L’impact de la politique dans le débat sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe en France et en Allemagne

Résumé du document

Le débat a été très différent en France et en Allemagne, notamment du fait du choix de ratification opéré par les deux pays, l'impact d'une médiatisation différenciée. Toutefois, il peut être important, dans une seconde partie, de s'intéresser aux débats d'un point de vue plus politique, prenant en compte l'argumentaire présent dans chaque pays, mais également le comportement des électeurs par rapport aux élections nationales passées, quand on connaît le lien étroit qui existe entre les débats portant sur l'Europe et les débats portant sur la politique interne de chaque pays.

Selon Hix et Lord , les partis politiques tendent à se rejoindre quand il s'agit de parler d'Europe. En effet, les coûts sont souvent trop importants pour eux, d'où la solution du consensus.

Les débats français, même s'ils ont lieu au niveau interne et revêtent un combat politique pour le pouvoir, illustrent l'européanisation du débat en France, avec un clivage fort entre ceux rejetant le projet européen, ceux qui souhaitent une Europe différente, et enfin ceux soutenant le texte tel quel. En Allemagne, il semblerait très clairement que le débat politique ne se soit pas passé de manière similaire, avec un poids significatif de la volonté de consensus politique.

Extraits

[...] McLaren Public Support for the European Union: Cost/Benefit Analysis or Perceived Cultural Threat? The Journal of Politics, Vol No pp. 551-566 http://www.cpnt.asso.fr/programme/prog-europe.php Diez Medrano. Framing Europe. : Attitudes to European Integration in Germany, Spain, and the United Kingdom. Princeton: Princeton University Press Vivian Schmidt. Democracy in Europe : the Impact of European Integration. Perspectives on Politics. December 2005. Vol No Pp Bracher K et Straschitz F Hitler et la dictature allemande. [...]

[...] Selon le dirigeant du parti, Jean-Marie Le Pen[6], l'entrée en vigueur de ce traité, considéré comme l'acte fondateur d'un super-Etat européen relèguerait la France au statut de Länder, opérant ainsi une comparaison avec l'Allemagne. Pour lui, ceci reviendrait à priver les peuples européens de leur souveraineté respective, transférée au niveau supranational. L'Union européenne est ainsi considérée comme étant une entité sans âme puisque celle-ci est multiculturelle. Le second point qui peut être relevé dans l'argumentaire du Front national durant les débats sur le traité européen est une opposition fondée contre l'ultra-libéralisme du traité, qui conduirait à mettre en péril les économiques nationales. [...]

[...] Editions complexe. Vivian Schmidt. Op. cit. p http://www.dw-world.de/dw/article/0,1564,1581297,00.html Reif K. and H. Schmitt Nine Second Order National Elections: A Conceptual Framework for the Analysis of European Election Results. European Journal of Political Research pp. 3–44. Hirschman, Albert O Exit, Voice, and Loyalty. [...]

[...] Les arguments de droite mettent également en lumière le renforcement de l'Union européenne par ce traité, qui permettrait ainsi à cette institution de peser davantage face aux Etats-Unis ou encore la Chine émergente. La volonté de cohésion face au texte s'est notamment manifestée le 6 mars 2005, à l'occasion du Conseil national de l'UMP où près de 91% des membres se sont prononcés en faveur du soutien au traité constitutionnel. Toutefois, des divergences internes se sont fait entendre, orchestrées principalement par Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin au nom du gaullisme (à rattacher ainsi avec le courant souverainiste décrit plus haut). [...]

[...] Certes, durant les débats sur le traité constitutionnel, certaines mouvances politiques ont fait savoir leur mécontentement face au texte, sans pour autant rejeter le projet européen. Seuls les mouvements pour la paix et Attac Allemagne se sont prononcés contre le texte, faisant un effort d'explication du texte –peine qui n'avait pas vraiment été faite par la classe dirigeante allemande. Les résultats du vote parlementaire sont assez sans appel, avec 569 votes en faveur du texte refus et deux abstentions les 12 et 27 mai 2005. [...]