La question de la nation et de son rapport à l'Etat est donc au cœur de la question des mouvements identitaires: si l'Etat-nation renvoie à l'existence d'un territoire habité par une communauté solidaire, il n'implique pas une nécessaire homogénéité de sa population. Avec le développement de l'Europe et donc d'une solidarité notamment inter-régionales plus étendues, l'Europe se poserait donc comme facteur d'homogénéisation de sa population. Pourtant, celle-ci constitue de plus en plus l'organe auquel font appel les mouvements identitaires pour faire reconnaître leur spécificité. Ainsi, la construction européenne, en rognant les prérogatives des Etats-nations traditionnels, permettrait l'actualisation politique des particularismes infra-étatiques qu'elle aurait elle-même favorisés en laissant se développer une homogénéisation culturelle supra-nationale...
[...] Pas de définition claire du concept de minorité nationale : L'existence d'une religion, d'une langue, de traditions et d'un patrimoine culturel spécifiques ne crée pas nécessairement des minorités nationales (idée de prévenir l'émergence de revendications minoritaires) Le droit à l'autonomie locale n'est pas reconnu Pas de reconnaissance de droits collectifs Mécanisme de suivi peu contraignant * Charte des langues régionales ou minoritaires (entré en vigueur le 1er mars 1998) : consacre l'utilisation des langues régionales dans les domaines de l'enseignement (art. de la justice (art. de l'administration, des services publics et des média (art. [...]
[...] Le renouveau des mouvements identitaires européens A. Les micronationalismes régionaux[1] ( Les régionalismes n'ont pas tous, de tendance identitaire ( Le micronationalisme identitaire émerge lorsqu'un groupe humain pense à tort ou à raison qu'un autre groupe souhaite sa disparition, si ce n'est sa disparition physique, en tous cas sa disparition comme entité sociale (François Thual, les conflits identitaires, Ellipse/IRIS, 1995). La revendication de sa spécificité identitaire se présente donc comme une réponse face à la menace de son annihilation, à un ethnocide organisé par l'Etat. [...]
[...] La virulence de ces mouvements identitaires pensant l'Etat comme oppresseur et annihilateur de leurs particularismes nationaux semblent donc profondément remettre en cause la légitimité même de l'Etat-nation, notamment sous sa forme unitaire. Sommes-nous donc à l'aube de la disparition de ces Etats, supplantés à terme par une Europe des ethno- régions ? II. Vers une Europe des ethno-régions ? A. Les documents ethno-linguistiques européens * Charte européenne de l'autonomie locale (1985) : reconnaît l'autonomie politique à tous les degrés (politique, administratif et financier) droit à l'existence d'un groupe ethnique vivant sur un territoire réduit. [...]
[...] Ce sont indifféremment des régions pauvres ou riches, qui ont en commun d'avoir refusé de noyer leur identité particulière dans le creuset national. - Revendications post-nationales régions, généralement riches et contributrices nettes aux budgets nationaux, qui souhaitent, en s'appuyant sur une identité régionale plus ou moins établie, se libérer de l'oppression étatique : les Flamands, la Padanie le pays Basque, la Catalogne, peut-être demain la Savoie . Plus que la guerre civile ou la sécession, c'est bien souvent la volonté d'amoindrir la solidarité interrégionale par la fédéralisation (Belgique) ou une forte régionalisation (Italie, Espagne) en particulier dans le domaine fiscal qui est ici visé. [...]
[...] François Thual, les conflits identitaires, Ellipse/IRIS pp. 147- 155 François Thual, Ibid., p D. de Rougemont, Utopie, technique, Etat-nation Cademos p Olivier Roy, L'islam mondialisé, Seuil, coll. "La couleur des idées" Danièle Hervieu-Lèger, Identités religieuses en Europe, La découverte pp.9-25 Seuls Andorre, la Belgique, la Bulgarie, la France, la Grèce, et la Turquie parmi les membres du Conseil de l'Europe en ont refusé la signature. Déclaration du Sommet du Conseil de l'Europe, Vienne octobre 1993 : La convention-cadre ne garantirait pas des droits directement applicables mais énoncerait des principes que les Etats s'engageraient à suivre In Pierre Hillard, la toile d'araignée identitaire en Europe, observatoire du communautarisme (http://www.communautarisme.net) La question de l'Irlande du Nord Les origines de la séparation politique entre cette partie intégrante du Royaume-Uni et la République d'Irlande, au Sud, datent de la fin du seizième siècle. [...]
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