L'Union européenne est, depuis l'échec de la ratification du traité portant à sa Constitution, en crise. Cette crise amène aujourd'hui à s'interroger sur l'avenir de la Politique Etrangère et de Sécurité commune, développée au cours des années 1990, suite à l'effondrement du communisme et à ses implications géopolitiques, lors du Traité de Maastricht puis d'Amsterdam. En effet, alors que les 27 se concentrent sur l'avenir des institutions européennes, à savoir le traité de Lisbonne actuellement en cours de ratification, nous pouvons émettre des doutes sur la capacité de l'Union européenne à développer une « voix commune » en matière de relations internationales. La division européenne sur la guerre en Irak, notamment, l'a illustré avec force. C'est pourquoi nous pouvons nous demander si la crise actuelle ne pourrait pas être en quelque sorte annonciatrice d'un arrêt du développement de ce deuxième pilier de l'Union, comme ce fut le cas en 1954 avec l'échec de la Communauté européenne de Défense, qui handicapa l'Union pour plusieurs décennies dans ses efforts de créer une réelle « volonté commune ». Ainsi, au vu de la crise actuelle, le deuxième pilier instauré par le traité de Maastricht serait-il le pilier faible de l'Union européenne ?
[...] La PESC renforce en effet le sentiment d'une unité européenne. Un des problèmes majeurs de la PESC, c'est que celle-ci se développe après l'effondrement du mur de Berlin. Si durant la Guerre Froide l'Union pouvait compter sur le support presque inconditionnel des Etats- Unis, qui amena Jean Monnet à déclarer : C'est la première fois dans l'histoire qu'une grande puissance, au lieu de chercher à diviser pour mieux régner, a régulièrement et résolument soutenu la création d'une grande communauté pour l'unification de peuples auparavant divisé la disparition de l'ennemi commun, l'URSS, sur lequel l'alliance reposait, fait vaciller l'idée que l'Europe et les Etats-Unis partageaient les mêmes intérêts. [...]
[...] Il s'abstient donc de toute action susceptible d'entrer en conflit avec l'action de l'Union. Par là, l'Union s'accorde une marge de manœuvre plus aboutie. Le Traité de Nice a en 2001 rendu possible la coopération renforcée pour la mise en œuvre d'une action ou d'une position commune, si celle-ci porte sur des questions n'ayant d'implications ni dans le domaine militaire ni dans le domaine de la défense. Si aucun État membre ne s'oppose et ne demande une décision unanime au Conseil européen, considéré comme un frein de secours la coopération renforcée est décidée au Conseil à la majorité qualifiée, avec un seuil de huit États membres. [...]
[...] La Slovaquie, l'Estonie et la Lettonie se déclarèrent ensuite favorables à cette position. Le titre même de la lettre était clair : Le lien transatlantique est la garantie de notre liberté La lettre mettait en valeur les Etats-Unis qui avaient délivré l'Europe du Nazisme et du Communisme, et affirmait la menace du régime irakien et de ses armes de destruction massive En réponse, le 13 février 2003 Paris, Berlin et Moscou publiaient une déclaration commune rappelant qu'il existe encore une alternative à la guerre. [...]
[...] Cette déclaration est en effet considérée comme le point de départ d'une défense européenne. Le Conseil européen, réuni ensuite à Cologne les 3 et 4 juin 1999, poursuivit le débat sur une politique commune en matière de sécurité et adopta notamment une déclaration concernant le renforcement de la politique européenne commune en matière de PESD. Les chefs d'État ou de gouvernement y confirmèrent en effet leur intention à voir l'Union européenne jouer pleinement son rôle sur la scène internationale [ ] et de doter l'UE des moyens et capacités nécessaires pour assumer ses responsabilités concernant une politique européenne en matière de sécurité et de défense Les chefs d'Etat ou de gouvernement acceptaient ainsi de renforcer la PESC en se dotant d'une PESD; tout comme de créer une capacité d'action autonome qui s'appuie sur des capacités militaires et des instances et procédures de décision; et enfin de prendre des décisions d'intervention dans le cadre de la PESC. [...]
[...] Le 14 mars 2003, les Européens confirmèrent par exemple la création de la Force de Réaction Rapide avant fin 2003, tout en ramenant le délai de déploiement de soixante, comme décidé à Helsinki, à cinq à trente jours. Javier Solana et Lord Robertson signèrent aussi un accord de sécurité entre l'UE et l'OTAN pour faciliter l'échange d'informations confidentielles. Si la guerre en Irak n'a donc pas mis fin à la PESC, elle reste néanmoins le symbole des divisions européennes et de la soumission de certains de ses Etats membre à la politique extérieure des Etats-Unis.[18] Ainsi, les années 1990 comme 2000 ont été marquées par une accélération de la construction européenne. [...]
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