Depuis la création de l'espace Schengen, la gestion des frontières intérieures de celui-ci est communalisée : cela comporte la libre circulation des voyageurs, citoyens européens et étrangers disposant d'un « visa Schengen », mais surtout un contrôle accru aux frontières extérieures, mené à bien par les pays dits « à risque » en matière de migrations clandestines. Sont en particulier concernées l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne, interfaces avec les zones géographiques moins avancées ou sous-développées, par où transitent ou d'où partent les candidats à l'immigration vers l'Union européenne.
L'élargissement à l'Est, en mai 2004, marque, bien entendu, un tournant : sont intégrés à l'Union européenne des pays traditionnellement étapes dans l'itinéraire des migrants en provenance d'ex-Union soviétique ou d'Asie, comme la Pologne, la Slovaquie ou les Pays baltes. Dès lors, une des conditions majeures de leur adhésion était l'adoption de l' « acquis communautaire », en particulier dans le domaine dans la gestion et de la protection des frontières.
Accusée de toutes parts de succomber au syndrome obsidional ou de créer une zone d'exclusion, l'Union européenne n'en demeure pas moins consciente qu'une politique exclusivement sécuritaire ne donnera pas les effets escomptés. La Politique européenne de voisinage, lancée fin 2003, répond au souci européen de lutter dans les pays eux-mêmes contre les causes de l'immigration : le sous-développement, l'oppression politique, les catastrophes environnementales… Au cœur de l'esprit de ce projet : la frontière ne doit pas être une barrière, elle doit aussi promouvoir un réseau d'intérêts interconnectés. Le fondement de cette action est le Partenariat, son mode les Plans d'action calibré pour chaque pays.
La Politique européenne de voisinage (PEV) semble donc répondre à un double objectif. D'une part, donner le sentiment fondé en raison et dans les actes à ses riverains que l'Europe n'est pas une « forteresse », une zone isolationniste, avec laquelle aucun échange n'est possible, nous appellerons ce phénomène la virtualisation de la frontière. D'autre part, être l'agent d'une politique étrangère commune, interventionniste, soucieuse des intérêts de la puissance européenne.
La première partie répond au souci de clarifier la perspective de la PEV et les conceptions plus ou moins énoncées sur lesquelles elle s'appuie. La seconde expose les modalités pratiques de la PEV et la manière avec laquelle elle répond à la double perspective de l'extension et de la protection de la frontière européenne. Enfin, il nous semble nécessaire d'interroger les conceptions doctrinales stratégiques ici mises en œuvre et leurs vertus diplomatiques pour l'Union européenne.
[...] Il remplacera les programmes existants : TACIS (3,1Milliards d'euros depuis son lancement), en Europe de l'Est et MEDA milliards d'euros) au Proche-Orient et au Maghreb. Il est prévu l'octroi de davantage de crédits La protection des frontières extérieures, une priorité La gestion de la frontière commune est le souci essentiel de l'Union européenne, qui craint, à juste titre comme le prouvent les faits, le manque d'équipement et de formation des gardes-frontières et des autorités en charge dans les pays riverains. [...]
[...] Et l'Europe peut ainsi concilier protection et extension. Ces premiers éclaircissements nous ont permis de mieux appréhender la perception et la gestion de sa frontière par l'Union européenne. Le second point porte son attention sur les modalités de mise en place de la PEV et sur ses enjeux pratiques. I. En aidant les autres, nous nous aidons nous-mêmes (B. Ferrero- Walder, commissaire européen à la politique extérieure et à la pev, 31/10/05) La Politique européenne de voisinage est envisagée comme une aide au développement des pays partenaires. [...]
[...] Nous pouvons alors qualifier d'espace institutionnel le territoire administré par les institutions de l'Union Européenne, soumis à ses règlements et dont les ressortissants disposent de la citoyenneté européenne. L'espace institutionnel se limite depuis mai 2004 à 25 États, mais les perspectives toujours renouvelées d'élargissement (Roumanie, Turquie, ) prouvent qu'il n'est pas figé, que sa frontière pourrait être encore repoussée. De là à dire que la frontière est un front, il n'y a qu'un pas. Il existe par ailleurs un espace fonctionnel de l'Union européenne. Il s'étend aussi loin que les échanges de diverses natures de celle-ci avec ses voisins plus ou moins immédiats. [...]
[...] A. Goujon : La politique de voisinage de l'Union européenne avec la Biélorussie, la Moldavie et l'Ukraine in Questions internationales 11/ p.95-103. L. Beurdeley : L'Union européenne et ses périphéries : entre intégration et nouvelle politique de voisinage in Revue du Marché commun et de l'Union européenne 10/ n°492, p.567-582. [...]
[...] La Politique européenne de voisinage (PEV) semble donc répondre à un double objectif. D'une part, donner le sentiment fondé en raison et dans les actes à ses riverains que l'Europe n'est pas une forteresse une zone isolationniste, avec laquelle aucun échange n'est possible, nous appellerons ce phénomène la virtualisation de la frontière. D'autre part, être l'agent d'une politique étrangère commune, interventionniste, soucieuse des intérêts de la puissance européenne. La première partie répond au souci de clarifier la perspective de la PEV et les conceptions plus ou moins énoncées sur lesquelles elle s'appuie. [...]
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