Aujourd'hui, l'Union Européenne à 27, produisant près d'un tiers du PIB mondial et réunissant environ 495 millions d'habitants, soit la 3ème zone la plus peuplée avec la Chine et l'Inde, est inévitablement un acteur mondial. Les dirigeants européens l'ont eux-mêmes reconnu lors de la réunion du Conseil Européen à Bruxelles le 12 et 13 Décembre 2003 avec l'adoption d'une stratégie européenne de sécurité : « Une Europe sûre dans un monde meilleur » identifiant les principales menaces, objectifs et défis de l'UE dans ce domaine. Depuis le traité de Rome de 1957 par l'Europe des Six, visant à établir un marché commun, la construction européenne a connu un triple processus : d'approfondissement avec l'Union Economique et Monétaire, la coopération politique européenne (CPE) puis la PESC, d'achèvement avec par exemple l'évolution des institutions européennes (traité de fusion, élection au suffrage universel direct des eurodéputés et renforcement de leurs prérogatives, une certaine autonomie financière…) et surtout d'élargissement, passant de 6 à 27 Etats Membres.
Au delà du rôle international, l'Union Européenne est d'autant plus puissante au niveau régional, influençant la situation politique et économique de ses voisins. Ce phénomène est valable par exemple pour les derniers membres en date, des pays d'Europe Centrale et Orientale, mais aussi pour la Turquie, avec des réformes intérieures (nouveau code pénal, abolition de la peine de mort…) pour aller vers l'ouverture des négociations et à terme l'adhésion à l'UE, pour le Maroc et sa demande d'adhésion de 1987 ou pour les Balkans Occidentaux. Cette puissance n'est pas celle classique, de la force militaire, du « hard power », l'Union Européenne exerce plutôt une force d'attraction vers cette aire économique, politique et de sécurité. C'est ce que Robert Cooper appelle « the lure of membership ». Selon lui, l'Union Européenne offre, dans son environnement proche, une solution post-moderne aux nouveaux problèmes de sécurité internationale qui rendent obsolètes les méthodes traditionnelles (équilibre des puissances ou hégémonie impériale). En effet, elle ne véhicule pas l'idée d'Empire, de gouvernement par la force mais plutôt d'un Empire coopératif, volontaire, une communauté de droit. Bien que les marges de manœuvre soient parfois faibles pour un pays candidat, qui doit se mettre aux normes européennes, intégrer l'acquis communautaire, il en devient par la suite un membre à part entière, pouvant s'exprimer sur tous les sujets (même s'il est possible d'en discuter le principe avec l'extension de la majorité qualifiée, qui deviendrait la procédure législative ordinaire par la ratification unanime du Traité de Rome). Cet attrait pour devenir membre de l'Union Européenne est palpable et est même utilisé par l'UE pour établir ses relations avec ses voisins. L'élargissement est pour le Commissaire Olli Rehn est « l'outil le plus puissant de la politique extérieure » européenne . Avec les élargissements de 2004 et 2007, la carte de l'Union Européenne tend à englober tous les pays du continent européen à quelques exceptions près. L'Union Européenne a reconnu la vocation des pays balkaniques à intégrer à terme l'Union lors du Sommet de Zagreb en Novembre 2000 puis celui de Thessalonique de Juin 2003 consacrant l'objectif d'une adhésion à terme et encadrant les relations avec l'UE.
Mais, malgré l'ouverture des négociations avec la Turquie en octobre 2005 après la reconnaissance de sa « vocation européenne » au sommet d'Helsinki fin 1999, la question des frontières de l'Union et de ses contours à terme reste en suspens à l'Est. Pays européen le plus vaste d'Europe et plus peuplé que l'Espagne ayant enregistré une croissance d'environ 8% entre 2000 et 2007 (sauf en 2005) et souvent considéré comme un lien entre l'Union Européenne et la Russie, l'Ukraine est un acteur régional majeur. Le nouveau président ukrainien, Viktor Iouchtchenko ne cache pas sa volonté de rapprochement avec l'OTAN et l'Union européenne et, dont l'intégration constitue « le principal objectif stratégique de l'Ukraine » . Il donna le ton, dès son discours d'investiture, début 2005, affirmant que «C'est en Europe que se trouve la chance historique pour l'Ukraine de mettre en œuvre ses capacités (…) Chaque pas vers l'Europe représente de nouvelles possibilités pour des millions d'Ukrainiens ».
[...] Ainsi entre 2000 et 2007, la parité s'est maintenue entre 5,44 et 5,05 hryvnias pour 1 dollar. Mais avec la création de l'euro et la faiblesse du dollar, l'orientation pro occidentale affichée par Iouchtchenko et l'augmentation des échanges avec l'Union Européenne, l'Ukraine est actuellement dans un processus de dé- dollarisation s'est mise en place. Malgré l'absence de chiffres sur l'utilisation de l'euro par l'Ukraine, cette dynamique s'est effectuée au profit de l'euro, qui se place de plus en comme une monnaie internationale et seule alternative crédible face au dollar, et est amenée à se renforcer à l'avenir. [...]
[...] Des prêts Euratom/BERD ont aussi permis cette modernisation (unité 2 de Khmelnitski et de l'unité 4 de Rovno). L'Europe a aidé la réhabilitation et la sécurisation du site de Tchernobyl par un financement direct ou de fonds gérés par la BERD. En 1997, un plan de stabilisation du sarcophage de béton recouvrant le réacteur 4 a été jugé nécessaire, coordonné par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Au final, une arche métallique (pouvant englober l'Arche de la Défense à Paris) enveloppera le sarcophage qui sera détruit et dépollué d'ici 2011-2012. [...]
[...] Enfin, l'Ukraine a émis tout d'abord des réserves sur la Politique européenne de voisinage, jugeant ce cadre trop restrictif et ne correspondait pas à l'objectif d'intégration européenne du pays, mais a dû l'accepter, faute de mieux La politique européenne de voisinage : marchepied vers l'intégration ou ersatz d'élargissement ? Au-delà de ces incompréhensions et espoirs déçus dans le passé qui montrent que plusieurs opportunités ont été perdues dans le passé, la nouvelle politique européenne de voisinage peut s'avérer être un autre facteur de déception. [...]
[...] Mais qui se heurte à de nombreuses ambiguïtés et incertitudes fragilisant les perspectives d'intégration de l'Ukraine Malgré les évolutions majeures que les relations UE-Ukraine ont déjà connues depuis 1991, il reste difficile d'être pleinement optimiste sur la tournure que va prendre cette coopération à l'avenir car de nombreuses zones d'ombre et d'ambiguïtés demeurent. Face aux multiples scénarios possibles, l'évolution des relations euro-ukrainiennes reste largement imprévisible et floue. Cette incertitude s'explique par l'influence toujours importante de la Russie (sur l'Ukraine et par ricochet sur les 2 autres parrains de l'Ukraine : l'Union européenne et les Etats-Unis) et les incompréhensions qui ont émaillé le dialogue euro-ukrainien depuis une quinzaine d'années. A. [...]
[...] Elle a aussi défini 5 grandes priorités stratégiques au lieu de penser en termes d'activités ou de mécanismes : Dialogue politique et réforme réforme et développement socio-économiques réforme du commerce, du marché et de la législation coopération dans le domaine de la justice, de la liberté et de la sécurité transport, énergie, société de l'information et environnement d. Un rapprochement monétaire en gestation : l'utilisation de l'euro Devenant indépendante en 1991, l'Ukraine a dû se doter d'une monnaie nationale, pour remplacer le rouble. Elle adopte ainsi d'abord le karbovanets ukrainien en 1992 puis de la hryvnia en septembre 1996[18]. [...]
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