Dès la fin de la seconde guerre mondiale, l'union entre les différents pays européens apparaît comme une nécessité. L'idée est certes ancienne, mais la concrétisation s'avère difficile et l'impulsion donnée par la reconstruction de l'Europe sera décisive. Déjà en 1929, A. Briand avait fait une première tentative dans son appel du 5 septembre à l'assemblée générale de la SDN pour une organisation au sein de celle-ci incluant l'Allemagne. De même, le manifeste de Coudenhove-Kalergi Pan Europa allait dans le sens d'une union toujours plus effective.
Pourtant, c'est surtout pendant la Seconde Guerre Mondiale que cette idée se renforce, notamment grâce aux programmes communs des résistances européennes, aux manifestes de Spinelli puis de Blum… De plus, la coopération et l'union deviennent pour beaucoup des moyens d'encadrer et de rééduquer l'Allemagne, tout comme elles permettraient à l'Europe de retrouver une place dans un ordre mondial alors bouleversé. De Churchill à Spaak, en passant par Monnet, Schuman ou Adenauer, de plus en plus d'hommes politiques d'influence appellent à un rapprochement. Toutefois, celui-ci n'est pas simple…
On peut de ce fait se demander comment, du pacte de Dunkerque à la mise en place du conseil de l'Europe, en passant par les différentes réalisations précédant la CECA, l'idée européenne est elle parvenue à se renforcer malgré la présence de tensions notables.
Ainsi, si dès l'après-guerre des rapprochements s'opèrent, c'est dans un climat encore tendu, marqué par un rejet de l'Allemagne. Cependant, les pays européens vont peu à peu s'apaiser et mettre en place les bases d'une union réelle, sous l'influence plus ou moins marquée des Etats-Unis.
[...] De ce fait, la plupart des pays européens semblent avoir des difficultés à pardonner à l'Allemagne vaincue et à l'accepter comme partenaire potentiel. L'idée de coopération se fait de plus en plus présente, mais elle est encore marquée par une volonté d'exclusion de l'Allemagne. Néanmoins, si la majorité des Européens semblent hostiles à une intégration de l'Allemagne, la France, elle, s'y oppose clairement. La deuxième moitié du XIXe a montré un tournant dans les relations franco-allemandes, marquant l'avènement de relations de plus en plus conflictuelles. [...]
[...] Ce désaccord conduira à un compromis : les pays s'accordent à nommer un organisme composé d'une Assemblée consultative et d'un Comité des ministres qui décidera à l'unanimité et détiendra le dernier mot. Le 5 mai 1949, dix États signent donc à Londres le statut du Conseil de l'Europe (Belgique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède). Ce sera la première assemblée parlementaire internationale de l'histoire. Les premiers représentants sont désignés par leur parlement respectif ou par leur gouvernement. Le siège permanent de l'organisation est placé à Strasbourg, ville longtemps disputée entre l'Allemagne et la France. [...]
[...] Le passage de l'après- guerre est certes difficile et problématique, pourtant il ouvre la voie à un apaisement de l'Europe, effectif et durable, sous la protection des Etats-Unis d'Amérique. La coopération et l'union redonnent espoir à une Europe affaiblie et morcelée, en pleine reconstruction, mettant en lumière une possibilité de retrouver une certaine influence et une certaine crédibilité. De plus en plus d'efforts sont faits vers la formation d'une Europe novatrice, qui souhaite se forger une place à part dans le système mondial. Le duo franco-allemand improbable en 1945 prend progressivement forme, annonçant un couple intéressant, innovant et se détachant du passé pour s'ancrer dans la modernité. [...]
[...] C'est également un demi-échec du fait des refus britannique et scandinave. De plus, l'assemblée de Strasbourg est peu nombreuse et ne peut émettre de mesures réellement concrètes. C'est pourtant une tribune politique de plus en plus essentielle, qui jouera un rôle certain dans la formation de la CECA. Des élargissements successifs appuieront son influence avec l'entrée de l'Islande, de la Grèce et de la Turquie en 49. La question de la RFA se pose rapidement ; elle devient membre associé en mars 50, mais l'absence de ministère des Affaires étrangères lui interdit l'accès au comité des ministres jusqu'en 51. [...]
[...] C'est malgré tout la première organisation européenne de cette envergure. En 1949, l'alliance atlantique voit le jour, mettant en lumière une volonté de faire bloc contre la menace soviétique. La poussée d'un autre danger parvient peu à peu à occulter le danger allemand, même si la question du réarmement demeure. Cette organisation forme une alliance défensive, fondée par le traité de l'Atlantique Nord à Washington, en avril 1949, siégeant à Bruxelles. Sa mission est de résister à toute attaque armée, de prévenir et de gérer les crises pour garantir la sécurité européenne, à travers une Organisation militaire intégrée (l'OTAN) sous commandement américain. [...]
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