La Turquie s'est amarrée au camp occidental dès le début de la guerre froide intégrant, au fur et à mesure, le Conseil de l'Europe en 1949, puis l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et l'Organisation Européenne de Coopération Économique (OCDE) en 1951. Elle est officiellement associée à l'Europe en 1963 lorsque sa candidature en tant que membre associé de la Communauté Économique Européenne (CEE) est acceptée. Dans l'élite turque, l'intégration du pays à la Communauté Européenne est perçue comme la consécration du projet kémaliste entamé dès 1923 de faire de la Turquie un état européen. Elle pose sa candidature à l'adhésion en septembre 1987 mais se voit refusée l'ouverture de négociations.
[...] Avec l'arrivée au pouvoir de Mustafa Kemal en 1923, la Turquie a entrepris une vague de réformes visant à s'ancrer à l'Occident. Atatürk a mis en oeuvre une laïcité largement inspirée du modèle occidental dans l'idée de créer une communauté nationale unitaire rejetant tout particularisme religieux. Ancrée dans la constitution de 1924 et celle de 1980, la laïcité est l'un des fondements de la République kémaliste et la Turquie est le seul état musulman laïc.
[...] La situation économique en Turquie est relativement contrastée : son marché intérieur est important, avec plus de 70 millions d'habitants, mais reste peu développé. L'inflation est galopante aux alentours de 10%. L'économie connaît surtout une crise de confiance d'où son manque flagrant d'investissements directs étrangers (IDE) à la mesure du potentiel du pays. (...)
[...] La question institutionnelle. L'adhésion de la Turquie inquiète : avec ses 70 millions d'habitants, elle deviendrait l'état le plus important de l'Union après l'Allemagne et serait un des pays les plus représentés au Parlement. Son intégration équivaudrait, en termes de population, à l'adhésion des 10 nouveaux membres en 2004. Deux difficultés peuvent être soulevées : la Turquie est-elle prête à accepter les contraintes de l'intégration communautaire ? Et l'Union serait-elle capable d'absorber autant d'habitants d'un seul coup ? Tout d'abord, se pose la question de la capacité de l'UE à maintenir l'impulsion de l'intégration malgré l'élargissement. [...]
[...] Pourtant, la Turquie est un pays avec énormément de potentiel : sa population est jeune, dynamique et bien formée. Elle pourrait d'ailleurs être une solution au problème du vieillissement de la population en Europe. De plus, elle dispose d'une épargne nationale phénoménale mais qui n'est pas investi à cause du manque de confiance inspiré par l'économie. Le gouvernement a d'ailleurs lancé des réformes profondes s'attaquant aux structures mêmes de l'économie afin de stabiliser la monnaie, assainir le système bancaire etc. [...]
[...] L'argument des frontières est régulièrement mis en avant lorsqu'il s'agit de savoir si la Turquie a une place dans l'UE. En effet, on avance à juste titre qu'environ 95% du territoire turc se trouve en Asie tout comme 89% de sa population. Elle n'aurait donc aucune légitimité à intégrer l'UE. Pourtant, l'intégration de Chypre ne souleva pas ce problème alors même qu'elle n'était européenne ni par sa géographie ni par son histoire. On peut également argumenter que Istanbul se trouve dans les du territoire européen de la Turquie. [...]
[...] Si l'on peut, à juste titre, s'inquiéter du devenir de la laïcité en Turquie, il semblerait que ce soit une notion bien enracinée dans les mœurs. La liberté de culte rencontre toutefois quelques difficultés juridiques et bureaucratiques. Concernant les minorités, il est essentiel de souligner que la Turquie ne reconnaît que les minorités comprises dans le traité de Lausanne (1923, c'est à dire les juifs, les arméniens et les orthodoxes). Quant au problème kurde, il semble s'apaiser. Au sujet des droits de l'Homme, de nombreuses avancées législatives ont été faites : par exemple, depuis peu, des relations entre État et ONG pour la défense des droits de l'homme se sont instaurées, alors que ces dernières étaient considérées comme organisations terroristes auparavant. [...]
[...] Avec l'arrivée au pouvoir de Mustafa Kemal en 1923, la Turquie a entrepris une vague de réformes visant à s'ancrer à l'Occident. Atatürk a mis en œuvre une laïcité largement inspirée du modèle occidental dans l'idée de créer une communauté nationale unitaire rejetant tout particularisme religieux. Ancrée dans la constitution de 1924 et celle de 1980, la laïcité est l'un des fondements de la République kémaliste et la Turquie est le seul état musulman laïc. Cependant, l'arrivé au pouvoir du parti islamo - conservateur AKP a suscité des craintes dans les rangs pro laïcs. [...]
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