En octobre 2008, l'Union européenne déploie une mission d'observation dans les zones adjacentes à l'Abkhazie et à l'Ossétie du sud, afin de contrôler le respect du cessez-le-feu du 12 aout 2008 entre les autorités russes et géorgiennes. Pourtant, si on la crédite d'une certaine capacité extérieure dans les domaines commercial et économique, on met rarement en avant son émergence en tant qu'acteur politique international.
Depuis le début des années 90, l'achèvement du Marché unique et la réalisation de l'Union économique et monétaire posent avec une acuité croissante la question de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC). La mise en échec de la Communauté européenne de défense en 1954 par l'Assemblée nationale française a d'ailleurs longtemps obscurcit la construction d'une Europe de la sécurité et de la défense.
Le traité de Maastricht, en instituant la PESC, a réaffirmé l'ambition d'une union politique appelée à devenir le pendant de l'Union économique et monétaire. Dès 1970 la Coopération Politique Européenne est instituée mais la coopération politique s'est en fait développée à l'origine de manière informelle, en dehors du cadre de communautés européennes fixé par le traité de Rome. Le traité de Maastricht ne vient donc que sanctionner juridiquement une pratique en attribuant des compétences aux institutions européennes.
[...] La PESD a donné priorité aux dimensions civiles, à la prévention et à la stabilisation post-conflits. Ce choix est tout à fait respectable à condition qu'il ne soit pas un choix par défaut, reflet d'un manque de moyens. Transition : L'évolution vers une puissance militarisée et coercitive est loin d'être assurée, si tant est qu'elle soit souhaitable. Elle dépend en grande partie de la relation qui sera établie à l'avenir avec les Etats- Unis et de l'éventuelle volonté européenne de réaliser l'autonomie stratégique de l'UE. [...]
[...] Ces dispositions peuvent avoir un impact sur l'Alliance puisqu'elles touchent directement les domaines de compétences de l'OTAN. Si l'UE ne peut intervenir que dans les circonstances où l'OTAN n'est pas engagée, quelle forme de subsidiarité peut-on imaginer entre les deux organisations ? La France défend la conception d'une PESD participant pleinement à la gestion des crises sur la scène internationale, à partir de moyens sans cesse renforcés. De manière générale, les progrès réalisés par la PESD ont nécessairement des incidences sur l'OTAN. [...]
[...] Sans nous attarder sur le contenu des délibérations, notons simplement que le traité d'Amsterdam qui en résulte est une déception pour les tenants d'une PESC plus dynamique (un vote n'a pas lieu lorsqu'un état invoque des intérêts très importants En 2000, le traité de Nice ouvre la voie à la PESD qui prend le relai de l'UEO en tant que bras armé de l'UE. L'objet de la PESD n'est pas d'assurer la défense du territoire européen, qui continue à relever des politiques nationales et de l'OTAN, mais de permettre à l'UE d'agir pour la résolution des crises en la dotant d'outils opérationnels, civils et militaires, susceptibles de rendre sa politique étrangère plus crédible. Pourtant la crise irakienne de 2003 va laisser penser que la PESD est morte- née. Transition : Le traité de Maastricht est ainsi un texte de compromis. [...]
[...] Le fait que les états gardent leur souveraineté gène considérablement les efforts entrepris en commun. Les discordes entre Etats permettent-elles à l'UE d'être une puissance totalement crédible et efficace ? Le bilan mitigé des actions opérationnelles conduit à envisager de nouvelles perspectives pour l'Europe de la défense Pour combler son incapacité à fixer des objectifs clairs les Etats membres avaient demandé à Javier Solana, Haut représentant pour la PESC, de travailler sur la mise au point d'une stratégie européenne de sécurité (SES). [...]
[...] La tendance à la désunion est alimentée par quatre clivages principaux : - Le premier est lié à la militarisation de l'Union européenne : doit- elle se diriger vers une forme de puissance coercitive ? La réponse diffère selon que l'état accepte de participer aux alliances (OTAN par exemple) ou s'abrite derrière un statut d'état neutre (Autriche, Finlande, Suède, Irlande ) - Le second clivage concerne le type de relation entre l'UE et les Etats-Unis. Les pays dits atlantistes comme le Royaume-Uni et les états d'Europe centrale et orientale rejettent le projet d'une Europe-puissance s'il a pour conséquence un découplage entre Européens et Américains. - Le troisième clivage concerne l'organisation interne de l'Union. [...]
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