“We always come back to the same dilemma: in or out of Europe. To be in or out of Europe, that is the question.” Ces quelques mots prononcés par Tony Blair le 27 juillet 1999 expriment parfaitement l'ambiguïté de la relation qui existe entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
Absente des premiers rapprochements européens, la Grande-Bretagne s'est auto-désignée au départ comme la seule puissance européenne eurosceptique. Le choix du pays : garder une place géostratégique dans l'ordre mondial en se positionnant à l'intersection des « trois cercles ».
Problème de communication ou de compréhension sur les enjeux d'une Union européenne ? La Grande-Bretagne se ravise finalement et tente à trois reprises de rejoindre la CEE, nous sommes 16 ans après sa création. Mais cette adhésion se caractérise par une série de réflexes frileux et défensifs entraînant une demande régulière de dérogations, d'accommodements et d'exceptions. De quoi susciter l'exaspération de ses pairs européens.
Mais l'ère Blair sonne le renouveau et donne une impulsion aux relations Européo-britanniques, et son investissement s'en ressent. Le XXIe est arrivé avec ses nouvelles problématiques, la mondialisation, le terrorisme, l'environnement…
On peut donc naturellement se questionner sur la réaction du pays face aux nouveaux défis du XXIe siècle ? Comment sortir de cette crise ? La capacité de ce pays à y faire face dépend-elle d'une participation active aux politiques de l'UE ?
[...] Il est inconcevable que des non-nationaux aient le potentiel d'imposer leurs décisions à Westminster. De plus, contrairement aux autres membres fondateurs de la CEE, les Britanniques ont conservé de la Seconde Guerre mondiale l'image d'un moment de gloire pour leur pays. Dans la conscience collective, ces évènements ont entretenu et maintenu un sentiment de supériorité. A l'époque le peuple, comme les élites politiques, ne pouvait imaginer de se comparer aux nations vaincues en 1940 ou en 1945, qui elles, se regroupaient pour surmonter leurs faiblesses. [...]
[...] ( ) Nous devons construire une sorte d'États-Unis d'Europe. ( ) La première étape consiste à former un Conseil de l'Europe. Et de ce travail urgent, la France et l'Allemagne doivent ensemble prendre la direction. ( ) Je vous dis donc : "Debout, l'Europe Afin de renforcer au mieux cette puissance européenne et dans une certaine mesure sa cohésion, deux projets vont voir le jour au début des années 50 : la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA) et la Communauté Européenne de la Défense (CED). [...]
[...] Mais le Général de Gaulle oppose deux fois son véto en 1963 et 1967. C'est finalement Pompidou qui débloque la situation, et en 1973 la Grande-Bretagne intègre la CEE. Résignation ou réelle volonté de changer de stratégie ? Après cette entrée difficile dans la CEE, on aurait pu s'attendre à une implication importante de la Grande-Bretagne dans les politiques européennes, mais au lieu de cela le pays adopte une politique défensive et minimaliste. Ce qui laisse penser qu'il s'agit davantage d'une résignation que d'une réelle conversion. [...]
[...] Dans la presse, on peut lire certains jours que le Premier ministre Gordon Brown a discuté pour une probable rentrée dans l'euro, le lendemain que le pays entend renforcer ses relations privilégiées avec les États-Unis d'Amérique. "Je peux assurer à la Chambre que nous maintiendrons et renforcerons les relations privilégiées entre nos deux pays", a déclaré M. Brown aux députés de la Chambre des communes. Ce flou médiatique (écho de la communication du gouvernement) reflète parfaitement la problématique ambiguë à laquelle l'Angleterre doit faire face : continuer de mener une politique en direction de l'Atlantique ou tourner le dos à cet allié historique au profit du vieux continent. [...]
[...] Le cas de l'Irlande illustre bien combien l'insularité n'empêche pas une intégration réussie à l'Union Européenne. ii. Historique Ces éléments historiques semblent davantage à prendre en considération. En Grande-Bretagne, le façonnement de la démocratie est la résultante d'un long processus de transfert de pouvoirs de la royauté au Parlement. Dans ce pays, il y a une grande vénération pour le Parlement de Westminster qui génère l'idée d'une spécificité nationale britannique. Juridiquement, cela se traduit par le fait que la loi est la norme suprême. [...]
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