Si le traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 entre en vigueur, le Conseil européen ne sera plus présidé par une rotation des Etats membres tous les 6 mois, mais par un président élu à la majorité qualifiée des membres du Conseil européen, pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une fois. En quoi ce nouveau rôle pourrait-il répondre aux importantes attentes d'un président de l'Europe, auxquelles ne répond pas le président de la Commission ? (...)
[...] Un président de l'Europe donnerait une image et une voix unique à cette Europe, il en serait l'incarnation. C'est aussi l'aspect qui peut être le plus controversé : soit ce président garderait son image d'homme politique national qu'il était nécessairement avant, et ne pourrait alors efficacement incarner l'Europe; soit il apparaîtrait aux yeux de tous comme avant tout une personnalité européenne, et dans ce cas l'incarnation effective de l'Europe donnerait à cette dernière une orientation marquée vers un super-état ce qui n'est pas souhaité par tous. [...]
[...] Il en découle l'importance du calendrier : si les élections donnent une majorité claire au Parlement, on peut supposer que les chefs d'état auront du mal à élire un président du Conseil Européen d'une autre orientation politique. Or le traité ne précise pas la date de la première élection qui déterminera celle de toutes les autres, et donc ne spécifie pas si elle doit avoir lieu avant ou après les élections législatives du Parlement. Interaction avec le président de la Commission et le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. [...]
[...] Dès lors les analystes proposent plusieurs hypothèses : Le président du Conseil Européen et celui de la Commission auront une cohabitation conflictuelle. Le premier bénéficierait d'une plus grande autorité, tandis que le second d'une plus grande légitimité (le traité de Lisbonne prévoit que le président de la Commission soit élu En tenant compte des élections au Parlement européen article 9D-7 Il faudrait à long terme faire coïncider leurs rôles en une seule personne. Une telle proposition résoudrait à la fois le conflit supposé, et permettrait d'instaurer un véritable président de l'Europe; qui par l'importance de sa charge serait automatiquement hiérarchisé au dessus du Haut Représentant. [...]
[...] Instaurer un président de l'Europe engagerait de paire avec la stabilisation du pouvoir, une garantie d'efficacité. En effet, la personnalisation du pouvoir amène nécessairement une plus grande capacité d'action de ce dernier. Visibilité. Le fonctionnement des institutions européennes est complexe, et manque de clarté. A la question qui gouverne l'Europe, les ressortissants des Etats membres n'ont pas de réelle réponse. L'instauration d'un président de l'Europe, par effet de personnalisation de l'autorité, permettrait de résoudre ce problème de clarté et de transparence. [...]
[...] En quoi ce nouveau rôle pourrait-il répondre aux importantes attentes d'un président de l'Europe, auxquelles ne répond pas le président de la Commission ? I. Pourquoi un président pour l'Europe ? Stabilité. La présidence du Conseil Européen qui définit les grandes orientations européennes change actuellement tous les six mois. Allonger le mandat permettrait une plus grande stabilité dans la définition de ces orientations, donnerait la capacité aux présidences d'établir des objectifs de plus long terme, de mettre en oeuvre de réelles politiques. [...]
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