Histoire, valeurs et culture de l'Europe, l'identité européenne, culture européenne, nations européennes, Europe, culture commune
L'adhésion de nouveaux membres et les questions que cela entraîne conduisent à s'interroger sur la question de l'identité européenne et des valeurs que celle-ci recoupe. Sans en être nécessairement conscients, nous respirons tous en Europe une atmosphère culturelle unique également influencée et inspirée par la poésie d'Homère, de Virgile, de Dante Alighieri, de Shakespeare, de Goethe, de Baudelaire et marquée par la pensée de Socrate, de Platon, d'Aristote, d'Érasme, de Descartes, de Spinoza, de Hobbes, de Kant, de Kierkegaard…
« Si c'était à refaire, j'aurais commencé par la culture » : la formule, apocryphe selon certains, de Jean Monnet au sujet de la construction européenne, rappelle le lien culture-Europe. Ainsi, selon Valéry, « l'idée de culture est pour nous dans une relation très ancienne avec l'idée d'Europe ». La culture est la « langue commune de l'Europe », affirmait l'historien Fernand Braudel.
[...] Au XVIIe siècle, des philosophes comme Francis Bacon ou Thomas Hobbes vont utiliser la notion de culture pour représenter le processus de perfectionnement des capacités humaines et, plus tard, les rationalistes Spinoza et Leibnitz iront dans le même sens. C'est ainsi qu'en France, la culture, jusqu'au milieu du XXe siècle, est perçue comme étant les choses de l'esprit la qualité de l'honnête homme. Elle est le fruit de la lecture, individuelle et personnelle alors que la civilisation est universelle. Cette notion évolue peu à peu et prend un sens plus large. Ainsi Barrès parle en 1898 d'une Europe qui se forme par les congrès et la culture en commun. [...]
[...] Mais aussi, problème de la validité de cette typologie. L'idée même d'Europe ne transcende-t-elle pas les modèles ? LA TENSION ENTRE L'UNIVERSEL ET LE PARTICULIER QUI CHERCHE SON POINT D'ÉQUILIBRE AU SEIN DE CHAQUE NATION EUROPÉENNE EST EXASPÉRÉE PAR UN PROJET QUI RAPPROCHE LES CIVILISATIONS SANS FAVORISER POUR AUTANT L'ÉMERGENCE D'UNE CULTURE COMMUNE La tension entre l'universel et le particulier LES CULTURES SONT FAITES D'EMPRUNTS Selon Emmanuel Berl, qu'un auteur aussi amoureux de précision que Valéry ait pu écrire : Europe = Grèce + Rome + christianisme1 éveille en moi une surprise toujours renouvelée. [...]
[...] Que l'Europe gothique s'est effondrée au XVe siècle, etc LA FLUIDITÉ DES CHAMPS CULTURELS Les cultures se mélangent, se transmettent. L'Irlande, la Scandinavie, l'Allemagne à l'est du Rhin ont échappé à la domination romaine. Mais ils ont commercé avec les Romains. Seraient-ils hors d'Europe ? La Hongrie, la Pologne, hors du Saint-Empire romain germanique, sont-elles moins européennes que la Tchécoslovaquie ? Pourtant, on note un mouvement vers l'Occident, indéniable. [...]
[...] Pour autant, il n'apparaît pas évident de définir l'Europe par ses valeurs et sa culture. En effet, s'il existe un besoin de définir l'Europe par la culture, il apparaît que cette notion sert surtout à opposer les nations européennes, voire les zones géographiques européennes les unes aux autres La tension entre l'universel et le particulier qui cherche son point d'équilibre au sein de chaque nation européenne est exaspérée par un projet qui rapproche les civilisations sans favoriser pour autant l'émergence de valeurs et d'une culture communes Enfin, une civilisation repose sur une culture, mais on n'étaie pas une culture sur une civilisation S'IL EXISTE UN BESOIN DE DÉFINIR L'EUROPE PAR LA CULTURE, IL APPARAÎT QUE CETTE NOTION SERT SURTOUT À OPPOSER LES NATIONS EUROPÉENNES, VOIRE LES ZONES GÉOGRAPHIQUES EUROPÉENNES, LES UNES AUX AUTRES Le besoin de définir l'Europe par la culture La principale critique portée contre l'Europe vise sa structure trop technocratique, dont l'économie serait le credo et dont l'identité reposerait sur l'euro. [...]
[...] Mais les facteurs culturels étaient de l'autre. Vers 800, les conquêtes arabes privent la civilisation gréco-romaine de ses régions méridionales (Syrie, Afrique du Nord, Hispanie) : du coup, le centre de la civilisation se trouve déplacé vers le nord, vers l'Europe carolingienne, où se développe une société chrétienne et féodale, avec pour frontière l'Elbe et la Leitha. Après la mort de Charlemagne, en 814, cette région s'approprie le terme d'Europe ; l'autre pôle étant Byzance, qui n'a pas d'ambitions européennes, et dont le centre géographique est l'Asie mineure. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture