C'est la mort de Mirabeau qui amène le Directoire du département de Paris à déposer une pétition pour que la Constituante décide de « décerner à son occasion un monument public aux grands hommes qui ont bien mérité de la patrie » selon le décret du 4 avril 1791. Le Panthéon de Soufflot devient alors le lieu où seront inhumés les grands hommes français, du passé ou du présent. Une entrée au Panthéon devient un moment d'unité nationale par la célébration d'une vie, d'une œuvre. La mémoire du grand homme a alors un lieu pour être célébré. Au Panthéon, le grand homme accède à l'universel, entre les hommes et la divinité. Leur entrée peut être décidée juste après leur mort, ou au contraire intervenir des années après, quand des politiques décident d'honorer leur mémoire, leur œuvre.
[...] Une impulsion est donc nécessaire pour mettre en lumière ces grands hommes et participer au processus de construction identitaire européen. Les différentes initiatives en ce domaine émanent principalement d'organismes privés, de fondations ou d'instance d'éducation, comme la fondation FVS, le collège de Bruges et le regroupement de personnalités à l'origine du prix Charlemagne. Ceci est symptomatique : on manque sur ces figures européennes d'un point de vue vraiment européen, les institutions européennes et communautaires ne jouent pas ce rôle, car aucune n'est habilitée à parler au nom de l'Europe toute entière. [...]
[...] De grands hommes européens une question symptomatique de la construction de l'identité européenne C'est la mort de Mirabeau qui amène le Directoire du département de Paris à déposer une pétition pour que la Constituante décide de décerner à son occasion un monument public aux grands hommes qui ont bien mérité de la patrie selon le décret du 4 avril 1791. Le Panthéon de Soufflot devient alors le lieu où seront inhumés les grands hommes français, du passé ou du présent. [...]
[...] Dégager et mettre en avant la dimension européenne des grands hommes de l'Histoire permettrait-il de fédérer les élèves et les citoyens autour du projet politique européen ? Car là est bien l'enjeu. Si nous avons besoin de grands hommes, c'est que nous avons besoin de figures fédératrices. Pour qu'elles aient une influence, il faut qu'elles appartiennent au bagage intellectuel et culturel des citoyens, dont l'école reste le passage obligé. On peut souligner dans ce domaine les tentatives de manuels scolaires franco- allemands communs. [...]
[...] Le culte des grands hommes pour reprendre le nom d'un colloque tenu en 1974 sous la direction de Pierre-Maxime Schuhl, a une fonction éminemment politique, mais également constructive de la nation en lui proposant des modèles. En reprenant cette problématique et en la transposant au niveau européen, mettre en lumières des grands hommes européens remplit un triple but, énoncé par F. Larat : donner une légitimité historique au processus de construction européenne, répondre à un besoin d'identification et donner plus de visibilité au projet européen en facilitant la personnification. [...]
[...] Outre les résultats du sondage lancé en 2003 sur les personnalités historiques incarnant l'identité européenne, les difficultés de l'émergence de tels personnages ont été mises en lumière. De plus, de par la grande diversité des auteurs conviés, nous avons pu bénéficier de points de vue de chercheurs européens ainsi que d'analyse des particularités des différents pays ciblés par le sondage. - Schuhl, Pierre-Maxime, Le culte des grands hommes, Paris : Une étude sur les grands hommes et leur célébration nous a permis d'approfondir le rôle politique et des politiques par rapport aux figures du passé sur la construction de la cohésion d'un groupe. [...]
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