Avant d'intégrer la communauté européenne, le Portugal vit une situation interne assez instable. Après 40 ans de salazarisme qui ont fermé le pays sur lui-même, les conditions économiques et sociales sont désastreuses. Le Portugal souffre d'un grand retard sur ses voisins européens. La récente démocratisation (la Révolution des œillets a eu lieu le 25 avril 1974) ne permet pas encore au Portugal d'obtenir une grande légitimité sur le plan politique à l'échelle européenne. Tout comme l'Espagne, qui connaît les mêmes conditions (fin du franquisme et économie moribonde à reconstruire), le Portugal intègre la Communauté européenne au 1er janvier 1986.
Les deux voisins ibériques entament alors une phase de croissance et de rattrapage économique, en vue de leur pleine intégration dans la Communauté. La comparaison entre le Portugal d'avant 1986 et le Portugal de l'an 2000 est assez frappante, et elle peut s'expliquer par une intégration réussie à la Communauté européenne. Aujourd'hui, le Portugal a rattrapé son retard et se trouve dans la moyenne des pays européens. Il est même considéré comme le « bon élève de l'Europe » en raison de son attachement à remplir les conditions imposées par Bruxelles. Dans une interview, il déclare : « Je n'ai aucun doute quant au succès de l'intégration du Portugal. » Il ajoute qu'un président portugais de la Commission européenne est un évènement significatif pour le Portugal (ce poste ayant été jusque-là réservé à des pays plus grands et influents).
[...] Mais disposant de moyens limités pour aider ses ex- colonies dans la voie de la paix, de la démocratie ou pour y investir, le Portugal reproche aux membres de l'Union Européenne leur indifférence à l'égard de ces territoires qui mériteraient leur attention (comme lors des exactions indonésiennes au Timor-Est). Cette ouverture sur le monde offerte par le Portugal à l'Europe reste donc encore grandement à explorer. Mais le Portugal, même si celle-ci n'a pas encore été pleinement acceptée par l'Europe, offre une part de rêve, qui montre qu'il n'est pas qu'un petit rectangle de terre engoncé dans une grande Europe qui le dépasserait. [...]
[...] Toutefois, les avantages que la Communauté allait tirer de l'adhésion du Portugal étaient indéniables, et jouèrent en faveur de son intégration. En effet, les pays de la CEE pourraient tirer profit de nouveaux marchés pour leurs produits industriels (l'union douanière entraînant la disparition des droits de douane qui subsistaient depuis l'accord de libre-échange entre le Portugal et la CEE de 1972). Une fois la décision prise d'intégrer le Portugal à la Communauté Européenne, il convenait donc d'aider ce pays pour accroître son développement et lui permettre d'atteindre un niveau de vie plus élevé, dans la moyenne des pays européens. [...]
[...] Pour finir, penchons-nous sur les résultats de la présidence portugaise du second semestre 2007. Selon José Sócrates, le Président européen d'alors et Premier Ministre portugais, la présidence portugaise s'est acquittée de tous les objectifs qu'elle s'était proposés Qu'en retient-on ? Tout d'abord, la signature du Traité de Lisbonne, appelé à remplacer le Traité constitutionnel européen rejeté par la France et les Pays-Bas, mais il convient de signaler que ce traité ne peut pas être considéré comme une fin en soi, mais appelle à des évolutions futures, ne serait-ce que par la polémique qu'il a déclenchée. [...]
[...] Finalement, c'est aussi sur un plan politique que le Portugal a participé à la construction européenne. Dès 1992, lors de sa première présidence la Communauté Economique Européenne, le Portugal, état membre petit et périphérique est poussé projeter sa propre vision de l'Europe et a la possibilité d'imprimer sa marque à la construction européenne. De cette présidence, on retiendra la ratification et l'entrée en vigueur du Traité sur l'Union Européenne (Traité de Maastricht). De plus, cette année-là, le Premier Ministre Antonio Gutteres affirme la stratégie européenne du pays qui souhaite intégrer le Système Monétaire Européen dès son début : il s'agit de placer le Portugal au centre de la construction européenne soit être dans chaque groupe de décision ou coopération pour ne pas avoir un statut périphérique. [...]
[...] Le Marché commun, en ce sens, semble constituer - et pour d'autres raisons que nous allons ensuite développer - une alternative stratégique et naturelle. Le Portugal envisage, en effet, un recentrage politique et économique - sur son continent d'origine, après des siècles de présence extracontinentale, et cherche par là-même à redéfinir les contours de son identité culturelle : celle-ci s'avère malmenée par le caractère conflictuel de la dissolution de l'Empire colonial sur lequel s'est arc- bouté le Portugal jusqu'à la fin de l'époque salazariste, laquelle marque la fin d' cycle impérial d'après les mots d'E. [...]
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