En 1997, l'écrivain Thierry de Montbrial rédigeait dans une œuvre intitulée La tribune franco-allemande : « L'association entre la France et l'Allemagne a été, et est encore le moteur de la construction européenne et son principal architecte ». Cette déclaration met en exergue les liens entre l'Allemagne, plus exactement la RFA, et la France dans la construction européenne.
En effet, ces deux nations qui ont été en proie à de très violents conflits, l'une au vis-à-vis de l'autre, se sont accordées sur le fait qu'un esprit de réconciliation était indispensable entre ces deux puissances suite à la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait ainsi de sceller une alliance en vue de s'aider mutuellement dans un monde dominé par le climat de guerre froide, et les deux superpuissances : URSS et États-Unis.
La RFA, créée en 1949 suite au blocus de Berlin instauré par Staline (juin 1948 – mai 1949), résulte de la séparation de l'Allemagne en deux camps conformément aux vues des deux Grands : d'une part, la RFA qui appartient au camp occidental et qui est sous domination américaine ; d'autre part la République démocratique d'Allemagne créée la même année sous domination soviétique, appartenant donc au camp communiste.
De ce fait, la RFA appartenant au camp occidental, les pères fondateurs de l'Union européenne pensent très vite à la nécessité d'un rapprochement entre la France et la RFA, afin d'en faire un pilier solide et un moteur de la construction européenne.
[...] Conclusion En définitive, il apparaît que la France et la RFA, dans les relations qui les lient ont connu divers stades, divers degrés et parfois des échecs. Ces relations semblent inconcevables si l'on sort du cadre de la construction européenne. Aussi, la présence du passé, qui a longtemps handicapé les deux entités, ainsi que le renouvellement d'une classe politique méfiante des deux côtés, ont largement posé problème dans ces relations. Cependant, les dirigeants suivants ont su passer outre ces handicaps en instaurant une coopération économique puis politique. [...]
[...] Il apparaît donc ici que l'entente du couple franco-allemand est le pilier d'une Europe en construction. Ce qui amène à penser que ce n'est qu'à travers le prisme européen que les relations entre RFA et France se dessinent. Un rapprochement altéré au cours des années 1960. II. Le temps des séparations et adoucissements: 1963 1984 A. Des frictions mettant aux prises la France et la RFA Cela se traduit notamment par le renouvellement de la classe politique allemande. En effet, successeur d'Adenauer, le dirigeant Ludwig Erhard offre une nouvelle donne politique. [...]
[...] Il semble ainsi paralyser la construction européenne, impression qui se renforce à travers le refus de l'intégration du Royaume- Uni au sein de la CEE. Ainsi, la France suspend sa participation aux travaux de Bruxelles afin d'exprimer son hostilité à l'intégration du Royaume-Uni. Ce qui menace l'éclatement de la CEE. Ces frictions révèlent une chose: De Gaulle ne conçoit aucunement une Europe qui se construise en l'absence de l'axe Paris-Bonn, c'est-à-dire sans l'amitié franco-allemande. B. Les conséquences de renouvellement de la classe politique française Les relations entre les dirigeants français et allemands ont été, nous l'avons vu, altérées par l'arrivée d'un nouveau dirigeant allemand. [...]
[...] La France et la RFA comme moteur névralgique de la construction européenne Ces puissances vont effectivement former le moteur de la construction européenne. Et ce, essentiellement grâce aux deux pères fondateurs français en relation avec le père fondateur allemand: Jean Monnet et Robert Schuman vont effectivement partager avec Konrad Adenauer l'idée selon laquelle les États-Unis d'Europe ne pourront s'imposer que si la France reconnaît à l'Allemagne l'égalité des droits qu'elle lui a refusés dans les années 1920 conformément au traité de Versailles (démilitarisation, décartellisation des entreprises, domination de l'économie, etc.). [...]
[...] Ce qui ouvre de nouvelles oppositions pour renforcer la construction européenne. Enfin, en 1988, pour faire oublier le fameux échec de la CED de 1954, la France et la RFA signent un accord portant la création d'une brigade franco-allemande, optant donc pour une défense commune. Cependant, la conjoncture internationale offre un renouveau dans ces relations. B. De nouveaux enjeux nés de la chute de l'URSS En effet, le 9 novembre 1989 un événement sans précédent se produit: c'est la chute du mur de Berlin. [...]
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