« Unie dans la diversité », tel est le slogan de l'Union Européenne (UE) reconnu par le parlement européen en octobre 2009 - à l'instar du drapeau, de l'hymne et de la fête du 9 mai – et qui peut être appliqué ainsi : l'union des réseaux transeuropéens dans la diversité des territoires nationaux. Un réseau transeuropéen correspond à l'ensemble des interconnexions entre différents acteurs, pays, espaces ou pôles, qu'elles soient de nature économique, politique, logistique via les transports et télécommunications, ou encore sociale. Quant au territoire national, il s'agit d'un espace délimité par des frontières officielles, placé sous autorité d'un Etat et selon le principe de non-ingérence, qui regroupe une population ayant une histoire, une culture et une langue communes.
Comment unir ces territoires nationaux ? La construction européenne, lancée dans les années 1950 par les Pères Fondateurs, l'a été selon une vision supranationale : bâtir une communauté européenne qui effacerait les frontières intérieures et recouvrerait l'ensemble de l'Europe. Ainsi, depuis les années 1950 et conformément à cette volonté, dans quelle mesure les réseaux transeuropéens effacent-ils les limites des territoires nationaux jusque dans les années 2000 (derniers élargissements en date) ?
Après avoir vu comment les réseaux transeuropéens semblent prendre le pas sur les territoires nationaux, nous montrerons qu'ils se révèlent néanmoins incomplets et générateurs d'inégalités et de fractures territoriales pour enfin s'interroger sur l'hypothèse d'une trop grande diversité des territoires rendant impossible cette homogénéisation.
[...] Ainsi, les réseaux transeuropéens ont été constitués pour effacer la logique de territoires nationaux et pour passer à celle de territoire européen Face à son caractère lacunaire et à la détermination des Etats- Nations à conserver certaines prérogatives (aménagement du territoire par exemple), on peut alors penser que la grande diversité des territoires européens empêche ce processus. Toute la question repose ainsi sur la conception que les pays membres ont de l'UE : Europe-espace ou Europe- puissance ? Unité ou diversité ? [...]
[...] Depuis les années 2000, le centre de gravité européen se déplace à l'est d'autant plus avec l'éventuelle entrée de la Croatie L'identité de l'Europe géographique n'a toujours pas été définie ; les réseaux pourront- ils s'étendre à l'infini ? Qu'en est-il des peuples ? En voulant effacer les frontières, les Pères Fondateurs ont voulu un peuple européen. Face au manque d'engouement entraîné par la mise en place de la citoyenneté européenne (d'ailleurs refusée par l'Irlande, le Royaume-Uni et le Danemark), la question de l'identité de l'Europe est centrale. [...]
[...] Les différences de législation d'un pays à l'autre sont flagrantes, de sorte que les conflits s'accumulent comme l'a montré l'affaire du plombier polonais en 2005 (un plombier accusé de voler le travail des Français si la directive Bolkestein était acceptée telle quelle) ou encore les nombreuses menaces de dumping social. De même, le réseau de sécurité commune laisse à désirer, que ce soit dans la politique extérieure (une armée insuffisante) ou dans la lutte contre le terrorisme qui n'a pas pu empêcher les attentats de Londres en 2003 ou de Madrid en 2004. Des réseaux qui augmentent les inégalités territoriales Ce creusement des inégalités territoriales se fait en faveur de la mégalopole européenne (qualifiée de Banane Bleue d'après Brunet) qui concentre richesse, transport, population et activité. [...]
[...] Un sombre constat néanmoins à nuancer Néanmoins, la construction européenne a comme principe le principe de solidarité, c'est-à-dire l'aide aux régions qui en ont le plus besoin. Même si le constat des inégalités qui augmentent est toujours vrai, il est important de noter que l'UE, grâce à des fonds structurels comme le FEDER (Fond Européen de Développement Régional 1975) ou le FSE (Fond Social Européen créé en 1958), a permis à des pays tels que l'Espagne ou l'Irlande de mener des politiques sur leurs territoires nationaux afin de le valoriser et de rattraper leur retard. [...]
[...] Une intégration avancée grâce aux NTIC et aux transports Enfin, les territoires nationaux sont reliés par les NTIC, ce qui permet d'élaborer des bases de données non plus à l'échelle nationale, mais sur le territoire de l'UE : citons par exemple la base de données de l'Espace Schengen (sur les clandestins), Europol (organisme mettant en relation toutes les polices européennes). D'autre part, l'intégration approfondie se fait aussi par le réseau des transports : Eurostar qui relie Londres à Paris et Bruxelles, le Thalys de Paris à Amsterdam et Cologne Le meilleur exemple d'effacement des frontières reste cependant la constitution d'euro-régions telles que celle de la TriRhena également appelée Basilensis. [...]
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