La politique européenne de voisinage (PEV) débute en 2002 dans le but de développer un espace de prospérité et de stabilité aux frontières de l'Union européenne élargie. Elle a pour objectif de renforcer la coopération politique, économique, sécuritaire et culturelle entre l'Union européenne et ses nouveaux voisins immédiats ou proches. Elle s'est donc d'abord adressée aux nouveaux voisins de l'Est, puis étendue, à la demande de la France, aux pays du sud de la Méditerranée. La politique de voisinage repose sur un ensemble d'accords conclus entre l'Union européenne et ses Etats membres, d'une part, et les pays voisins, de l'autre. Ces accords constituent le socle juridique de la relation entre l'Union européenne et ses partenaires. A présent, la PEV concerne seize pays européens et méditerranéens, tandis que la Russie fait partie d'un partenariat stratégique spécifique. Pour ce qui concerne les relations de l'UE avec les Etats européens du voisinage oriental, l'Union leur reconnait - surtout à l'Ukraine – une identité européenne et les incite à développer la démocratie et l'économie de marché afin de les rapprocher le plus possible des Etats membres.
Touchant à toute une série de questions politiquement sensibles tant à niveau national qu'européen, la PEV est intéressée par une pluralité des motivations et des forces centrifuges qui, tout au long de son développement, sont à l'origine des certaines ambigüités, pour ne pas dire contradictions, qui en minent l'efficacité. Dès lors, c'est au sein de ces contradictions que s'inscrit le plan d'action avec l'Ukraine. En même temps, pour ce qui concerne le partenariat oriental et, en particulier, la question d'une éventuelle adhésion de l'Ukraine il paraît que d'évidentes questions de nature géostratégique, notamment avec la Russie, soient indissociables d'une analyse satisfaisante. D'autre part le 1er juillet (2009) a inauguré le début de la présidence tournante de la Suède qui, nous le rappelons, a présenté au Conseil des ministres des Affaires étrangères, en mai 2008, avec la Pologne, le projet de « Partenariat oriental » (PO) reflétant la vision d'une Union européenne élargie à l'Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et l'Arménie.
[...] L'histoire de l'intégration européenne montre que la patience donne des résultats. Un certain discours, des moyens et un peu de temps peuvent conduire au changement des mentalités, souvent oublié comme condition sine qua non pour tous changements. Et si c'était celle-ci sa stratégie ? Bibliographie Ouvrages BLANC, Didier, La politique européenne de voisinage : essai d'identification in LABOUZ, Marie-Françoise, (et al.), (sous la dir. L'Union européenne élargie aux nouvelles frontières et à la recherche d'une politique de voisinage, Bruxelles, Bruylant pp. [...]
[...] Conseil de l'Union européenne, Déclaration commune adoptée lors du sommet du Partenariat oriental à Prague le 7 mai 2009, 8435/09 (Presse Bruxelles mai 2009, p.5. On line : http://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/09/st08/st08435.fr09.pdf Kerry LONGHURST, Op. cit., pp. 18-9. Ibid., p Cf. Communication from de Commission to European Parliament and the Council, Progress report Ukraine, SEC (2009) 515/2, Brussels, 23/04/2009. On line: http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/progress2009/sec09_515_en.pdf Thomas GOMART, L'UE et la Russie : un équilibre à trouver entre géopolitique et régionalisme Russie.Nei.Vision, n°10b, mai 2005, p Cf. http://euobserver.com/9/27827 Thomas GOMART, Op. [...]
[...] Conseil des Affaires générales et relations extérieures, Renforcement de la politique européenne de voisinage - Rapport de la présidence et conclusions du Conseil, 18/19 juin 2007, cité par Barbara LIPPERT, Op. cit., p Barbara LIPPERT, Op. cit., p Cf. http://ec.europa.eu/external_relations/ukraine/index_en.htm Cf. http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/country/0703_enpi_figures_en.pdf Kerry LONGHURST, Différencier la Politique européenne de voisinage : quelle implication pour l'Ukraine ? Russie. Nei.Vision, juillet 2008, p Eva HAGSTROM FRISELL, Ingmar OLDBERG, “Voisins distant: la présidence suédoise de l'UE et la Russie Russie.Nei.Visions, juillet 2009, p Ibid., pp. [...]
[...] D'où la nature euro-centrée ou concentrique de la PEV dont l'Union constitue l'épicentre et les voisins les différents rayons[18]. Quoi qu'il en soit, face à cette ambigüité stratégique d'une part, et à sa place prioritaire dans la politique extérieure de l'UE, de l'autre, fin 2006 se pose la question de doter la PEV d'une base solide avec des effets pratiques[19]. Ainsi, on décide qu'à partir de 2007, pour donner les moyens à ses ambitions, la PEV soit dotée d'un seul instrument financier, plus souple, l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) qui succède et englobe les instruments régionaux précédents[20] même si, à présent, elle ne dispose d'une base juridique spécifique[21]. [...]
[...] Elle se limite à suggérer que le Partenariat oriental fait fond sur les relations contractuelles qui existent au niveau bilatéral et les complète. Il sera développé sans préjudice des aspirations exprimées par les différents pays partenaires en ce qui concerne leur future relation avec l'Union européenne. Il sera régi par les principes de la différenciation et de la conditionnalité et il sera développé en parallèle avec la coopération bilatérale entre l'UE et les États tiers Cela confirme que, même si l'Union a reconnu depuis longtemps les aspirations européennes de l'Ukraine, les deux parties ne partagent pas la même vision : Bruxelles cherche le plus possible à éluder la question de l'adhésion, tandis que Kiev manifeste de plus en plus son insatisfaction[32]. [...]
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