Un coup dur pour l'Europe. Le 12 juin 2008, en Irlande, le « non » au traité de Lisbonne l'emporte avec 53,4 % des votants. L'Irlande était le seul pays membre de l'Union européenne à devoir, au nom de sa Constitution, organiser un referendum sur cette question. Un referendum est une procédure qui permet à tous les citoyens d'un pays de manifester par un vote l'approbation ou le rejet d'une mesure proposée par les pouvoirs publics (Larousse).
Le traité de Lisbonne, également appelé « traité simplifié », était une sorte de plan B du Traité Consitutionnel Européen, rejeté en 2005 par la France et les Pays-Bas. Le traité de Lisbonne prévoit une réforme institutionnelle pour faciliter le fonctionnement à 27 Etats membres ou plus. Il doit par exemple faciliter la prise de décision et doit rendre l'Union européenne plus démocratique.
Mais c'est justement de la démocratie qu'est venu le malheur de l'UE : 862 415 personnes ont fait échouer un traité qui devait s'adresser à près de 500 millions d'Européens. Avec ce « non », « L'UE a plongé dans une nouvelle crise, peut-être la plus grave depuis sa création », titrait en Suède le Dagens Nyheter au lendemain du résultat.
Nous nous interrogeons : pourquoi un rejet du traité ? Comment sortir de la crise ouverte dans l'Union Européenne par l'Irlande ? Pour répondre à cette problématique, nous analyserons d'abord les raisons du « non » irlandais, puis mettrons en évidence les solutions pour sortir de la crise.
[...] Pourquoi la crise ? Le non irlandais marque un nouveau coup d'arrêt à la réforme institutionnelle de l'UE, commencée il y a plus de 10 ans. En 2005 déjà, après le rejet par la France et les Pays-Bas du Traité Constitutionnel européen, le processus de ratification s'était interrompu et l'Europe avait connu une grande période de crise. L'échec avait été attribué au caractère constitutionnel du texte, c'est- à-dire trop ambitieux, trop englobant. Selon l'expression de Nicolas Sarkozy, il fallait donc revenir à un traité simplifié qui ne modifierait que la structure institutionnelle des traités existants, sans avoir l'ambition de les remplacer et de refonder complètement l'Union. [...]
[...] Le recours à cette modalité particulière est légitimé par la quasi-impossibilité d'obtenir un accord sur toutes les questions sensibles, en raison du droit de veto que confère à chaque État membre le vote à l'unanimité. L'avantage de la coopération renforcée réside dans l'effet d'entraînement qu'elle est censée produire. La différenciation apparaît ainsi comme une sorte d'expérimentation. De plus, il y a là une source de motivation supplémentaire pour les États qui l'initient, dans la mesure où ils doivent absolument réussir pour convaincre ceux qui n'y ont pas participé d'emblée de les rejoindre. [...]
[...] Ce vote a donc d'abord été la marque d'un mécontentement face à la situation économiquement difficile qui touche les couches pauvres du pays. Dans un contexte de baisse de la croissance économique en Irlande, qui voit la hausse des prix des carburants, de l'alimentaire, du chômage, et la baisse du pouvoir d'achat, les Irlandais ont voté contre un Traité dans la mesure où ils estimaient qu'il ne répondait pas à leurs préoccupations quotidiennes. Passons maintenant à notre seconde partie : les moyens de sortir de la crise dans laquelle le non irlandais a plongé l'UE. II. [...]
[...] Par ailleurs, plusieurs sondages ont démontré que le traité de Lisbonne aurait également été rejeté dans plusieurs autres pays si des référendums y avaient eu lieu. Cela signifie, outre le fait que la procédure (referendum) n'est pas adaptée à un texte juridique complexe, que le cas irlandais n'est pas un cas isolé, et encore moins un accident de parcours. Il traduit au contraire une tendance lourde à travers l'Europe : celle d'une profonde défiance des citoyens envers le fonctionnement actuel de l'UE. [...]
[...] Pourquoi le non irlandais au traité de Lisbonne ? Sommaire Introduction I. Les raisons du non irlandais A. Le contexte du referendum B. Les raisons du non II. Les solutions pour sortir de la crise ouverte dans l'UE par l'Irlande Pourquoi la crise ? A. Quelles solutions ? [...]
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