Le rôle des guerres dans l'émergence de l'identité européenne de 1919 à 1992

Résumé du document

Il semble nécessaire pour traiter ce sujet de définir les différentes guerres qui vont être prises en compte dans ce travail. Notre période d'étude allant de 1919 à 1992, trois guerres ayant pour acteurs des États européens apparaissent : la Première Guerre mondiale, la deuxième et une dernière, peut-être en des termes différents, la guerre froide.

Il faut, de plus, définir l'expression d' « identité européenne ». Il s'agit du sentiment d'appartenance à l'Europe ou de la conscience d' « être » européen, ce qui relève d'une dimension socio-culturelle. L'identité européenne se démarque de la « conscience européenne » qui relève d'une dimension morale et politique. Celle-ci est la conscience de la nécessité de « faire l'Europe », nécessité ressentie notamment après les guerres qui jalonnent le XXe siècle. On peut à la fois se sentir européen et ne pas éprouver une nécessité de faire l'Europe. Mais ce processus reste étroitement lié à l'identification. Le sentiment européen est un concept encore différent qui marque l'adhésion affective à la nécessité de « faire » l'Europe.

Extraits

[...] Ce sont les États-Unis qui vont alors venir en aide à l'Europe. Les États-Unis décident de venir en aide au pays de l'Ouest afin qu'ils se relèvent et puissent combattre le communisme. Les dollars américains vont être fournis par la mise en place du plan Marshall le 5 juin 1947. Il aide tous les pays européens qui l'accepteront pour lutter contre le chaos et le danger révolutionnaire. Certains pays de l'Est l'acceptent, mais rapidement ils subissent le mécontentement de Staline. [...]

[...] On ne se sent pas concerné par les questions européennes comme le montrent les élections de 1979 à 2004 où le taux d'abstention n'a cessé de croître. [...]

[...] Cette prise de conscience a exacerbé les nationalismes, les Européens ont dorénavant conscience de leur destin commun. D'autres intellectuels en prennent conscience, comme le montre A.Gide : Je crois que nous assistons à la fin d'un monde, d'une civilisation, d'une vie, que tout doit être remis en question Ce sentiment est partagé par les intellectuels autrichiens ou allemands, on parle d'europessimisme. Une fois le déclin constaté il est nécessaire de prendre des mesures pour restaurer la condition de l'Europe. B. [...]

[...] Ces structures communes donnent des lignes de convergence aux populations et favorisent l'identité européenne. Le 5 mai 1949, création du Conseil de l'Europe qui est doté d'institutions communes. Mais sa portée est limitée, à cause des droits de veto. Les institutions européennes jouent un rôle de révélateur des identités européennes. Ce sont des lieux de rencontre, de débats, d'échanges, de confrontation. Mais avec le phénomène de la guerre froide qui succède la Deuxième Guerre mondiale, le monde est divisé en deux, avec deux modèles différents, qu'en est-il alors de la notion d'identité européenne ? [...]

[...] Il propose de placer la production de charbon et d'acier sous une haute autorité. Dans cette période d'après- guerre, les deux produits choisis ne sont pas sans signification, le charbon est la principale source énergétique et l'acier a une valeur symbolique, étant la matière première pour l'armement. La démarche est supranationale. La ratification a lieu dans les différents pays en 1951. La signature des traités de Rome en 1957 et l'élargissement à la CEE ont solidifié l'identité européenne dans les années soixante. [...]