Les « Pères fondateurs de l’Europe »

Résumé du document

L'histoire des fondateurs de l'Europe se mêle à celle d'une Europe avant tout ravagée par la guerre et par ses peurs. Pourtant des hommes avaient rêvé d'une Europe unie avant le XXe siècle. En 1849, au congrès de la Paix, Victor Hugo déclare qu' « un jour viendra où vous toutes les nations du continent, sans perdre de vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure. » Pourtant même si cette pensée européenne paraît être ancienne, la construction de l'Europe est récente. Ravagé par la Seconde Guerre Mondiale, le Vieux Continent cherche une voie vers une paix durable. Des hommes politiques, pourtant très différents, décident en 1950 de travailler sur un même projet, celui d'une Europe unie dans un avenir de fraternité. Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi et Paul-Henry Spaak sont considérés comme les « pères fondateurs de l'Europe ». Ils ont su faire preuve d'une ténacité surprenante. Pour comprendre cet engagement, il est intéressant de découvrir qui sont ces hommes et comment leur parcours politique les a menés à rêver d'une Union politique en Europe. Nous pouvons alors étudier les institutions communautaires, au cœur de notre Union européenne, qu'ils ont mises en place.

Extraits

[...] Son idée est simple : constituer un marché unique européen du charbon et de l'acier grâce à la mise en place d'une autorité européenne supérieure aux Etats. Ce projet est contenu dans la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950. Cette unification, dans un domaine économique bien particulier qui concerne la production et la gestion du charbon et de l'acier, représentait en fait le début d'une intégration politique plus large. En effet Monnet et Schuman ne voyait dans cette union économique qu'un instrument. [...]

[...] Il s'intéresse alors aux questions internationales. Robert Schuman est un opposant au pacte franco-soviétique de Laval car tout comme Alcide de Gasperi ou Konrad Adenauer, Schuman est contre le communisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il condamne l'antisémitisme nazi. Le 14 septembre 1940, Schuman est arrêté et emprisonné par la Gestapo. Transféré à Neustadt, il refuse de collaborer. Dès 1942, Schuman comprend que l'Allemagne sera vaincue par les Alliés et rêve pour la première fois d'une réconciliation avec les Allemands. [...]

[...] Paul-Henri Spaak : Paul-Henri Spaak fait partie des hommes de la relance de Messine et des traités de Rome Il fut actif à l'OECE. Il devint président de son Conseil des ministres ainsi que président de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe puis celui de l'Assemblée commune de la CECA. Sa place de père fondateur correspond davantage à 1955 qu'à un autre moment de l'histoire de l'unité européenne. Il appelle à une relance par une extension de la CECA à d'autres domaines. Il tient une place centrale dans l'élaboration des Traités de Rome. [...]

[...] L'une est chargée des questions atomiques, l'autre de la mise en place d'un marché commun européen. Les Traités de Rome du 25 mars 1957 donnent naissance à la Communauté économique européenne (CEE) et à la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA). Pour la CEE, le cadre reste le même que pour la CECA sauf que l'union douanière est ici parfaite : libre circulation interne des marchandises tarif douanier commun à l'extérieur). Le traité CEE met en place également un modèle à dominante intergouvernementale. [...]

[...] De Gasperi voyait en la CECA l'opportunité d'une renaissance économique pour l'Italie. Jean Monnet était Président de la Haute autorité. La CECA est un véritable succès. Cela conduit à l'élaboration de projets plus ambitieux. En 1950, la proposition de René Pleven d'intégrer des contingents allemands dans une armée européenne donne naissance à la Communauté européenne de Défense (CED). Mais la CED divise les Français et l'Assemblée nationale vote finalement à son encontre le 30 août 1945. Cette Communauté européenne de Défense est un échec. [...]