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Frontex ou – depuis 2016 – le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (toujours pratiquement appelé Frontex), agence fondée le 26 octobre 2004 et émanation de l'Union européenne, a, et depuis longtemps, dépassé sa tâche initiale d'appui et de structure exécutante aux ordres des États membres, au cas d'un besoin particulier à leurs frontières extérieures. L'organisation s'est en effet transformée – au gré des soubresauts politiques et géopolitiques mondiaux qui ont pu avoir des répercussions sur le fonctionnement de l'Union Européenne : particulièrement, en 2015, avec l'exode syrien engendré par la guerre, qui a poussé des centaines de milliers de ressortissants de ce pays sur les routes menant aux villes européennes. Réformée en 2016, après « l'afflux » migratoire, l'Agence a vu ses pouvoirs constamment s'étendre, tendance confirmée par la dernière réforme de l'organisation en 2019.
[...] Le premier traitement administratif opéré par les agents de l'Agence est une étape importante du processus d'abstraction que va connaitre cette même personne. La politique de « gestion des flux migratoires » commence avec Frontex qui participe pleinement à cette logique technopolitique. Ce basculement sémantique, d'un champ lexical sensible à un réseau de mots abstraits, ne saurait seulement n'avoir que des conséquences aux frontières extérieures de l'Union : son effectivité prend des formes différentes au sein des sociétés européennes. Ainsi en est-il, par exemple, de l'expression « immigration illégale », qui à elle seule, peut symboliser l'effet de l'évolution sémantique analysée. [...]
[...] La peur de l'Autre. Il faut - pour s'en convaincre - citer un extrait des conclusions du Conseil européen du 28 juin 2018 : « Le Conseil européen est déterminé à poursuivre et à renforcer cette politique pour empêcher que ne se reproduisent les flux incontrôlés de 2015 et endiguer davantage les migrations illégales sur toutes les routes existantes et émergentes. » Le vocabulaire marin parait indiquer une menace venue des flots, prenant in fine la forme d'une tempête - indiquant peut-être une sensation de panique ? [...]
[...] L'externalisation ou la logique du risque en dehors de l'Union européenne Si l'Agence agit principalement au sein de l'Union (à ses frontières extérieures), son activité s'étend aussi au-delà par la conclusion d'accords de travail avec diverses autorités d'États tiers, ainsi que l'énonce le dernier Règlement de 2019 visant les « pays tiers » et « pays tiers voisins » qui, « au moyen d'une analyse des risques », sont considérés par Frontex comme « des pays d'origine ou de transit pour l'immigration illégale ». La coopération entre l'Agence et les autorités de pays tiers à l'Union prend la forme d'un « accord de travail » : terme qui pourtant n'a pas une assise juridique complète en droit international, en ce que l'on ne sait exactement ce que cela recouvre. Ces différents accords servent la politique de Frontex, et permettent à l'organisation de réaliser - le plus en amont possible - ses objectifs. [...]
[...] La source d'insécurité étant extérieure aux frontières de l'Union, il s'agit d'entreprendre la formation d'une sécurité commune. L'association entre immigration et terrorisme est importante en ce qu'elle préfigure d'autres politiques ultérieures développées au sein de l'Union. Dans l'immédiat, elle permet de mieux saisir certains éléments du Règlement fondateur de l'institution Frontex, en 2004 (qui tendent à se répéter dans les règlements ultérieurs) : « Sur la base d'un modèle d'analyse commune et intégrée des risques, l'Agence doit effectuer des analyses des risques pour fournir à la Communauté et aux États membres des informations adéquates permettant de prendre des mesures appropriées ou de traiter des menaces et des risques en vue d'améliorer la gestion intégrée des frontières extérieures. [...]
[...] Cette démission et son contexte doivent pouvoir permettre de s'interroger sur le rôle plus global que cette agence joue au sein de l'Union, et même au sein de la politique d'asile et d'immigration que la construction communautaire promeut. En effet : Frontex ou - depuis 2016 - le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (toujours pratiquement appelé Frontex), agence fondée le 26 octobre 2004 et émanation de l'Union européenne, et depuis longtemps, dépassé sa tâche initiale d'appui et de structure exécutante aux ordres des États membres, au cas d'un besoin particulier à leurs frontières extérieures. [...]
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