GALILEO est un projet européen de système de positionnement par satellites, similaire au système américain GPS (Global Positioning System), et qui est prévu pour être opérationnel en 2013. Officiellement, le programme GALILEO a pour objectif d'offrir aux Européens mais également au monde entier un système de localisation par satellite « couramment utilisé dans les transports maritimes, aériens et terrestres, les opérations de secours et de sauvetage, les travaux publics, la prospection pétrolière, l'agriculture, ou tout simplement associé à la voiture ou au téléphone mobile dans la vie de tous les jours ». L'utilisation de cet outil doit être pour l'Union Européenne réservée au domaine civil. Le projet GALILEO est un des rares grands projets publics de l'Union Européenne, qui fait suite à des entreprises comme Ariane ou la construction d'axes ferroviaires dans le territoire européen.
On peut donc se demander si le projet GALILEO, à travers sa longue mise en place et son financement difficile, témoigne d'un renouveau du projet d'Union européenne, et si ce programme peut renforcer l'indépendance de l'Union européenne tant du point de vue économique que stratégique vis-à-vis des Etats-Unis dont elle a depuis l'origine été étroitement liée ?
[...] Les deux autres tiers du financement de GALILEO, qui au total devait atteindre 10 milliards d'euros, devait venir du secteur privé. L'entreprise commune Galileo Joint Undertaking, chargée du projet, a ainsi lancé en 2003 un appel d'offres auquel ont répondu deux consortiums (collaboration temporaire entre plusieurs acteurs à un projet ou programme dans le but d'obtenir un résultat) : Le premier consortium, iNavSat, était composé de EADS (Europe), Thales (France), Inmarsat (Royaume-Uni), et le second Eurely, avec Alcatel (France), Finmeccanica (Italie), AENA (Espagne) et Hispasat (Espagne). [...]
[...] Alors qu'il devait être abouti en 2008, GALILEO ne sera vraisemblablement opérationnel qu'en 2013. Ce passage d'un financement à deux-tiers privé à un financement 100% public soulève la question de la nature et de l'ambition du programme européen GALILEO. Ce projet ne peut plus être considéré seulement comme une ambition de conquête de marché afin de renforcer la puissance économique de l'Europe, mais doit être vu désormais comme un des rares grands projets publics de l'Union. Un projet européen dans le cadre d'une coopération internationale Il convient d'autre part de rappeler que ce programme européen de grande envergure n'a pas été qu'un projet européen isolé du marché et des relations internationales, puisqu'il a été élaboré en coopération avec différents pays et entreprises, et particulièrement avec les Etats-Unis, pourtant leur plus grand rival dans ce programme. [...]
[...] Cependant, même si le financement du projet et ses retombées sont directement liés à l'administration de l'Union Européenne, l'utilisation de la technologie GALILEO, qui serait équivalente à celle GPS, mais en plus précise, devrait bénéficier à une large gamme de secteurs d'activités : transports routiers, maritimes et aériens, énergie, télécommunications, loisirs, agriculture, pêche, finance ou encore travaux publics. Le projet GALIELO contribuerait donc à dynamiser l'économie européenne, puisque l'Union européenne faciliterait l'acquisition par les industriels européens de cet outil, tout comme le gouvernement américain a imposé l'intégration du GPS dans le secteur notamment de l'armement.Selon la Commission européenne, le marché mondial de GALILEO pourrait générer 28 milliards d'euros d'ici 2020. De plus, le projet GALILEO selon les estimations officielles de l'Union européenne devrait créer entre 15000 et 20000 emplois en Europe. [...]
[...] Mais en 2002, suite au lancement du programme GALILEO par le Conseil après son vote par le Parlement, les Etats-Unis ont peu à peu changé d'attitude, cherchant plutôt à éviter une éventuelle confrontation entre leur GPS et le futur outil de positionnement par satellite européen. Finalement, les Etats-Unis ont accepté la mise en place de GALILEO et se sont même engagés à participer à sa mise en fonction en compatibilité avec leur système GPS. En effet, en marge du sommet Etats-Unis Union européenne du 26 juin 2004, en Irlande, a été signé un accord final permettant l'interopérabilité technique du GPS avec GALILEO. [...]
[...] Le projet GALILEO s'ancre dans une perspective historique ancienne de volonté européenne d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis dans la conquête de l'espace. Dans les années 1960, le général de Gaulle avait entraîné l'Europe à refuser la prise en charge américaine de mise en orbite de satellites, puis l'Europe à travers particulièrement la construction de la fusée Ariane ou des avions Airbus a toujours considéré comme un gage de souveraineté de conserver une indépendance technologique et de réduire les risques de chantage de la part des autorités américaines dans ce domaine. [...]
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