À l'heure où l'on ne parle plus d'Europe que pour critiquer l'Union européenne, s'interroger sur l'identité qui définirait tous les individus de l'Europe d'une même manière apparaît indispensable. D'une même manière, car une identité doit être identique entre ceux qu'elle définit. Il ne s'agit pas ici de chercher à savoir si cette identité existe ou n'existe pas. Il s'agit de savoir si l'on peut en parler, c'est-à-dire si l'on peut s'exprimer et communiquer sur l'identité européenne. De là la question de savoir qui s'exprime, qui communique, et qui peut le faire, c'est-à-dire qui en a la capacité, et qui en a la légitimité. On distingue ici deux acteurs : l'individu et l'institution, le citoyen européen et l'Union européenne.
[...] On est loin en Europe d'un consensus entre tous les citoyens, cela est d'autant plus vrai aujourd'hui, car la crise économique met sur le devant de la scène des intérêts divergents et abime la solidarité européenne. Il est dès lors peu probable qu'un Grec et un Allemand parlent de la même identité européenne. Les citoyens parleraient alors non pas d'une identité européenne, mais d'identités européennes, or une identité n'existe que parce qu'elle est identique entre les individus qu'elle caractérise. La problématique est ancienne, mais elle s'est complexifiée avec la multipolarisation de l'Europe. Avant il y avait l'Est et l'Ouest. [...]
[...] Le citoyen européen et l'Union européenne sont-ils capables et légitimes à parler d'identité européenne ? L'individu est à la fois capable et légitime à s'exprimer positivement, mais subjectivement sur son identité européenne tandis que communiquer sur l'identité européenne est une nécessité pour l'institution qui apparaît capable et légitime à le faire malgré sa pluralité (II). Premier concerné par la question de l'identité européenne, le citoyen européen apparaît capable et légitime à s'exprimer positivement mais subjectivement sur son identité européenne. Si les racines communes ne s'arrêtent pas aux frontières de l'institution celle-ci est devenue le référentiel et c'est donc le citoyen européen qui s'exprime, car il en a la capacité et la légitimité Le citoyen européen est capable et légitime à s'exprimer positivement sur son identité européenne. [...]
[...] Peut-on parler d'identité européenne ? À l'heure où l'on ne parle plus d'Europe que pour critiquer l'Union européenne, s'interroger sur l'identité qui définirait tous les individus de l'Europe d'une même manière apparaît indispensable. D'une même manière, car une identité doit être identique entre ceux qu'elle définit. Il ne s'agit pas ici de chercher à savoir si cette identité existe ou n'existe pas. Il s'agit de savoir si l'on peut en parler, c'est-à-dire si l'on peut s'exprimer et communiquer sur l'identité européenne. [...]
[...] Issue de ces ruines, la Communauté puis l'Union européenne se devaient de justifier leur existence, de légitimer leur présence par une identité européenne préexistante qu'elles sont allées chercher avant le XIXe siècle. Elles ont dû l'une après l'autre parler d'identité européenne, ce que les institutions précédentes n'avaient pas eu à faire. Il y a donc eu nécessité pour l'Union de parler d'identité européenne en s'appuyant sur une base positive, l'existence préalable et déjà évoquée d'une culture européenne commune. Cette parole se distingue de celle de l'individu. [...]
[...] * L'institution est capable et légitime à communiquer sur l'identité européenne malgré sa pluralité Si l'institution est capable de communiquer sur l'identité européenne, c'est en premier lieu parce que ce discours est fondé sur une base positive. Mais cette capabilité vient aussi du fait que la communication est ici normative, et que comme on vient de le voir parler d'identité européenne c'est la créer par la force du discours. Puisqu'il s'agit d'une création, l'institution apparaît capable de parler d'identité européenne. [...]
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