Si l'Europe est avant tout l'un des cinq continents que comptent la Terre, le mythe d'une Europe des Etats n'en est pas moins profondément ancré dans la culture européenne. Ainsi des projets de fédérations ou de confédérations ont-ils vu le jour bien avant le projet de Jean Monnet et de Robert Schumann, aboutissant à la création de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier), en 1950.
Depuis la création de cette première institution européenne, la construction européenne a progressé, plus ou moins rapidement, autant sur un plan juridique et économique que territorialement. Cependant, le désintérêt manifeste pour l'Europe, démontré par les abstentions enregistrées aux élections parlementaires européennes de 2004, les critiques relatives à l'élargissement et l'échec du Traité portant Constitution de l'Union Européenne conduisent à s'interroger sur l'avenir de l'Europe.
[...] Certes, celle-ci a un poste d'observateur au sein des Nations Unies et l'Organisation Mondiale du Commerce lui a été ouverte. Pour autant, un certain nombre d'auteurs estiment cette ouverture insuffisante et préconisent une intégration de l'Organisation Mondiale de la Santé, du Fonds Monétaire International ou de la Banque mondiale. En revanche, le fait de remplacer le Royaume-Uni et la France au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies par l'Union Européenne est considéré comme nuisible pour celle-ci à l'heure actuelle. [...]
[...] En revanche, l'idée d'une Europe telle qu'elle est plus ou moins acceptée aujourd'hui, a plus ou moins germée durant le second conflit mondial. En effet, certains résistants ont alors commencé à réfléchir à l'après guerre et ont ainsi envisagé la création d'une Europe démocratique et pacifique. C - L'idée de l'Europe après la Seconde Guerre Mondiale Alors que l'union franco-britannique de 1940 est devenue caduque avec la capitulation française, le Bénélux a été créé en 1944. Cette forme primaire de l'Europe a démontré qu'une union d'Etats souverains était tout à fait envisageable. Les projets relatifs à l'Europe sont alors réactualisés. [...]
[...] Compatriote du prince Metternich, le comte Coudenhove-Kalergi avance des idées novatrices dans son livre Pax Europa, en 1923. Il y préconise notamment la création d'une union douanière et l'élaboration d'une constitution. Au plan politique, en revanche, il se limite à prévoir l'instauration d'un mécanisme d'arbitrage entre les traités, ce qui peut paraître paradoxal, au vu de son projet de constitution européenne. Si les pays du nord de l'Europe, favorables au fédéralisme, ne sont pas en reste, s'agissant des projets d' Etat européen la France prend néanmoins la tête. [...]
[...] La Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) vient de naître. L'UEO, adoptée en 1955 à la suite de l'échec de la CED, bras armé de l'Europe, relève alors de cette politique. Pour autant, on ne peut pas parler d'un réel succès au niveau militaire, puisque l'armée européenne, l'Eurocorps, reste au stade embryonnaire. Le traité d'Amsterdam, du 2 octobre 1997, vient réformer les institutions européennes, dans le même but que le Traité de Nice, postérieur. Il s'agit de poursuivre le développement de l'UE (dans cette optique, création de 3ème pilier communautaire, relatif à la justice et à la police et intégration des accords de Schengen), tout en tenant compte des difficultés relatives à son élargissement. [...]
[...] En effet, les grands de l'Union Européenne se refuse à voir un petit Etat diriger. Ainsi était-il prévu de supprimer la présidence tournante au profit d'une double présidence (du Conseil Européen et de la Commission), de faire élire le président de la Commission Européenne par le Parlement européen, de créer un poste de ministre des affaires étrangères représentant l'Union dans les relations internationales. Ce projet n'a pas abouti, puisque plusieurs Etats européens, parmi lesquels la France, ont refusé de ratifier le traité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture