Jamais l'agriculture française n'avait connu de bouleversements aussi importants que ceux qui se sont produits durant ces dernières décennies. En 1960, la France était déficitaire en produits alimentaires: elle importait deux fois plus qu'elle n'exportait, aujourd'hui, les exportations dépassent de 40 % les importations, elle est devenue le second exportateur mondial de produits agricoles, derrière les Etats-Unis. Cette véritable révolution agricole s'est accompagnée d'une augmentation de la taille des exploitations (et d'une baisse rapide de leur nombre), une forte spécialisation agricole des régions, ainsi que de la chute des actifs agricoles (ils représentaient 27 % de la population active en 1954, 4 % aujourd'hui).
En conséquence, la productivité de l'agriculture a été multipliée par 10; l'agriculture a connu durant le dernier demi-siècle des gains de productivité supérieurs à ceux des services et de l'industrie grâce à la modernisation de ses moyens de production.
Ces transformations de l'agriculture sont essentiellement dues à la mise en place de la PAC à partir de janvier 1962 qui vise à assurer l'indépendance alimentaire des six pays fondateurs du Marché commun et stabiliser les marchés. La PAC a permis la mutation de l'agriculture française qui, de protectionniste est devenue expansionniste et de déficitaire est devenue excédentaire. La PAC représente la moitié du budget européen soit environ 45 milliards d'euros et la France recueille le quart des concours publics de la PAC (1ère bénéficiaire du 1er pilier : 22,5%).
Il y a dès lors quelque chose de surprenant dans le discrédit dont la PAC est frappée dans les milieux ruraux et agricoles français. Ce discrédit s'explique par les déséquilibres qu elle n'a pas su éviter qu'ils soient sociaux, territoriaux, économiques. Dès le milieu des années 70, la saturation progressive de certains marchés et l'augmentation des dépenses budgétaires ont amené à envisager une modification du soutien. La PAC a fait l'objet de plusieurs réformes successives influencées pour partie des négociations multilatérales (OMC). L'agriculture française est aujourd'hui mise au défi de s'adapter pour préserver sa compétitivité à l'échelle européenne.
[...] L'avenir de l'agriculture française est lié non seulement à celle de la PAC mais aussi aux évolutions dans les façons de produire les denrées agricoles de les conserver, les transformer et les vendre. On remarque à ce sujet une très forte hétérogénéité. Plutôt que d'étudier l'agriculture française et la PAC, ne serait-il pas préférable d'examiner les agricultures françaises et la PAC ? Bibliographie Nouvel espace français, Daniel NOIN. La France, Robert Cheize. [...]
[...] Il introduit une politique globale de développement rural qui reconnaît le caractère multiforme de l'agriculture et met en place des mesures de soutien à l'économie rurale, afin de régénérer les zones rurales et encourager la diversification. La protection de l'environnement est au centre des modifications apportées au système des versements compensatoires au profit des zones rurales défavorisées. La mission de l'agriculture a changé. L'accord de Luxembourg en 2003 : il instaure le «découplage des aides : ce sont des aides publiques versées sans obligation de produire, sans lien direct avec les volumes de production qui sont mis sur le marché, mais pas sans lien avec les hectares exploités. [...]
[...] La loi Montagne de 1983 a complété le dispositif réglementaire visant à soutenir l'agriculture dans les régions les plus défavorisées. Au total, cette seconde révolution agricole n'a été possible que parce qu'il y a eu, au niveau national comme au niveau de la Communauté, la volonté politique de faire triompher, dans le cadre d'exploitations toujours familiales mais de plus en plus vastes, un modèle agricole productiviste. Elle a trouvé, face à elle, une profession qui s'est réorganisée et a beaucoup fait pour s'adapter à ces mutations, et souvent les impulser. [...]
[...] De nouvelles définitions, garantissant une application conforme à leurs objectifs, leur permettraient de jouer un rôle dans cette nouvelle politique rurale. Conclusion Le résultat essentiel de la PAC pour la France est bien celui de la transformation de l'espace rural en un espace agricole. L'espace rural qui était un espace social est devenu en une trentaine d'années un espace économique (selon F. Damette). Mais l'agriculture française présente un bilan ambigu puisque le débat dépasse largement les performances techniques de la production. Elle a des difficultés à sortir de la France paysanne. [...]
[...] Ces aides représentent en moyenne 90% du revenu courant avant impôt. Les critiques anciennes concernant la PAC ne vont pas s'atténuer avec la mise en œuvre du découplage total ou partiel. Elles vont même se propager à la grande majorité des agriculteurs français. Les paysans sont sous le choc, comme l'indique Monde le sous le titre L'étrange silence des paysans Et le président national des Jeunes Agriculteurs s'interroge «Comment faire pour que les agriculteurs voient autre chose dans l'Europe qu'une machine à broyer l'agriculture ? 3. [...]
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