Comment penser les frontières ultimes de l'Europe ? A première vue, la géographie classique ne semble guère adaptée. La notion de continent n'est en effet pas un concept très clair et d'autres facteurs doivent certainement être pris en compte. La frontière « extérieure » de l'Europe est en fait une notion historiquement mouvante : sa définition traduit toujours un projet géopolitique lié à une époque particulière et à des stratégies bien définies. Michel Foucher, dans A propos des frontières de l'Europe, souligne à ce titre « l'invention politique de l'Oural » par le tsar Pierre le Grand, ayant pour objectif de greffer la Moscovie à un grand projet culturel européen. De la même manière, la séparation en 1054 de deux « Europes » (l'Europe centrale catholique et Europe orientale orthodoxe) a pu contribuer à l'émergence progressive de l'image d'un « club chrétien » européen. Aujourd'hui encore, l'Union européenne est plus que jamais perçue de l'extérieur comme un foyer de modernisation chrétien, une « Nation libérale » extrêmement attirante pour les périphéries, basée sur l'esprit des Lumières et dont les avancées, comme par le passé, se diffusent d'Ouest en Est par l'élargissement communautaire. Le principal paradoxe de l'Union est qu'elle ne peut renoncer à s'assigner des limites territoriales (cela menacerait l'ordre public et à l'économie nationale des Etats membres) mais qu'elle ne peut pas non plus les définir clairement par avance (cela irait à l'encontre des principes fondateurs énoncés par les Pères de l'Union). Il semble en définitive plus important de s'attacher aux processus centraux – protectionnisme, contrôle de l'immigration, modalités de l'élargissement - ainsi qu'aux fonctions – inclusives et exclusives - des frontières européennes qu'à leur tracé physique.
En d'autres termes, dans quelle mesure peut-on dire que la géographie de l'Union est davantage l'affaire des politiques que celle des géographes ?
[...] Il vise à renforcer la dimension politique du partenariat, à assurer une nouvelle flexibilité et à accorder davantage de responsabilités aux États ACP. L'accord apporte de grandes modifications au cadre commercial. Au titre de l'accord de Cotonou, de nouveaux accords commerciaux compatibles avec les règles de l'OMC seront négociés. Les échanges commerciaux entre les deux parties seront par conséquent libéralisés mettant fin au régime de préférences commerciales non réciproques et permettant aux pays ACP de participer pleinement au commerce international (en particulier agricole). Néanmoins, le système actuel reste en vigueur pendant la période transitoire, c'est-à-dire jusqu'à 2008 au plus tard. [...]
[...] Où s'arrêtera l'Union européenne ? D'élargissement en élargissement, parviendra-t-elle un jour à se donner des frontières fixes ? Fondée par six Etats, elle en rassemble aujourd'hui vingt-cinq, mais s'apprête à en accueillir d'autres, ce qui pourrait en porter le nombre, dans une dizaine d'années, à trente-cinq voire plus. Peut- elle ou doit-elle aller plus loin encore et s'étendre vers le Caucase, le Proche-Orient, le Maghreb ? Nombre d'experts se sont inquiétés des effets de l'adhésion de dix nouveaux membres, dont huit anciens pays communistes, en 2004, et se sont insurgés contre l'entrée future de la Turquie, avec laquelle les négociations ont commencé en octobre 2006. [...]
[...] Mais qu'est- ce qu'un Etat européen ? Le Conseil de l'Europe, organisation intergouvernementale distincte de l'Union européenne, a proposé une définition en 1994 : Etats dont le territoire national est situé en totalité ou en partie sur le continent européen et dont la culture est étroitement liée à la culture européenne Notant que les frontières de l'Europe n'ont jusqu'à présent pas été fixées avec précision en droit international le Conseil a précisé qu'on doit se baser en principe sur les limites géographiques de l'Europe généralement acceptées Selon ce même Conseil, en raison de leurs liens culturels avec l'Europe, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie auraient la possibilité de demander leur adhésion. [...]
[...] Pourquoi pas la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan ? Pourquoi pas la Russie ? Pourquoi pas Israël et la Palestine ? Pourquoi pas le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye ? L'énumération donne le vertige. Car à chaque nouvel élargissement, ce sont bien évidemment de nouveaux enjeux institutionnels internes qui se posent, mais aussi et c'est ce qui nous intéresse tout particulièrement ici, de nouvelles frontières qui se dessinent pour l'Union, avec de nouveaux voisins et donc de nouveaux partenariats à définir. [...]
[...] En d'autres termes, dans quelle mesure peut-on dire que la géographie de l'Union est davantage l'affaire des politiques que celle des géographes ? I. La fonction exclusive des frontières de l'Union : délimiter la pseudo Nation Libérale A. Les mouvements migratoires : vers la sanctuarisation de l'Union ? Il serait fort long et hors de propos de rappeler précisément l'ensemble des objectifs de l'Union. Ils peuvent néanmoins être résumés par la formule suivante : créer à terme un espace commun de liberté, de justice et de sécurité. Certes, mais pour qui ? [...]
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