Depuis la prise de Constantinople par le sultan Mahomet II en 1453, l'Empire Byzantin cesse d'exister : c'est le début de la domination turque de la Grèce, appelée Tourkokratia. Cela étant, la domination ottomane paraît acceptable : elle laisse aux Grecs les libertés locales (Conseils dans les villages et Sénat Péloponnésien), la religion orthodoxe et la liberté du commerce. En outre, les Turcs ne s'occupent pas de l'enseignement et les Grecs peuvent continuer à parler de leur langue.
De cette tutelle relativement lâche se dégage une série de conséquences favorables au réveil national hellénique. La liberté de commerce permet un développement économique considérable de la société hellénique : Smyrne et Salonique, peuplées à majorité de Grecs, deviennent les capitales économiques de l'Empire ottoman. Il s'ensuit un développement important de la flotte grecque.
[...] Bibliographie Michel Démétresca, L'indépendance de la Grèce, ouvrage manuscrit, Ecole libre des sciences politiques, Paris pages. Ernest Weibel, Histoire et géopolitique des Balkans de 1800 à nos jours, Ellipses, Paris pages. Jean-Claude Caron, Michel Vernus, L'Europe au XIXe siècle, des nations aux nationalismes, Armand Colin, Paris pages. Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales, Editions du Seuil, Paris pages. [...]
[...] La plupart des sociétés secrètes de l'époque, de l'Hétairie des Philomuses à l'Hétairie des amis en passant par des groupements analogues en Thessalie et en Epire, bénéficient d'ailleurs de l'appui secret d'Alexandre Ier, qui accepte que le siège de l'Hétairie des amis fixe son siège à Odessa puis à Kichinev, en Bessarabie. Une indépendance obtenue par à-coups. 1er L'insurrection de 1821, espoirs et échecs. En 1820, encouragée par les mouvements révolutionnaires d'Espagne et d'Italie, l'Hétairie des amis élabore plusieurs plans de soulèvement englobant tous les pays des Balkans. a. Les raisons d'espérer sont nombreuses: Le soutien d'une partie du clergé orthodoxe, notamment Germanos, archevêque de Patras. L'aide des marins de Miaoulis et de Kanaris et celle des Klephtes commandés par Kolokotronis. [...]
[...] Persistance de l'insurrection : L'insurrection est un échec dans les provinces danubiennes. Mais le mouvement reprend de la vigueur en 1822 par le soulèvement du pacha Ali de Tebelen, hostile au sultan : même si le pacha est tué, cela fait tache d'huile et atteint Athènes. En janvier 1822, un congrès réuni à Epidaure proclame l'indépendance et élit Alexandre Mavrokordhâtos président du Conseil exécutif. La contre-attaque turque est alors fulgurante : pendaison de Grégoire, patriarche de Constantinople en 1822, massacres de Chio, long siège de Missolonghi. [...]
[...] L'indépendance de la Grèce est également à replacer dans un contexte de création des identités nationales (Anne-Marie Thiesse). La construction d'une langue et d'une culture nationale étant considérée comme une tache difficile, il faut aider les nations émergentes, comme le préconise le cosmopolitisme intellectuel ambiant, car leurs milieux intellectuels ne sont pas encore assez fournis pour engager sans soutien la construction de leurs antiquités et de leur langue. L'exemple de Fauriel : Claude Fauriel, qui participe depuis 1802 aux travaux de l'Académie celtique, publie en 1824 Les chants populaires de Grèce, à forte charge politique. [...]
[...] Les Phanariotes, Grecs de Constantinople, occupent des fonctions importantes dans l'administration impériale. Ils donnent à la charge de Drogman de la Porte une place presque égale à celle de ministre des Affaires étrangères : à partir de 1716, la Porte leur confie la fonction de princes-gouverneurs des pays danubiens (hospodars de Valachie et de Moldavie). Se forme ainsi une noblesse administrative et héréditaire qui compte dans ses rangs les Mavrocordato et les Ypsilanti et qui gère les affaires de l'Eglise orthodoxe, institution demeurée puissante. [...]
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