Le 8 septembre 2005 a été signé, à Berlin, l'accord sur la création du gazoduc nord-européen (NGEP), destiné à relier directement la Russie à l'Allemagne, via la mer Baltique. Ont pris part à cette signature le Président russe V. Poutine, le Chancelier allemand Gerhard Schröder, et les représentants de la compagnie russe Gazprom, de E.ON Ruhrgas et de Wintershall (filiale de BASF).
En 2010, le gazoduc devrait acheminer 27,5 milliards de m3 de gaz par an, l'adjonction du second tube devant porter le total des livraisons à 55 milliards de m3, soit plus de la moitié du volume de gaz naturel actuellement consommé chaque année par la seule Allemagne. La source principale de gaz naturel pour le Nord Stream sera le gisement d'Ioujno-Rousskoïe dans l'oblast de Tioumen, en Sibérie occidentale. Le permis pour le gisement d'Ioujno-Rousskoïe a été attribué à Severneftgazprom, la filiale de Gazprom. BASF et E.ON sont les actionnaires minoritaires dans Severneftgazprom. Les réserves du gisement de Ioujno-Rousskoïe sont estimées entre 700 milliards de mètres cubes et 1 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
[...] Enfin, les projets alternatifs, tels le gazoduc Nabucco permettant de contourner la Russie et d'importer du gaz directement d'Iran et de la Caspienne, via la Turquie et l'Europe méridionale, semblent peu à même de voir le jour rapidement. En effet, le projet Nabucco est concurrencé par le projet de gazoduc South Stream lancé par Gazprom. De plus, la fiabilité de l'Iran en tant que fournisseur est très discutable. Enfin, les autres pays de la région, et notamment d'Asie Centrale manquent encore d'infrastructures afin d'acheminer leur gaz à travers la Caspienne. L'Europe est donc dans une situation de dépendance vis-à-vis du gaz russe. [...]
[...] Surtout, ce projet de Nord Stream a révélé l'absence d'une politique énergétique commune au sein de l'Union Européenne, ainsi que sa nécessité, afin d'avoir plus de poids face à ses fournisseurs. À l'heure actuelle, seule la partie russe du gazoduc est en construction, la partie maritime fait toujours l'objet de discussions et dissensions au sein de l'Union Européenne. Bibliographie - Géopolitique de l'énergie, Outre-Terre - Gazprom, partenaire stratégique de l'Union Européenne, Romain Yakemtchouk, revue du marché commun et de l'Union Européenne, n°506, mars 2007 - L'interdépendance gazière de la Russie et de l'Union européenne. [...]
[...] - la section de la mer baltique : il s'agit du Nord Stream à proprement parler. Cette section est la plus délicate du point de vue technique. Elle relie la station de compression de Vyborg à Greifswald sur le littoral nord de l'Allemagne, avec une longueur totale de kilomètres et un diamètre de 1220 millimètres, traversant les eaux territoriales russe, finlandaise, suédoise, danoise et allemande. Le plan est d'établir deux pipelines parallèles. Selon les prévisions, le premier pipeline sera opérationnel en 2008-2010 et le deuxième de 2010-2012. [...]
[...] Le projet de gazoduc Nord Stream ou la dépendance énergétique de l'Union Européenne vis-à-vis de la Russie 1. Le dispositif technique Le 8 septembre 2005 a été signé, à Berlin, l'accord sur la création du gazoduc nord-européen (NGEP), destiné à relier directement la Russie à l'Allemagne, via la mer Baltique. Ont pris part à cette signature le Président russe V. Poutine, le Chancelier allemand Gerhard Schröder, et les représentants de la compagnie russe Gazprom, de E.ON Ruhrgas et de Wintershall (filiale de BASF). [...]
[...] De plus, le projet se heurte à des problèmes écologiques réels : en effet, la mer baltique est déjà très polluée en raison des déversements de produits chimiques. De plus, des milliers de tonnes d'armes chimiques y avaient été immergés pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet argument est également utilisé par les pays baltes et par la Pologne afin de s'opposer à la construction du Nord Stream. En conséquence, le projet de Nord Stream a été l'occasion pour certains pays européens d'appeler l'Union Européenne à parler enfin d'une seule voix et à mener une véritable politique commune dans le domaine de l'énergie et des infrastructures, d'autant plus que la crise ukrainienne de janvier 2006 et la suspension des livraisons de gaz russe à l'Ukraine ont fait prendre conscience à de nombreux pays d'Europe occidentale de la puissance énergétique de Moscou. [...]
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