaux pays dont le niveau de vie est très inférieur à la moyenne de celui des Etats membres, et dans lesquels l'agriculture occupe une place encore importante dans l'économie. [...]
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