La notion d'identité nationale va apparaitre au XIXe siècle, tandis que celle d'identité européenne prend sa source dans un nouvel élan de l'Union européenne notamment à partir de la fin du XXe siècle - début du XXIe siècle. La question de l'identité européenne se pose d'autant plus dans un nouveau contexte : celui du Traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 et entré en vigueur le 1er décembre 2009, modifiant en profondeur les traités existants.
Cependant, les notions d'identité européenne et d'identité nationale, comme constructions intellectuelles, restent ambigües. L'existence d'un « demos », c'est-à-dire d'une affection, d'une identification réelle et palpable à une identité abstraite est en effet à l'état embryonnaire lorsqu'il s'agit d'identité européenne, tandis qu'il retrouve toute son expression dans le contexte de l'identité nationale.
Il convient de se demander si l'identité européenne, telle que conçue actuellement dans une Europe issue du Traité de Lisbonne, peut coexister avec les identités nationales ou si elle tend nécessairement à effacer les identités nationales, et à les remplacer.
[...] De la sorte, si le projet européen cherche à réaliser à terme l'unité politique, il doit aussi tenir compte des identités nationales. C'est cette diversité qui atteste de l'originalité profonde du projet européen car elle s'impose comme un vecteur privilégié pour approfondir l'intégration européenne. Tommaso Padoa-Schioppa a pu ainsi dire que la construction européenne nous a aidés à comprendre combien les sociétés auxquelles nous appartenons sont multiples : cité, région, nation, Europe, monde. Chacun de ces niveaux a son histoire propre et constitue une source de culture ; nous appartenons à chacun [15]. [...]
[...] Cette culture est donc issue d'un vivre ensemble fondé sur un passé commun et sur un futur commun. L'identité européenne trouve donc son origine tout d'abord dans l'Histoire des pays européens. En effet, le sentiment d'appartenir à un même ensemble passe évidemment par l'existence d'une mémoire partagée que cette dernière se compose de guerres et de crises ou de moment de grandeur. Quelques temps forts ont pu marquer l'Europe, comme les civilisations grecques et latines, les pensées humanistes ou la pensée des Lumières, l'avènement de l'empire napoléonien Mais, l'Union européenne trouve avant tout ses bases au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, dans la mise en commun du charbon et de l'acier avec le Traité CECA de 1951. [...]
[...] L'intégration de l'Europe à cet égard n'a pas laissé indemnes les nations qui la forment. Sous l'effet de la libre circulation, les identités nationales se sont transformées et sont encore en perpétuel mouvement. L'ouverture des frontières, la mobilité toujours plus intense et les flux de communication ont en effet produit une certaine homogénéisation des modes de vie et une relative standardisation des mœurs, sans pour autant impliquer une dissolution des liens avec la nation. Des enquêtes d'opinion ont pu dégager le fait que si les citoyens européens restent fiers de leur nation, cet attachement semble perdre en exclusivité et en agressivité. [...]
[...] Si la devise de l'Union européenne est Unie dans la diversité celle-ci entretient un rapport complexe avec les nations qui la constituent et est souvent considérée comme une menace pour la diversité des nations. Elle se nourrit pourtant de cette diversité (Partie 2). Partie 1 : L'émergence actuelle de la notion d'identité européenne L'identité européenne doit répondre à deux conditions cumulatives : elle doit être fondée à la fois sur un passé commun et sur un projet commun En effet, selon Viviane Obaton, l'identité européenne ne doit pas être considérée uniquement comme un héritage, mais également comme un devenir Cette identité européenne semble indispensable à l'heure actuelle car elle apparait comme une étape vers une Europe politique (II). [...]
[...] Il s'agit de la conscience européenne qui n'est pas comprise par la notion de citoyen européen. La citoyenneté européenne confère des droits et des devoirs concrets comme le droit à la libre circulation et le droit de séjour sur le territoire des Etats membres, le droit de vote et l'éligibilité au Parlement européen, le droit à la protection diplomatique et consulaire, la protection des droits fondamentaux par la Charte des droits fondamentaux ou encore le droit de s'adresser à une instance. [...]
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